[rouge] Mise à jour le 12/08/2011 : [/rouge]
Une centaine de personnes a répondu à l’appel du rassemblement de lutte ce vendredi 12 aout. Un bon chiffre, que tout le monde à apprécier en plein milieu du mois d’aout. La plupart étant des employés ou anciens employés, mais aussi des sympathisants, des syndiqués et des élus. Les lettres de licenciement ont été reçu et les employés préparent leur avenir sans leur usine...
Près de 150 personnes ont participé ce jour 4 août 2011 au rassemblement de soutien aux salariés de Véninov à l’occasion du pique-nique organisé par les retraités CGT de l’Union Locale.
Nous avons pu compter sur la présence de salariés et syndiqués de nombreuses entreprises du secteur (Blue Star, Carrefour, Leroy Somer, territoriaux de Vénissieux, Peugeot, Sacoviv, Samada, Total, SNCF, Air Liquide, …), des camarades de la fédération de la Chimie, des Ul de Vaulx en Velin et Oullins, du député André Gerin, d’élus de Vénissieux (dont Evelyne Ebersviller et Henry Thivillier, représentants le Maire, Michelle Picard), ainsi que des partis politiques (PCF, Lutte Ouvrière, NPA).
Le succès de ce rassemblement montre que la mobilisation des salariés de Véninov, la solidarité active des habitants et des salariés du secteur avec leurs syndicats ne faiblissent pas, malgré la période estivale peu propice à la mobilisation.
Un nouveau temps fort de la mobilisation pour le maintien de l’activité à VENINOV est d’ores et déjà programmé pour le vendredi 12 août (jour d’une nouvelle table ronde en Préfecture).
Rassemblement de Lutte, à partir de 11 heures sur le site de VENINOV, rue Eugène Maréchal à Vénissieux.
Mais en attendant, les salariés de VENINOV et la CGT seront présents sur les marchés de Vénissieux et Saint Fons ce week-end et devant le Centre Commercial Carrefour mardi prochain, afin de populariser leur lutte (tract en pièce jointe).
Pour les personnes désirant participer à ces initiatives, rendez-vous sur le parking de VENINOV :
samedi matin, 9 heures pour aller aux marchés de Vénissieux et St Fons
dimanche matin, 9 heures pour aller au marché de Vénissieux
mardi 9, 16h30 à pour aller à Carrefour Vénissieux.
Cette entreprise historique de Vénissieux, appelée aujourd’hui Véninov, ancien établissement Maréchal, qui a sorti les premières toiles cirées en 1874, continue d’en fabriquer et a inventé le fameux Vénilia connu dans le monde entier, tout comme le Bulgomme. C’est actuellement le premier producteur européen de toiles cirées, de nappage plastifié, de revêtement mural et de films industriels.
Or, les salariés de Véninov ont décidé le jeudi 21 juillet d’occuper l’usine vingt-quatre heures sur vingt-quatre, en se relayant, pour éviter que les machines soient subrepticement déménagées dans un autre pays où l’on paie moins les salaires. Une assemblée générale a lieu sur place ce lundi 25 juillet. Dans cette usine de Vénissieux, ce sont 95% des salariés qui ne veulent rien lâcher.
D’après Ayadi Assadi, syndiqué CGT de cette usine, contacté par téléphone, si Véninov a été récemment déclarée en cessation de paiement, c’est uniquement à cause d’opérations frauduleuses entre capitalistes, alors que l’entreprise a des commandes et qu’elle pourrait totalement continuer à fonctionner sans problèmes avec un savoir-faire unique et de qualité. En effet, selon le délégué syndical CGT Stéphane Navarro : « Pour nous, l’usine est viable. On ne va pas nous enlever notre outil de travail tant qu’on a encore un espoir de redémarrer l’activité ! ».
Il y a bien un rendez-vous prévu à la préfecture ce lundi 25 juillet, appelé "table ronde", mais les salariés se sentent complètement roulés dans la farine par les pouvoirs publics qui ne prennent pas leurs véritables responsabilités, selon Monsieur Assadi, syndiqué CGT. La préfecture est entièrement complice des patrons capitalistes et elle écarte systématiquement les syndicats, qui ne sont pas tenus au courant des pourparlers pour la poursuite de l’activité de Véninov à Vénissieux. Tout le monde est dans le flou... les salariés ne savent même pas, de jour en jour, qui est le patron de la boîte... personne ne vient les voir à Vénissieux. Tout se passe uniquement au sein du "milieu" de la haute finance, entre patrons internationaux et larrons gouvernementaux pour dépecer notre patrimoine industriel séculaire, construit par beaucoup d’ouvriers et d’ouvrières, qu’on laisse dans l’ignorance totale et dans le mépris. Il y a eu déjà une rencontre à la préfecture le 16 décembre 2010, qui n’a rien donné, sinon, pour botter en touche, une déclaration de faire une expertise sur cette usine...
Déjà, fin 2010, des coups de semonces ont été portés par le patronat sur les 90 salariés de Véninov qui n’ont pas été payés pour le mois de novembre 2010, alors qu’ils ont fait des heures supplémentaires l’été dernier pour constituer un stock d’une valeur de 22 millions d’euros, qui leur a été spolié depuis. C’est ainsi que le jeudi 2 décembre, à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT-CGC, ils ont alors bloqué toute sortie de production.
Dès le lendemain, le paiement des salaires avant fin décembre a été annoncé par la direction, sans rien de plus sur la continuation de l’activité du site. Un comité de défense pour la sauvegarde de l’entreprise Véninov a été créé le 13 décembre 2010.
Mais le groupe industriel allemand Eilich, et sa branche Alkor-Vénilia, “propriétaire” de l’usine Véninov, refusait toujours de débloquer les fonds permettant d’acheter les matières premières nécessaires et de ce fait empêchait d’honorer les commandes, ce qui obligeait le personnel à du chômage technique partiel qui n’aurait pas dû se produire... Les patrons n’ont pas mis un sou, depuis février, pour acheter des matières premières ! Les employés et employées de cette usine ont vite compris que les patrons allemands avaient décidé de la mort de cette usine, pour probablement la déplacer ailleurs...
Dans le même temps, plein de rumeurs se faisaient jour sur des repreneurs potentiels qui pourraient mettre des capitaux ; cependant quand cela s’est fait ils ont plus pris d’argent qu’ils n’en ont mis ! Fin décembre 2010 on parlait d’un repreneur financier américain, qui évidemment n’a pas tenu ses engagements... En février 2011, des salariés ont fait monter la pression en voulant se rendre en Allemagne pour rencontrer le patron, ce qui a conduit l’actionnaire principal à annoncer sa venue à Vénissieux en mars. Un nouveau rassemblement de solidarité avec les ouvriers de Véninov a eu lieu le 2 mars à Vénissieux, le financement des matières premières n’étant toujours pas assuré.
C’est lors de ce rassemblement, le 2 mars, qu’une nouvelle annonce a été faite d’un rachat par Windhager, un groupe industriel et commercial autrichien de jardinerie et bricolage. Puis, en mai : patatras ! Ce n’était que du bluff. Ensuite la société changerait de main et cette fois passerait au principal actionnaire, Gerhard Nasel et le groupe financier Alven, avec le soutien d’un investisseur suisse, le nouveau directeur général n’étant autre que Gerhard Nasel lui-même, qui s’en met plein les poches au passage. Mais ce propriétaire éphémère n’a rien fait pour la poursuite de l’activité, puisque le 7 juillet 2011 le tribunal de Munich (Véninov étant sous comptabilité allemande) prononce la situation de cessation de paiement et le placement en redressement judiciaire.
Un nouveau rassemblement avec pic-nic de solidarité a lieu le 8 juillet devant l’usine. Cependant, le 21 juillet, le tribunal de commerce de Nanterre prononce la liquidation judiciaire de Véninov, aucune offre de reprise n’ayant été déposée dans les délais impartis pour cette filiale du groupe allemand Alkor-Vénilia. Mais comment un repreneur aurait-il pu se faire connaître en une semaine ? C’était couru d’avance avec un délai pareil. Les lettres de licenciement seront envoyées le 28 juillet par le liquidateur judiciaire à l’ensemble des salariés avec effet immédiat au 1er août 2011.
Désormais, un nouveau repreneur pourra acheter l’usine pour un franc symbolique et pourra la délocaliser à sa guise. Les salariés n’ont qu’à crever ! Voilà comment cela se passe dans le système capitaliste mondialisé.
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