Dans la nuit du 30 octobre, vers 2h45 (nouvelle heure),
j’entends des cris affreux. Une jeune fille qu’on
agresse, dans mon quartier. J’habite vers l’esplanade,
dans le 1er arrondissement de Lyon. Sang glacé et gorge nouée, j’appelle
police secours, ne sachant trop que faire d’autre, et
espérant que tous les flics ne sont pas les mêmes.
Police secours m’assure qu’ils vont passer faire une
ronde. Je leur indique les noms des impasses et
petites rues susceptibles de servir de décors à ce
genre d’agression. Ils me promettent de venir chez moi
après pour voir depuis ma fenêtre d’où les cris
pouvaient provenir.
Je raccroche. La pauvre a hurlé un quart d’heure
durant « laissez moi tranquille ». Et hurler est
peut-être un mot faible, sa voix déchirait la nuit.
J’étais seule et me sentais plus inutile que jamais,
terrorisée, je souffrais de ses cris, et mon
imagination galoppait. J’imaginais, pour respirer, les
flics arriver sur la scène et la sauver des griffes de
ses agresseurs, comme dans un bon vieux téléfilm
américain.
Que pouvais je faire d’autre ? Sortir et courir seule
dans le quartier ?
J’ai tenté de me rassurer en attendant ces policiers qui
avaient promis une visite. J’espèrais encore que le
rôle de la police était assuré. J’espérais qu’ils
allaient tourner jusqu’à trouver, puis m’appeler ou
passer chez moi.
Il était bientôt 13h et je n’avais eu aucune nouvelle.
Vers midi je suis descendue au commissariat du 1er, me
disant qu’ils ne m’avaient pas tenue au courant par
manque de temps, parce qu’ils avaient tout fait pour
porter secours à cette malheureuse hurlante.
J’ai été reçue par un homme qui me tournait à moitié
le dos, en fumant sa clope. Je l’ai sans aucun doute
dérangé dans sa conversation avec ses collègues, il
était plutôt désagréable. Après m’avoir (quand même)
écoutée, il n’a trouvé qu’à me dire ce qui suit :
« non, y a rien, on n’est pas au courant, faut voir avec
l’équipe de nuit, de toute façon ça m’étonnerait
qu’ils aient fait une ronde, et puis qu’est ce que ça
peut vous faire, vous n’êtes pas la victime. »
Sentant les larmes de colère monter, je me suis enfuie
de cet horrible lieu, où je venais trouver des
réponses ou un certain réconfort, et où ma blessure
s’est aggrandie. Donc pas demandé son matricule.
Qu’est-il arrivé à cette pauvre fille, les flics s’en
contrefichent. Ils ont mieux à faire à discuter avec
les collègues.
J’avais déjà constaté de très désagréables
comportements dans cette profession, et je crois que
le vase déborde.
Je vais tenter de trouver d’autres gens, un maximum,
vers qui envoyer ma colère.
Si je peux faire quelque chose pour rejoindre votre
lutte, monter un dossier ou je ne sais quoi d’autre
dites le moi.
Répondez moi si vous entendez ma colère.
Merci.
Marine
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