A quoi ça sert la police ? Ils ne viennent pas quand on les appelle

12033 visites
8 compléments

INADMISSIBLE !

Bonjour,
je vous écris pour pousser une bon coup de gueule et
trouver des interlocuteurs compréhensifs, et mettre
mon grain de sable dans la bataille qui peut-être fera
un jour changer le comportement de certains policiers.

Dans la nuit du 30 octobre, vers 2h45 (nouvelle heure),
j’entends des cris affreux. Une jeune fille qu’on
agresse, dans mon quartier. J’habite vers l’esplanade,
dans le 1er arrondissement de Lyon. Sang glacé et gorge nouée, j’appelle
police secours, ne sachant trop que faire d’autre, et
espérant que tous les flics ne sont pas les mêmes.
Police secours m’assure qu’ils vont passer faire une
ronde. Je leur indique les noms des impasses et
petites rues susceptibles de servir de décors à ce
genre d’agression. Ils me promettent de venir chez moi
après pour voir depuis ma fenêtre d’où les cris
pouvaient provenir.

Je raccroche. La pauvre a hurlé un quart d’heure
durant « laissez moi tranquille ». Et hurler est
peut-être un mot faible, sa voix déchirait la nuit.
J’étais seule et me sentais plus inutile que jamais,
terrorisée, je souffrais de ses cris, et mon
imagination galoppait. J’imaginais, pour respirer, les
flics arriver sur la scène et la sauver des griffes de
ses agresseurs, comme dans un bon vieux téléfilm
américain.
Que pouvais je faire d’autre ? Sortir et courir seule
dans le quartier ?
J’ai tenté de me rassurer en attendant ces policiers qui
avaient promis une visite. J’espèrais encore que le
rôle de la police était assuré. J’espérais qu’ils
allaient tourner jusqu’à trouver, puis m’appeler ou
passer chez moi.

Il était bientôt 13h et je n’avais eu aucune nouvelle.
Vers midi je suis descendue au commissariat du 1er, me
disant qu’ils ne m’avaient pas tenue au courant par
manque de temps, parce qu’ils avaient tout fait pour
porter secours à cette malheureuse hurlante.
J’ai été reçue par un homme qui me tournait à moitié
le dos, en fumant sa clope. Je l’ai sans aucun doute
dérangé dans sa conversation avec ses collègues, il
était plutôt désagréable. Après m’avoir (quand même)
écoutée, il n’a trouvé qu’à me dire ce qui suit :
« non, y a rien, on n’est pas au courant, faut voir avec
l’équipe de nuit, de toute façon ça m’étonnerait
qu’ils aient fait une ronde, et puis qu’est ce que ça
peut vous faire, vous n’êtes pas la victime. »

Sentant les larmes de colère monter, je me suis enfuie
de cet horrible lieu, où je venais trouver des
réponses ou un certain réconfort, et où ma blessure
s’est aggrandie. Donc pas demandé son matricule.
Qu’est-il arrivé à cette pauvre fille, les flics s’en
contrefichent. Ils ont mieux à faire à discuter avec
les collègues.
J’avais déjà constaté de très désagréables
comportements dans cette profession, et je crois que
le vase déborde.
Je vais tenter de trouver d’autres gens, un maximum,
vers qui envoyer ma colère.
Si je peux faire quelque chose pour rejoindre votre
lutte, monter un dossier ou je ne sais quoi d’autre
dites le moi.
Répondez moi si vous entendez ma colère.
Merci.
Marine

  • Le 8 novembre 2005 à 05:33

    J’ai dû mal m’exprimer ou plutôt employer les mauvais mots. Ce que je veux dire c’est qu’il ne faut pas croire que les flics sont insensibles aux problèmes des autres. Peut-être font-ils mal passer le message ? Peut-être. Bref, c’est aussi à nous, comme le dit l’une des personnes sur ce forum, d’agir et de se mobiliser pour que l’affaire de la jeune fille dont tu parles ne se reproduise plus. Un dernier point sur lequel je suis d’accord avec toi c’est que le port d’un insigne quelconque n’efface en rien et d’ailleurs devrait accentuer le respect et l’écoute de l’autre.

  • Le 7 novembre 2005 à 20:50

    Et etait-ce une raison pour recevoir cette personne de cette manière au comissariat ?

    Les collègues de votre copains ça les forceraient de recevoir les gens d’une manière correcte ?

    C’est malheureusement ce genre d’attitude qui fait que nos flics ne sont pas respectés.
    La aussi une minorité entache la valeur de la grande majorité.

    Et en tout cas ça ne vous permet pas de parler comme ceci à cette personne.

    Elle a entendu crier quelqu’un. Elle s’est inquiétée. Elle a fait quelque chose. Elle a essayé de savoir si son appel avait été pris en compte. Et vous, vous qui savez, forcemment vous avez un pote flic. Vous, vous savez et vous venez dire c’est rien. comment pouvait-elle le deviner ?

    Donc, d’après ce que vous nous dites si on entend quelqu’un crier c’est rien, c’est une fille bourrée.

    La jeune fille assassinée dont on parle dans une réponse peut être qu’elle a crié. Peut être que quelqu’un s’est dit ( c’est plus confortable) elle est bourrée.

    Et peut être que ce quelqu’un est passé sans rien se douter.

    La jeune fille elle, c’est sûr, sa vie a passé.

  • Le 7 novembre 2005 à 16:59

    Fantasmons, mentons, imaginons....
    C’aurait pu être le titre de ton message. je suis un bon copain d’un des flics qui est intervenu ce soir là, il m’a d’ailleurs parlé de cette intervention car en fait ça ne les concernaient pas rééllement.
    Pour t’expliquer rapidement cette fille que tu croyais aggressée était en fait ivre et en compagnie de deux amies. Elle terminaient leur soirée lorsque celle que tu as entendu a fait une crise de nerfs. Les cris que tu entendais étaient destinés à ses amies. Mon pote est arrivé alors que les pompiers étaient déjà sur place (car les amies s’étaient inquiétées de son comportement étrange).
    La jeune dont tu parles a d’ailleurs craché à la gueule d’un des pompiers et comme elle n’était pas blessée elle n’ a pas été transporté à l’hôpital.
    Bref, mon pote l’a prise en charge et ils ont fait un petit tour du quartier avec elle pour la calmer, ils ont discuté, elle a évoqué ses problèmes, s’est calmée et les a remercié de l’avoir écoutée.
    Ils l’ont ensuite déposé chez l’une des amies.
    Une histoire simple entre personnes simples.
    Rien à voir avec ton récit qui se rapproche plus d’un roman policier à tendance dépressive.

  • Le 6 novembre 2005 à 07:25

    La police comme la justice ne sert pas en ce moment à protéger les citoyennes et citoyens mais à valider les actes d’une « élite ».

    Si tel n’était pas le cas, face aux 48000 viols commis sur les femmes de 20 à 59 ans il y aurait plus que les malheureuses moins de 1500 affaires jugées aux assises pour ces faits. Il n’y aurait donc
    pas 97% de violeurs jamais poursuivis. Il n’y aurait pas de 80 à 85% d’affaires classées sans suite suite face aux 8000 à 10000 plaintes déposées.

    Visitez ces quelques liens. Ils vous donnerons une idée de la « justice » envers les femmes dans notre pays. Il vous donnerons peut être une idée du fonctionnement du système.

    http://www.ined.fr/publications/pop_et_soc/pes364/PES364.pdf

    Plus de détail dans ce rapport du Sénat

    Chiffes justice

    Certains trouvent le nombre de condamnés trop important. Une réponse.

    Comment la justice répond à la violence envers les femmes.

    Ce qui se passe dans certaines institutions.

    ou ça

    Pas étonnant 10 jours de prison ...par victime

    Prévention dit-on ?

    Il est vrai que peu de syndicats agissent et ceux qui agissent voient la répression frapper les leurs

    Site en construction d’une victime

    Il y a bien d’autres liens encore...

    Comme dit dans certaines réponses c’est ensemble que nous pouvons faire quelque chose.

    Concernant votre témoignage. Demandez rapidement à votre opérateur téléphonique un relevé détaillé de vos appels du jour en question. Demandez par écrit au commissariat des explications. Avec copie auprès du préfet et du procureur de la république si nécessaire. Faites remarquer qu’il y a eue il y a quelques temps le viol et l’assassinat d’une jeune fille à la Croix Rousse.
    S’il y a eu dépot de plainte par la personne agressée semble-t-il cette nuit ce serait un défaut d’assistance à personne en danger de la part de la police.
    Vos voisins ont ils entendu quelque chose ? Une réponse affirmative serait étonante. Nous vivons dans une société du chacun pour soit. Malheureusement.

    Vous avez fait ce que vous deviez en appelant la police.

    Merci de votre lecture.

  • Le 5 novembre 2005 à 07:00

    Epouvantable sentiment d’impuissance.
    Que pouvons-nous faire ?
    J’ai l’impression que nous sommes pris dans un systeme qui est au service d’une minorité dirigeante. Nul doute que si cette fille avait été la fille d’un ministre ou d’un dirigeant, des cars entiers de policiers seraient intervenus. Mais pour nous, qui ne sommes rien, ils ne nous restent que nos larmes de peine ou de rage.
    Devenons nous continuer à subir les violences de ce systeme en silence, sans rien faire, les poings serrés au fond des poches ?

    Quel pouvoir avons nous réellement pour que les choses changent et que notre société soit au service du plus grand nombre, à notre service ?

    je suis désabusé et je suis fatigué.

    Arthur

  • Le 4 novembre 2005 à 00:52, par gf

    cest pas nouveau

  • Le 3 novembre 2005 à 19:50

    En attendant que la police vienne ou pas, pourquoi ne pas crier très fort par la fenêtre pour effrayer les agresseurs qui préfèrent de loin quand les gens restent muets derrière leurs rideaux, paralysés de peur.
    Pourquoi ne pas frapper aux portes des voisins, les réveiller, les inciter eux aussi à appeller la police, même si ça ne sert à rien, faire du boucan ensemble, descendre voir à plusieurs, réagir avec les autres...

    Etre fort, c’est être TOUS ENSEMBLE et non pas isolés.
    Que la peur se transforme en énergie active et non pas paralysante.

    Tous les jours et bien d’autres souffrent, crient, espèrent, désespèrent, dépérissent et meurent dans l’indifférence.

    Arrêtons de faire confiance aux « autorités » « compétentes », aux « experts » qui sont formels, aux bonniments soporifiques, à la télé sarkosy-fientes, à la « cohésion sociale », à la baisse du chômage ...

    Arrêtons de croire à la Liberté de chacun, surtout quand t’es pauvre, à l’Egalité des chances, à la Fraternité gravés sur nos fronts à coups de matraques républicaines...

    Si des gens étaient payés ou élus pour prendre soin de notre sécurité, de notre santé et de notre bien-être à TOUS, ça se saurait depuis longtemps !!!

    A ce qu’il paraît, « la police est le dernier rempart républicain » contre la sauvagerie... et la fin du « monde civilisé ».
    OUF !! On l’a échappé belle, NON ?!

  • Le 2 novembre 2005 à 20:59

    la police ne sert pas à défendre les jeunes filles, elle sert à « nettoyer » le quartier des gens qui y vive et qui le font vivre, et que la politique d’embourgeoisement des pentes prétend virer.
    Pour cela tout les moyens sont bons : intimidations (flingue sur la tempe), tabassage, « virée en voiture », ....

    Le reste du temps, elle protège les intérêts des classes dominantes, par exemple en réprimant les mouvements sociaux.

Publiez !

Comment publier sur Rebellyon.info?

Rebellyon.info n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment être publié !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact [at] rebellyon.info