Actions nationales à Paris pour l’abrogation de la loi du 23 février 2005

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Voir aussi l’article de Rebellyon « Horreur ! Une loi ignoble votée en catimini » et aussi « Loi scandaleuse de falsification »

Un rassemblement est aussi prévu à Lyon le 23 février à 18h devant le veilleur de pierre (Place Bellecour), ainsi qu’une manifestation le 25 février à 15h de la rue Bugeaud (place Edgar Quinet) à la place Lyautey.

50 organisations ont rendu public, lors d’une conférence de presse au MRAP, l’appel à la mobilisation pour l’abrogation de la loi du 23 février 2005 évoquant « le rôle positif de la présence française outre-mer. »

- Ces organisations demandent une audition pour le 23 février au Président de l’Assemblée nationale Jean-Louis Debré et exigent d’être entendues.

- Elles organisent le 23 février devant l’Assemblée nationale à 19 heures une veillée durant laquelle seront lus des textes anticolonialistes, des témoignages, etc.

- Ensemble, ces organisations ont décidé de manifester le samedi 25 février pour l’abrogation de la loi de la honte à 15 heures, rue de la République à Saint Michel, avec pour base commune le texte suivant :

Pour le respect de Tous les citoyens de la République
Abrogation de la loi du 23 février 2005.

Le 23 février 2005 une loi honteuse était promulguée. Sous couvert de "reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés", son article 4 qui consacre "le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord..." résume la philosophie globale de ce texte. C’est une véritable provocation et un déni de vérité.

Depuis des années nous assistons, malgré les interpellations des citoyens et des associations, au silence assourdissant de l’État concernant sa responsabilité dans tous les crimes coloniaux.

Non, la colonisation n’a pas joué un rôle positif, elle s’est toujours fondée sur la violence, l’humiliation, la dépossession...

La supériorité d’un peuple sur un autre, le racisme étant son fondement exclusif, est en soi inacceptable.

L’éducation à la citoyenneté devrait prendre en compte les mémoires partagées et l’exigence d’une histoire commune. Aussi, la mémoire étant un enjeu collectif, le législateur ne peut définir une Histoire officielle et l’imposer à des millions de concitoyen(ne)s selon une vision insultante et mensongère.

Les propos du Président de la République le 4 janvier 2006 sonnent comme un aveu : "le texte actuel divise les Français, il doit être réécrit". C’est pourquoi les organisations soussignées rejettent la réécriture du texte et exigent l’abrogation pure et simple de cette loi de la honte. [1]


À noter la tentative de manipulation du PS et de son satellite SOS Racisme qui essaient de faire croire qu’ils sont à l’initiative des actions prévues et qu’il n’est question que de l’abrogation de l’article 4 :

- Le 17 janvier, le PS, par un communiqué de Victorin Lurel, son secrétaire national à l’outre-mer, dit appeler avec 50 organisations aux actions pour l’abrogation de l’article 4 de la loi en question. (Voir ci-dessous le communiqué et la réponse du MRAP et de l’association "Au nom de la mémoire")

- De son côté, dans un communiqué à l’AFP en date du 18 janvier 2006, « SOS Racisme demande de son côté, dans un communiqué contresigné par une cinquantaine d’organisations, comme le Collectif Devoirs de Mémoires, la LCR et la LDH, l’abrogation pure et simple de l’article 4 de la loi du 23 février 2005. »

Les orgas citées démentent formellement avoir signé ce communiqué et n’apprécient pas la manoeuvre ; la LDH déclarant par exemple : « il est vrai en revanche, que comme d’autres, elle a pris position pour l’abrogation du seul article 4 de loi du 23 février 2005 et non de la totalité de cette loi, mais elle a pour habitude de décider par elle-même si elle signe ou non les textes diffusés par d’autres organisations. Et en l’occurrence, elle ne se prêtera à aucune petite manœuvre sur un sujet qui mérite beaucoup mieux. »

C’est pas très joli tout çà....

Notes

[1Premiers signataires : ACCOLADE, Alternative citoyenne, Alternative libertaire, APID, APIIPD (association internationale de lutte contre la drépanocytose), APTOM (association poste et télécommunication outre-mer), Association 17 octobre 1961 contre l’oubli, Association des Combattants de la Cause Anticoloniale, Association des Travailleurs Maghrébins de France, Association Populaire d’Entraide, Association Républicaine des Anciens Combattants, Attac, Au Nom de la Mémoire, Bitasion Lannaj Kreol, Cedetim, Centre d’Information, Formation, Recherche et Développement pour les Originaires d’Outre-Mer (CIFORDOM), Collectif des Féministes pour l’Egalité, Collectif Devoirs de Mémoire, Coordination Antividéosurveillance d’Ile de France, CROMVO, Droits Devant !, Eritag, FAAG (fédération des associations antillo-guyanaises), FADOM (fédération des associations d’outre-mer), FASTI, Fédération des Associations et organisations d’Intérêt pour les originaires des Antilles-Guyane (F.A.A.G), Fédération des syndicats SUD éducation, Kapesterien, LCR, Léo Lagrange Ile-de-France, Les Alternatifs, Les Oranges, L’habysoisse, Lutte Ouvrière, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Mouvement de la Paix, Mouvement des Jeunes Socialistes, Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale (MARS), Ni putes ni soumises, Panthères Roses, Parti Communiste Français, Peuple et Culture, Planète Antilles, Réseaux citoyens de Saint-Etienne, UNEF, Union démocratique bretonne, Union Nationale Lycéenne, Union Syndicale Solidaires.

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