Des incidents ont éclaté à Lyon, Saint-Priest, Vénissieux, Vaulx-en-Velin et partout en France
Il y a toujours de quoi se réjouir. Jeudi c’est plus d’une vingtaine de villes en France qui ont vu des centaines de lycéens prendre d’assaut le centre ville pour se retrouver un peu, se compter, se rappeler l’année dernière, les flics en sang, les copains tabassés, les amis qui ont passé l’ année scolaire en taule.
D’ailleurs quelle différence ?
Simple rumeur nous disent les médias. Pour nous c’est claire, c’est l’école, ce rythme de merde, 8h par jour prostré devant un profs qui se la joue matons. Une rumeur qui a circulé sur la toile. Les vacances scolaires devraient être supprimé. Une rumeur ? Pas si sur, car c’est Luc Chatel qui la lui même annoncé dans un colloc sur le rythme scolaire. Opposé à la suppression des vacances mais aussi opposé à ce que l’école porte en elle même, le formatage, l’apprentissage de la soumission, les murs d’enceinte, la division des affects, la connaissance partiale rabachée et dont on ne se souvient jamais. Qui n’a jamais fait pété les cours, qui ne s’est jamais opposé à l’exclusion d’une amie, d’un pote, qui ne s’est jamais senti enfermé dans cette enceinte républicaine, dans cette école de la discipline.
Aujourd’hui le ras le bol est général, nous ne voulons pas attendre ! Des jeunes disent ils ?
Combien sommes nous à ne plus vouloir attendre. Attendre de vivre se qui nous plait. Attendre de se battre contre ces patrons, ces marionettes, ces flics corrompus qui mettent en scène leurs propre chute. La France meurt et c’est tant mieux. Alors que la rentrée scolaire n’a jamais été aussi tendu pour des milliers de profs esclaves, alors que le pays entier était bloqué l’année dernière par une grève générale historique, ils pensent nous faire croire que la fin de leurs monde n’est qu’une rumeur, comme la culpabilité de Sarkozy dans l’affaire Karachi, comme la connerie de Hortefeux, comme les faits de corruption de toute la police lyonnaise. Alors que les preuves sont accablantes ils osent nous dirent que ce que nous crions n’est qu’une rumeur. Autant les prévenir, cette rumeur ne s’arrêtera jamais et de la rumeur viendra notre cri, plus puissant encore que les sirenes des police du monde entier.
La rumeur vaincra.
De Villiers le bel jusqu’à Lyon. Tous et toutes nous nous retrouverons pour renforcer cette rumeur. La rumeur cours que nous sommes des millions... tout vient à point à qui ne peut plus attendre !
C’est donc une simple rumeur amplifiée par Facebook et les téléphones portables qui nous aurait permis de se retrouver dans nos rues à Vaulx en Velin, Vénissieux, à Lyon 8e. Hier matin à Lyon et dans sa banlieue une fois de plus nous sommes sorti nombreux, remonter contre Chatel, remonter contre l’école, remonter contre la France, nos corps parlaient d’une seule voix. La rumeur se serait transmis comme une traînée de poudre à l’est de l’agglomération à en croire le mec du progrès. C’est qu’il n’a pas bien compris notre rage, qu’il croit encore que nous n’y comprenons rien, que nous sommes comme lui, de simple moutons.
Voyons un peu, comment il raconte cette belle journée de septembre.
Les plus matinaux ont été les élèves du collège Valdo à Vaulx-en-Velin. Dès 7 h 45, une centaine de jeunes se sont rassemblés devant l’établissement et ont bloqué l’accès en dressant une barrière.
Des groupes ont incendié un container à poubelles et ont jeté quelques pierres sur les véhicules de police. Les collégiens se sont dispersés à 8 h 45.
A 8 heures, le lycée professionnel Fernand-Forest à Saint-Priest s’est mis en branle. Une centaine de jeunes ont rejoint à pied le lycée Condorcet. En chemin, ils ont renversé des poubelles, piétiné des capots et lancé des projectiles. Deux véhicules, un de la police nationale et un autre de la police municipale ont été touchés.
En arrivant devant Condorcet, les jeunes ont jeté des pierres sur les vitres du gymnase. Des incidents se sont également produits au lycée Lumière à Lyon 8 e. A 11 heures, une vingtaine de lycéens ont balancé des cailloux contre les vitres de leur lycée et d’un immeuble rue Villon. Au total, dix vitres ont été cassées. Toujours dans le 8 e, la vitre d’un bus a été étoilée. Enfin, peu avant midi, les troubles se sont déplacés à Vénissieux, devant la cité scolaire Sembat-Séguin. Des jeunes extérieurs à l’établissement ont caillassé les vitres du lycée. Des violences qui rappellent les scènes qui se sont déroulées l’an dernier à la mi-octobre à Lyon lors des manifestations contre la réforme des retraites sauf que cette fois-ci, les lycéens ont quinze jours d’avance. Craignant une répétition des émeutes de 2010, les policiers ont envoyé très vite des équipes aux « endroits » chauds. Une vingtaine de jeunes ont été interpellés pour des dégradations dans l’agglomération lyonnaise hier.
La présence des forces de l’ordre en a refroidi certains comme à à Décines devant le lycée Chaplin. Une trentaine de jeunes avaient pourtant préparé la veille des banderoles et dès 7 heures, s’étaient regroupés. Mais en voyant les uniformes, ils ont renoncé.
Renoncé ? Renoncé a quoi ? A bruler des voitures, à casser des vitrines, à s’attaquer aux forces de l’ordre ? Un peu déçu le journaliste, il n’y a pas assez à manger pour lui, il en veut plus, plus de casse, plus de feu, plus d’arrestations, ca lui facilite le travail, au moins il n’a pas trop à réfléchir, à faire un article plus conséquent, plus consistant. Pourquoi ? Parce qu’il n’a rien compris !
L’année dernière à la même époque des centaines de jeunes étaient arrêté par les hommes de l’ancien préfet Jacques Gérault. Des centaines encore ont du subir des contrôles aux faciès de la part de flics ultra remontés qui visaient les têtes aux flash ball ou avec les lances à eaux de leurs tanks ultra sophistiqué. 30 personnes inculpées. Combien de blessé. Combien humilié par la puissance de l’état.
Nous n’oublierons pas.
Il n’y a pas de début.
Il n’y aura jamais de fin.
A.
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