Nous pouvons d’ores et déjà anticiper la défense de Renaud Payre à cette accusation de faire le jeu du confusionnisme et de la droite radicale : il nous expliquera certainement qu’il faut une pluralité des vues, et qu’inviter quelqu’un n’est pas lui signer un blanc-seing. Certes, mais offrir une tribune publique à l’un des principaux chantres du complotisme d’extrême droite est aussi permettre à ses idées de se diffuser dans la société. De plus, en l’invitant dans un lieu d’enseignement universitaire dit d’excellence, il offre à Asselineau une respectabilité qu’il ne mérite nullement, tant sur le plan politique (Asselineau ne représente en France rien d’autre qu’une secte de nationalistes d’extrême droite en mal de repères), que sur le plan scientifique (l’UPR passant son temps à diffuser, répandre, voir inventer des théories conspirationnistes qui feraient hurler toute personne un tant soit peu rationnelle).
Il est peut être intéressant de se rappeler, et de rappeler à l’association CRE - Sciences Po Lyon (CRE pour Critique de la Raison Européenne), les 5 bonnes raisons pour virer l’UPR de nos manifs mais aussi pourquoi il faut lutter contre l’UPR tout azimut. La ville de Lyon est malheureusement déjà, et grâce à la complaisance de notre bon Duc Gégé le cumulateur, connu pour être un haut lieu de l’extrême droite en France, où les locaux de toutes les branches du nationalisme et du néofascisme peuvent avoir pignon sur rue sans encombre. N’offrons donc pas plus de tribunes à ces idées nauséabondes, et refusons de laisser Asselineau et sa secte conspi s’installer dans nos facs et nos écoles.
Cette liberté dont se prévaut la direction de Sciences Po, d’inviter des représentants de la droite "traditionaliste" davantage connus pour leurs dérapages sexistes que pour leur légitimité sur la scène politique (Jean Lassale), et aujourd’hui de l’extrême droite complotiste, est d’autant plus déconcertante si l’on regarde quelques années en arrière. Nous n’oublions pas en effet qu’en 2014, la direction de l’IEP interdisait à la toute dernière minute une conférence, intitulée « Les relations universitaires franco-israéliennes : enjeux et perspectives », en raison de sa thématique, jugée « potentiellement conflictuelle » .... La pluralité d’opinion semble être un concept pluriel à Sciences Po. Lyon...
De même, à Lyon 2, dont dépend Sciences Po. Lyon, en 2017, le colloque « Lutter contre l’islamophobie, un enjeu d’égalité ? » était également annulé suite à un « problème de format », mais surtout sous la pression de l’extrême droite.
L’Université Lyon 2 faisant deux poids deux mesures en faveur de l’extrême droite complotiste et ascientifique ... franchement on aura tout vu !
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