C’est le 20 avril, deux jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, que Florimond Guimard, militant de RESF (Réseau Éducation Sans Frontières) des Bouches du Rhône est convoqué devant le tribunal correctionnel d’Aix en Provence pour avoir, dans le cadre d’une action collective et sans qu’aucun acte de violence n’ait pu être constaté, manifesté contre l’expulsion d’un père d’enfants scolarisés le 11
novembre 2006.
Florimond Guimard devra répondre cet après-midi devant le tribunal correctionnel d’Aix des faits de violence volontaire sur agent et violence en réunion avec arme. En effet, alors qu’il participait, à l’aéroport de Marignane, à une manifestation pour un parent d’élève sans papier, un policier affirme avoir été blessé au doigt à cause de cet instituteur.
Deux policiers ont porté plainte contre lui pour
"violences volontaires", accusation totalement infondées. Il faut noter à cette occasion que les
soit disant « violences » ont entraîné un arrêt de travail d’un jour pour un des deux
fonctionnaires de police, ce qui relativise, y compris dans la version policière, les faits.
Le père d’élève a été mis en liberté par le Procureur de la République le soir même.
En fait, parce que le gouvernement refuse de répondre sur le fond et de satisfaire les
revendications (régularisation des sans papiers), il s’en prend aux militants syndicaux et
associatifs pour tenter d’intimider tous ceux qui font de la Solidarité un comportement
quotidien.
Ce procès est exemplaire à plus d’un titre. Il s’agit bien évidemment de défendre Florimond
mais aussi les libertés démocratiques, le droit de manifester l’exercice du droit syndical.
Il y va de l’avenir du syndicalisme et de la démocratie.
Après l’affaire de la rue Rampal à Paris, ce procès est symbolique d’une démarche qui une fois de plus cherche à judiciariser l’action collective et poursuit un militant engagé contre une politique qui bafoue les droits de l’homme et de l’enfant.
Son attitude, comme celle de Valérie Boukobza (directrice école Rampal
à Paris), est doublement exemplaire : enseignant, il montre qu’il est conséquent
avec la défense des valeurs de fraternité et la
mission émancipatrice que l’école ne devrait jamais perdre de vue ; syndicaliste,
il montre que cet engagement ouvre sur la défense des droits de tous.
Nous sommes tous des Florimond !
Dans le cas de l’école Rampal, la solidarité et la grève ont su faire reculer
(l’in)justice et administration, nous ferons de même pour Florimond !
Exigeons l’abandon des poursuites et mobilisons nous contre cette atteinte aux droits.
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