Qui était Julia Chuñil ?
Mère de 5 enfants et grand-mère de 10 petits-enfants, Julia Chuñil se définissait elle-même comme « cheffe de famille et combattante ». Depuis 2015, elle menait l’occupation et la protection d’un terrain de près de 900 hectares, dont une grande partie de forêt naturelle et cinq cours d’eau, espérant sa régularisation foncière par la CONADI (Corporation nationale pour le développement autochtone).
Elle y vivait de manière précaire, sans électricité, ni eau potable, ni couverture téléphonique, pratiquant une agriculture paysanne de subsistance. Profondément engagée dans la revitalisation de la culture mapuche, Julia organisait des *trafkintü* (trocs), ces espaces d’échange non monétaires de semences, plantes, artisanat et savoirs qui tissent les réseaux de solidarité communautaire.
« On partage avec les personnes, parfois d’autres communautés, on récupère nos graines, c’est important. Les graines qu’on récolte, on les échange contre des choses qu’on n’a pas. J’aime participer et ramener des boutures, des graines, de la farine, tout ce que je fais dans ma maison »*, confiait-elle quelques mois avant sa disparition.
Des menaces avant la disparition
Malgré les pressions constantes qu’elle subissait de la part de l’entrepreneur forestier Juan Carlos Morstadt Anwandter, Julia refusait de quitter ses terres ancestrales. Peu de temps avant sa disparition, elle confiait à sa famille, prémonitoire : **« S’il m’arrive quelque chose, vous savez déjà qui c’est »**, en faisant allusion à J.C. Morstadt.
Le 8 novembre 2024 : une disparition inexpliquée
Ce jour-là, Julia est partie avec trois de ses chiens pour surveiller ses animaux dans les collines voisines. Seuls deux chiens sont revenus. Julia et son jeune chien Cholito, qui ne la quittait jamais, n’ont jamais été retrouvés. Aucune trace d’elle n’a été découverte depuis.

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