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• Le 27 octobre 2014 à 11:08, par #

  Une fois de plus, on minimise les violences faites aux femmes, en les mettant au même niveau que « la mauvaise image que le sexisme donne des hommes ». On parle de harcèlement et de discrimination là, et je sais de quoi je parle, j’ai passé 5ans dans l’établissement. Effectivement, ce n’est pas très reluisant pour l’image de l’établissement, mais c’est ce qui se passe vraiment. L’image de l’établissement est donc plus importante que le fait que certaines personnes y vivent une violence quotidienne ? Pourquoi mettre à égalité ici la souffrance de certaines personnes (parce qu’on peut réellement parler de souffrance, étant donné que la situation donne à certain-e-s, face aux attaques homophobes, sexistes... etc... l’envie d’interrompre ses études, de se réorienter) à la « mauvaise image » que donnent ces attitudes. Une fois de plus, les souffrances liées à un contexte profondément discriminant sont niées, mises au rabais...

  L’association des diplômés s’offusque, mais où étiez vous, pendant toutes ces années où le BDE et autres associations comme le club de rugby (GPRC, Grosses Putes Rugby Club) sévissaient tranquillement à l’IEP ? Le harcèlement ne date pas d’hier, il n’est pas le fait d’individus isolés mais est structural (dans la société comme à l’IEP, où les stratégies d’évitement sont impossibles pour celleux qui en sont victimes, sauf à ne plus fréquenter l’établissement). Pourquoi ne pas réagir, par exemples, lorsqu’il est précisé dans un discours de remise des diplômes (où l’association des diplômés de sciences po ET sciences po lyon féminin sont présente), sur le ton de la blague, qu’un ancien directeur aimait « séduire » les étudiantes ? Ou quand un responsable chargé de nous former à la rédaction de CV nous explique que c’est normal que l’employeur soit frileux à l’idée d’employer une femme parce qu’elle tombera enceinte et lui fera perdre de l’argent ? Ou quand des plaintes répétées concernant l’attitude de certains intervenants n’ont provoqué pour toute réaction chez les responsables interpellés que « il faut le prendre comme de l’humour un peu lourd... » ? Pourquoi doit-on attendre cette fameuse remise des diplômes pour être au courant de l’existence de l’association « sciences po au féminin » (ce qui sous-entend, en fait, que les problèmes de discriminations à l’égard des femmes commencent après les études) ?

  C’est très facile de venir réagir et pondre un communiqué bateau après la bataille, mais il y a des gentes sur place, qui s’en prennent plein la gueule, tous les jours, et qui font des choses concrètes pour que ca change, alors on se passera des annonces qui oublient même l’élémentaire : afficher leur soutien aux personnes qui sont dans l’établissement et qui souffrent de la situation, proposer des solutions réelles au problèmes...