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Communiqué suite à l’expulsion des locaux de la sécurité sociale

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Communiqué du collectif Solidarités femmes à la rue à la suite de la tentative d’occupation du bâtiment de la sécurité sociale à Villeurbanne le 10 octobre dernier.

On a tout essayé. On a déjà fait toutes les démarches. On appelle tous les jours le 115. On a rencontré plusieurs fois la préfecture, la métropole et la mairie de Lyon ou de Villeurbanne. On a fait des rassemblements, des manifestations... Mais on a toujours pas de solution d’hébergement alors que c’est un droit. Donc on a décidé d’occuper.

Le vendredi 10 octobre, on a tenté d’occuper les locaux vide de la sécurité sociale à Villeurbanne. On a résisté mais on s’est faites expulsées par la police le soir même, sans pouvoir négocier avec les propriétaires ou la mairie. Le bâtiment aurait pu mettre à l’abris 110 personnes (une cinquantaine de femmes avec leurs conjoints et leurs enfants). Après l’expulsion, on a du retourner dormir dehors.

 On en a marre !  

On nous prive toutes de nos droits, de l’accès à la santé et à l’hébergement, on subit des violences. On nous empêche de travailler, on nous prend notre autonomie, on sépare nos familles, on nous oblige à nous mettre avec des hommes qu’on n’aime pas pour avoir un toit. On nous dit qu’on est « illégales ».

On est exposées aux hommes qui veulent nous violer, aux hommes qui nous brutalisent. Y a beaucoup de violences, mais quand tu portes plainte la police ne fait rien. Et quand on a pas de papiers, on a peur de porter plainte. Une membre du collectif raconte qu’un homme l’a agressé et lui a dit : « si tu le dis à la police, je vais te faire renvoyer dans ton pays ! »

Quand on vit dehors, on a aussi beaucoup de problèmes de santé, notre tension monte et on est tout le temps malade. Mais on n’a pas le temps ni d’endroit pour se reposer.

On dort dans des voitures qu’on nous prête, des fois on reste dehors, on appelle le 115, la MVS, y disent qui peuvent rien faire. La rue c’est les violences, les agressions. Ma petite soeur toutes les nuits elle pleure, elle est asthmatique, l’autre fois le 115 est venu et lui a juste donné un traitement, mais pas d’endroit où dormir, y a pas de place pour les familles. L’école est au courant, l’assistante sociale aussi, elle nous dit de voir avec le collectif pour trouver des solutions ! Ca fait depuis janvier qu’on est au collectif et on trouve pas de solutions. On veut pas grand-chose, juste un toit pour dormir. Une adolescente à la rue avec ses soeurs et sa mère

Mais on ne compte pas s’arrêter de lutter. On est très contentes de cette action, on n’a pass fait ça pour rien. On était nombreuses : c’est notre force. On s’est faites entendre.

J’ai la rage de dormir dehors ! Je veux montrer ça !

Toutes les anciennes habitantes du quai Arloing n’ont pas eu de solutions non plus depuis le déménagement. On continue de se battre pour des places pour toutes les femmes !

On est fatiguées des faux espoirs.

14 000 personnes sont en attente d’hébergement dans la métropole alors qu’il y a environ 20 000 logements vacants. A quoi servent tous ces logements vides ? Pourquoi dépenser de l’argent dans des caméras, des portes blindées, des agents de sécurité plutôt que d’héberger des personnes à la rue ?

Depuis le 11 octobre 1945, les logements vacants peuvent être réquisitionnés pour loger des personnes sans abris. Mais à Lyon, comme partout en France, il y a plus de logements vides que de personnes à la rue.

La loi dit que l’Etat doit nous héberger, mais il ne le fait pas. On attend des solutions depuis des mois, voire des années. On n’en peut plus !

Si l’Etat est responsable de ne pas garantir nos droits et notre sécurité, les autorité se rendent complices par leur inaction.

On demande aux autres institutions, la mairie et la métropole, de se positionner, d’arrêter de recourir à la préfecture pour expulser et de se mobiliser pour toutes les personnes à la rue !

Nous demandons :

  • La réquisition des logements vides, des équipements municipaux et métropolitains
  • Une politique de mise à l’abri immédiate pour toustes
  • La régularisation de toustes les sans-papiers !

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Collectif Solidarité Femmes à la Rue 69

  • solidaritefemmesrue[at]proton.me
  • Autres infos : Réunion tout les mardis à partir de 17h30 en non mixité à la bourse du Travail.

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