Contre le docteur Macron mister medef toutes et tous en lutte à partir du 12 septembre

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Les ordonnances du docteur Macron nous ramènent au temps des médecins de molière qui ne connaissaient que purges et saignées. Elles peuvent se résumer ainsi : travaillez plus, dans des conditions pires, gagnez moins, et obéissez sans faire d’histoire.
Sous couvert de lutte contre le chômage et d’impératif de compétitivité mondialisée, elles ne sont qu’une attaque de plus du capitalisme contre nos droits et libertés. Leur seul but : soumettre encore plus la vaste majorité des gens aux desiderata d’un petit nombre et et débrider l’exploitation pour augmenter les profits des patrons et actionnaires. Bien que présentées comme une nouveauté qui va changer la donne, elles ne font que s’inscrire dans la longue cohorte de lois de destruction de nos conditions de vie (loi El khomri, loi Macron, loi Rebsamen...) et la marche arrière vers toujours plus d’exploitation et d’aliénation. Les capitalistes entretiennent l’illusion que vie privée et vie au travail sont deux vies différentes et cloisonnées. Ne tombons pas dans ce piège, le travail (ou son absence) fait partie intégrante de toute notre vie et la conditionne. Plus de pouvoir pour les patrons veut dire moins de liberté au travail et donc moins de liberté dans nos vies. En détruisant les droits et protections des travailleurs, les ordonnances nous font glisser vers une société autoritaire.
Contre ce monde de plus en plus inhumain, reprenons les choses en main. Ne nous laissons pas mener à l’abattoir comme du bétail. Que la contre offensive commence le mardi 12 septembre à 11h30 à la manufacture des tabac.

La loi travail dans les faits

- Les indemnités prud’homales plafonnées :
Le gouvernement justifie cette mesure en affirmant qu’il de donner plus de facilité aux patrons pour licencier ( le fameux : les patrons n’embauche pas parce qu’ils ont peur des difficultés à licencier en cas de besoin..). Les licenciement abusifs qui ouvrent droit aux indemnités prud’homales sont par définition illégaux.En se justifiant ainsi, le gouvernement ne se contente pas de modifier la loi pour arranger les employeurs, il encourage franchement ceux-ci à enfreindre la loi. Il ne porte pas seulement atteinte à la protection des travailleurs mais il remet carrément en cause l’état de droit.
L’état de droit est un principe de société où c’est la loi qui crée la cohésions sociale et permet de vivre ensemble. La loi est la même pour tous, et tout le monde y est soumis, individus et institutions. Elle garanti la reconnaissance, les droits et obligations, et la liberté des individus. En incitant une catégorie de gens (patrons, actionnaires) a enfreindre les lois et donc à ce situer au dessus d’elles, les ordonnances s’assoient sur ce principe et ouvrent la porte à toutes les dérives. Nous ne sommes pas naïfs, il y a toujours eu une justice à 2 vitesse selon qu’on soit riche ou pauvre, blanc ou basané. Elle a toujours été une justice de classe, une arme au service des dominants. Le principe d’égalité devant la loi n’a jamais vraiment fonctionner dans la pratique. Mais c’est la première fois qu’un principe d’inégalité est légalisé. Le gouvernement fait passer les intérêts des entreprises, des rentiers, et la recherche de profits avant les droits et libertés des individus. Les lois de l’économie supplantent les lois civiles. On assiste à la transformation de la classe bourgeoise en une caste aristocratique. Ces ordonnances doivent sonner comme un signal d’alarme, car quand on commence à remettre en cause un fondement démocratique tel que l’état de droit, c’est qu’on est en route vers le totalitarisme.

- L’inversion de la hiérarchie des normes :
De manière générale, les règles sociales sont organisées de manière pyramidale : D’abord la constitution, puis les lois qui doivent s’y conformer, puis les contrats civiles qui doivent respecter la loi. Dans le monde du travail, il y a le code du travail qui est la loi, puis les accords de branches, puis les accords d’entreprises, qui ne peuvent être moins favorables aux salarié-es que la loi. Malgré toutes leurs dénégations, les ordonnances feront bien primer les accords d’entreprises. Dans le même temps le code du travail sous prétexte d’obésité est petit à petit vidé pour être remplacé par des accords sectoriels. Une fois de plus ce sont les intérêts patronaux qui priment sur la loi et l’état de droit. Bien que la reconnaissance du rapport de subordination, socle du code du travail, en a été supprimé par la loi El Khomri, la subordination en entreprise est toujours aussi réelle. Il sera donc très facile aux patrons de faire accepter n’importe quoi soit par chantage, soit par autoritarisme.
Rappelons que le code du travail a été créer notamment après la catastrophe de la mine de Courrières ( qui a fait 1099 morts en 1906, et dont le propriétaire avait ordonné la reprise du travail alors que certains mineurs étaient encore coincés au fond et auraient pu être sauvés.) pour contrebalancer le pouvoir absolu des patrons et protéger les travailleurs, Les patrons n’ont pas changé, si nous laissons faire, nous revivrons de telles situations.

- La fusion des instances du personnel :
Ils font passer cette mesure pour une simplification du bureaucratisme pour plus d’efficacité. Simplifié les contrôles d’ hygiène, de santé et de sécurité au travail sera effectivement plus efficace mais pour augmenter les profits des patrons. Avec cette « simplification » c’est la casse de la protection des travailleurs-euses et de leurs conditions qui est mise en œuvre. Notamment avec la disparition des CHSCT (comités d’hygiène, de sécurité, des conditions de travail). Alors même qu’il en faudrait beaucoup plus : il y a déjà 600 accidents du travail mortels par an, 4500 handicapé-es du travail, et des dizaines de milliers de malades de maladie professionnelles. N’en doutons pas avec la loi travail ces chiffres vont ce démultiplier. Le gouvernement crée un véritable problème de santé publique.

- Compte pénibilité :
Les ordonnances vont exclure de fait 4 des critères d’accès au compte pénibilité : manutention de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques, risques chimiques . Cela va faire sortir des centaines de milliers voir des millions de gens du dispositif. L’objectif n’est pas seulement de rallonger le temps de travail, mais aussi de diminuer la durée de la retraite, de faire en sorte que les gens meurent avant d’en profiter. Si l’espérance de vie, de façon générale, augmente, chez les classes populaires elle stagne. Quant à la durée de vie en bonne santé, elle s’effondre !

- Accords de compétitivité :
C’est un nouvel accord majoritaire d’entreprise, « simplifié », qui permet aux patrons d’augmenter le temps de travail, de diminuer les salaires et de contraindre les salarié-es à la mobilité. Pour cela, il leur suffira d’arguer de « nécessité liées au fonctionnement de l’entreprise ». Les salarié-es qui refuseront les changements seront licencié-es pour avoir refusé les conséquence de l’accord sur leurs contrat de travail. C’est la porte ouverte à tout les chantages et à touts les abus. Il y a déjà eu des accords de ce type dans le passé (chantage à la fermeture), mais là ils seront institutionnalisés et grandement facilités. A terme, cela signifie la mort des 35h et des barèmes salariaux. Le temps de travail et les salaires seront une variable d’ajustement alors que les dividendes ne cessent d’augmenter. Alors qu’il prétendent lutter contre le chômage, en augmentant le temps de travail, il feront que l’augmenter aussi.

- Le contrat de projet ou cdi de chantier :
C est un contrat sans date de fin précise qui a vocation à s’arrêter au terme de la mission pour laquelle le salarié a été embauché. Ce n’est pas une régression par rapport au CDI mais par rapport au CDD. Contrairement au CDD, il n’y aura aucune prime ni compensation à la fin. De plus ne connaissant pas la date de fin de la mission, on ne peut avoir aucun projet pour l’après, la vie privé est ainsi entièrement soumise au travail et aux desiderata des patrons. La développement de ce type de contrat annonce la fin de la sécurité de l’emploi. Ainsi s’ouvre une ère de flexibilité et de précarité généralisées dans laquelle le CDI classique n’aura plus sa place.

- Et ce n’est pas fini :
* Les ordonnances portent gravement atteinte au droit des salarié-es à un recours effectif et utile :
en simplifiant et sécurisant les « rupture conventionnelles collectives » (plans de départs « volontaires »), elles accroissent la possibilité de contourner le droit du licenciement économique.
en octroyant une présomption de conformité à la loi aux accords d’entreprise (plus besoin de l’aval de l’inspection du travail), elles sécurisent les entreprises au détriment des salarié-es.
En réduisant les possibilités de contestation pour les salarié-es, elles protègent encore plus les patrons contre touts recours.
* Avec les négociations sans présence des syndicats et les référendums d’entreprise à l’initiative de l’employeur, les ordonnances laissent libre cours à tout les moyens de pression et aux chantages des patrons

Gouverner par la peur

Peur du chômage, peur de ne plus avoir sa place dans la société, peur de ne plus avoir de reconnaissance, peur de ne plus avoir d’objectif quand on se lève le matin, peur de perdre le peu qu’on a, peur que le chef nous tombe dessus, peur des conséquences, peur de se faire mal voir, peur de ne pas fais ce qu’il faut, peur d’être mal jugé, peur du regard des autres, peur de ne pas correspondre aux critères sociaux, peur de l’intranquillité....les pouvoirs politiques et économiques nous gouvernent par la peur. C’est grâce à elle qu’ils nous contrôlent et qu’ils obtiennent soumission et résignation. C’est elle qui nous fait accepter tout et n’importe quoi, et c’est encore en jouant sur elle qu’ils font passer les ordonnances. En entretenant savamment ces peurs et en s’en servant pour nous asservir, ils réussissent à créer un monde où « tout est permis, mais rien n’est possible » (Michel Clouscard). Illusion libéral de liberté.

Subir ou se révolter

« On a trop oublié que l’individualité des hommes, une construction sociale, ne peut logiquement valoir que ce que vaut le sort que leur réserve la vie sociale » J.L Beauvois (psychologue social)
Au travail, mais aussi ailleurs, à chaque fois qu’on est confronté à une autorité, on subit des violences. Elles sont banalisées, on considère qu’elles font partie de la vie. Les rapports de pouvoir, la domination, l’exploitation sont perçues comme la norme. Face à ça, on trace son chemin, on fait en sorte de s’en sortir individuellement parce qu’on a été formaté pour ça. On se replie sur la sphère privée et on laisse le soin aux institutions, aux dominants, de gérer la sphère publique. En conséquence, on voit de plus en plus les luttes sociales comme quelque chose d’extérieur à soi.
Mais la liberté ce n’est pas la garanti d’être tranquille chez soi pour y faire et penser ce que l’on veut, indépendamment de ce que l’on est et de ce que l’on fait dans la vie sociale. La liberté c’est participer aux décisions des affaires des groupes auxquels on appartient, en particulier la société dont on est citoyen. Leur rapacité n’a pas de limite, ils ne s’arrêteront que quand on les y obligera. Il est plus que temps de s’impliquer.
Pour une démocratie directe où on ne se contente pas de choisir le berger du troupeau tout les 5 ans !
Pour une démocratie qui ne s’arrête pas aux portes des entreprises !
Pour une démocratie autogestionnaire qui ne se couche pas devant le pouvoir économique !

« Aveugles de la vie, ils ignorent que subir n’est pas abdiquer » (Khalida Messaoudi)
Aujourd’hui, les gouvernants raisonnent en terme « d’acceptabilité sociale » pour mener leu politique. Autrement dit, leur préoccupation est de savoir si leurs mesures vont provoquer un tollé général. Avec la loi travail, ils pensent pouvoir tout se permettre car ils imaginent que nous ne sommes plus que des moutons résignés, sans dignité, et que mis à part une réaction minoritaire et de pure forme, le calme régnera. Ils sont méprisant et hautains, mais ce sont eux qui sont indignes. A force de se l’entendre rabâcher, nous finissons par croire que nous sommes à notre place en tant que subordonné-es, aliéné-es, et exploité-es. Mais nous valons mieux que ça, et il serait temps d’en prendre conscience. On ne va pas revenir sur nos petite résignations, sur nos petites concessions, nos petits renoncements, sur nos petites lâchetés, ni les petites humiliations acceptés. Mais arrive le moment où tout cela n’est plus possible, la bulle que nous nous somme créer devient une prison.
Touts ces compromis passés qu’on a fait pour avoir notre place dans la société, ne doivent pas conditionner notre attitude présente. Sortons de ce processus d’engagement qui nous pousse à en accepter toujours plus pour justifier nos actes passés.

Toutes ces années à se faire tondre ne peuvent pas se solder par une simple manifestation, « rassemblement circonscrit de policiers et de camion- poubelles qui suivent lentement, ramassent et effacent les traces d’un désordre qui ne survient pas. » (Lola Lafon)

Et si on se mettait à rêver que touts les « sans dents », les sans voix, les sans droits, les sans toits, les sans futur, les sans travail, les sans papiers, ceux qu’on exploite, ceux qu’on flexibilise, ceux qu’on dirige, ceux qu’on transforme en chair à patron, ceux qu’on contrôle, ceux qu’on régule, ceux qu’on crève à la tâche, ceux qui ont un salaire de misère, ceux qui la misère sans salaire, ceux qu’on stigmatise, ceux qu’on rabaisse à longueur de journée, ceux à qui on apprend à rester à leur place, ceux qui n’ont comme avenir que la soumission et l’exploitation, ceux qu’on réprime, ceux qui n’ont pas voix au chapitre, ceux qui tiennent les murs, ceux qui n’iront jamais à un dîné de tête, tout ceux là, Prévert, et bien d’autres, se retrouvaient pour en finir avec toue forme d’exploitation et d’injustice.

Toutes et tous en lutte, en grève et dans la rue le 12 septembre à la manufacture des tabac à 11h30

P.-S.

Pour en savoir plus sur les ordonnances (décryptage plus détaillé) : http://batbad.eklablog.com/casse-sociale-c26032792

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