« Pour être honnête, j’en suis encore à essayer de me débarrasser de mes habitudes nationalistes », dit Ahmad Nimer en plaisantant tandis que nous bavardons dans un bar de Ramallah. Le sujet de notre conversation est à peu près celui-ci : comment peut-on vivre comme anarchiste en Palestine ?
« Dans un pays colonisé, il est assez difficile de convaincre les gens avec des solutions non-autoritaires et non-étatiques. On rencontre une forte mentalité – souvent étroitement nationaliste – anticoloniale », déplore Nimer. En fait, les anarchistes en Palestine ont actuellement un problème de visibilité. En dépit de l’importance de l’activisme anarchiste en Israël et au niveau international, il ne semble pas exister une prise de conscience semblable en faveur de l’anarchisme parmi les nombreux activistes palestiniens.
« Le débat actuel sur les thèmes anarchistes se concentre surtout sur la question du pouvoir : refuser l’exercice du ‟pouvoir sur” et être en faveur du ‟pouvoir avec”. Quand on parle de l’anarchisme en tant que conception politique, celle-ci est définie par le rejet de l’État », explique Saed Abu-Hijleh, professeur de géographie humaine à l’Université Al -Najah à Naplouse. « On parle de liberté et d’une société qui s’organise sans l’interférence de l’État. » Mais comment un peuple sans État peut-il adhérer à l’anarchisme, lequel implique une opposition à toute forme d’État comme condition de son autoréalisation ? (...)
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