Coup de blues aux ateliers d’Oullins

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L’isolement des cheminots d’Oullins et l’appel à la reprise du travail par la CGT a conduit à la levée du piquet de grève aujourd’hui. Propos recueillis aux ateliers SNCF d’Oullins le 25 octobre à 13H, auprès d’un ouvrier.

Propos recueillis aux ateliers SNCF d’Oullins le 25 octobre à 13H, auprès d’un ouvrier.

Quelle est la situation des Ateliers d’ Oullins ?

Le piquet de grève est levé, reste le piquet de grève de la Mouche pour ceux qui sont déterminés. Aujourd’hui, à Oullins, il reste 3 personnes en grève, sinon les Ateliers ont repris.

Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Moi je suis dépité compte tenu des précédents mouvements antérieurs aux retraites avec des luttes perdues en 2003 et 2007 qui ont laissé apparaître des schismes dans l’unité syndicale. L’appel à la reprise du travail par le syndicat CGT, qui est le plus représentatif chez nous, en tout cas celui qui a le plus fort charisme, (1er syndicat aux Ateliers d’ Oullins : UNSA) a mis en échec la mobilisation des ateliers... Cependant, les camarades seront probablement mobilisés pour la manifestation du jeudi.

Comment analyses-tu cet échec ?

La CGT n’appelant pas à des actions, comme celle des raffineurs ou des entrepôts de la Mouche par exemple, les grévistes se sont sentis isolés et déçus de ne pas pouvoir tisser des liens interpros avec les autres secteurs en lutte. Personne est venu nous voir. Ensuite il y a des facteurs inhérents à la situation des Ateliers.

Explique-nous.

Structurellement, avec l’introduction de nombreux bureaux d’études, auprès de ce qu’ils appellent « les coeurs de métiers », contribue peu à peu à faire disparaitre la culture de lutte. Nous étions au courant qu’en dessous de 30% , l’UNSA nous lâcherait. Les exécutants ne représentent plus la majorité aux Ateliers, aussi cela s’est compensé aux profits d’autres services tel que l’ingénierie, l’administratif qui favorise la sous-traitance. Il y a une forte division intersyndicale, qui, joint à la politique de l’entreprise tend à délaisser l’entretien de son matériel et les ouvriers qui s’en occupent.

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  • Le 26 octobre 2010 à 16:42

    Ouais moi ce que je vois surtout c’est que sans sections syndicales il y aurait pas eu ces trois semaines de lutte, parce que ce qu’on voit surtout c’est que là où il n’y en a pas, notamment dans le privé, il n’y a pas ou quasiment pas de mouvements de grève. Alors feu sur la bureaucratie, oui, feu sur le syndicalisme, c’est à mon avis jouer le jeu des patrons qui préfèrent surtout qu’il n’y ai pas de section syndicale dans les boites...

    Plutôt que tirer sur l’ambulance, mieux vaut reconstruire des outils de lutte collective, parce que l’ennemi, c’est pas les syndicats (à ne pas confondre avec la bureaucratie comme l’aimeraient les bureaucrates et autres permanents), c’est la bourgeoisie et l’Etat...

  • Le 26 octobre 2010 à 10:25, par Vincent Gryffe

    Bonjour à toutes et tous,
    La lutte payera !
    Nous sommes rue Maurice Flandin à la grande poste du troisième arrondissement en ce mardi, il est 5 Heure 30 du matin et les premier(e)s salarié(e)s se réunissent devant le local CGT où deux drapeaux sont disposés de chaque côté de la fenêtre du local. Tout le personnel en grève ne viendra pas certain(e)s resteront chez eux et d’autres profitent de cette journée pour rester un peu plus longtemps au chaud dans leur lit ; ils et elles arriveront au fur et à mesure de la matinée. Si cette journée de mobilisation fait suite à un conflit avec la direction sur son refus de la pérennisation de CDD en CDI, elle résulte également d’un « ras de bol des salarié(e)s. »Promesses non tenues quant à la viabilisation de l’emploi, travail gratuit, tournées à rallonge (celles-ci varient notamment tous les deux ans environ), et la récente réforme des retraites qui ne redonne pas vraiment le moral.« J’approche une personne présente dans le service depuis plus de trente ans : »Quel image de la poste a-t-on aujourd’hui lorsqu’on lui a connu un visage plus proche du service publique ?
    C’est un vrai massacre, c’est sûr...« »Mais pour les jeunes ce n’est guère mieux,« me rappelle l’un d’eux, »aujourd’hui c’est la M... pour tout le monde".
    Un gréviste qui ressort du bâtiment affiche un sourire et nous apprend qu’il y a presque personne en haut.
    Un autre déclare : « - Si nous sommes aussi nombreux demain, il [le patron] devra forcément nous lâcher quelque chose ! »
    Un postier exerçant ce jour vint à la rencontre des grévistes il parle de la charge croissante de travail et se dit prêt à rejoindre le mouvement demain, il pense que d’autres feront la même démarche. Si le développement des nouvelles technologies « diminuerait » le courrier et donc la charge de travail, les emplois disparaissent de manière drastique et le recours à l’intérim se banalise.
    Le chef de service arrive et se dit prêt à recevoir les grévistes (un peu plus d’une trentaine). Les employé(e)s me laissent seul dans cette arrière cour, où un cadre ne tarde pas à venir pour m’inviter à regagner la sortie prestement. Avant de m’exécuter, je l’observe un moment car ma présence en ces [voir ses] lieux l’insupporte. Visiblement ce mardi, la vie semble plus sereine pour les exécutant(e)s que pour cet homme visiblement tendu... sans doute des difficultés conjuguées à une pression inhabituelle pour un individu disposant généralement d’un confort certains ?
    Ah ! Ce climat social !!!

  • Le 26 octobre 2010 à 01:38

    Ce que salarié vient de détailler très justement, doit nous faire comprendre que le syndicalisme n’est plus l’avenir des luttes prochaines, parce qu’il est corrompu, divisé, peu convaincant... bref inefficace.

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