Rabah demande instamment un local pour l’abriter
et lui permettre de poursuivre sa grève de la faim. Quel groupe peut
l’héberger ?
Ce Lyonnais se dit déterminé à mettre fin à ses jours plutôt que
d’accepter une reconduite en Algérie où il estime que sa vie est
menacée, et plutôt que de continuer une vie sans droit et dignité liée à
l’absence de titre de séjour.
Et on se trouve aujourd’hui devant une situation d’une gravité chaque jour plus grande : il continue seul de ne pas s’alimenter, sans personne autour de lui, et dans des conditions matérielles totalement précaires.
Pouvons-nous le laisser se suicider à petit feu ?
Le collectif 69 pense que, la situation ayant évolué, il faut absolument qu’il soit maintenant accueilli dans un local digne de ce nom. Question de pure humanité. Une fois placé dans des conditions matérielles moins précaires, et un minimum entouré, nous pensons qu’il sera plus à même de mesurer les risques de son entreprise. Des contacts pourront être pris avec la Préfecture dans de meilleures conditions qu’aujourd’hui, et Rabah pourra mieux mesurer de quelle écoute il peut ou non bénéficier à la préfecture, autant de choses peut-être susceptibles de le faire revenir sur sa décision.
Sa détermination aujourd’hui fait raisonner autrement.
Il faut rappeler que Rabah a déjà été expulsé une fois vers l’Algérie, qu’il sait qu’il est sur une liste de personnes à descendre, et ne veut plus remettre les pieds en Algérie ?
Rabah est présent en France depuis 2002. D’une part, il a tissé
des liens personnels qui justifient sa présence sur le territoire
national. D’autre part, il craint pour sa vie s’il retourne en Algérie.
Un certificat médical, établi lundi 23/10/2006, atteste qu’il est à ce
jour en très mauvaise santé : « il a déjà perdu 10kg ». « Il est urgent
qu’il soit hospitalisé et nécessite une surveillance médicale
quotidienne car il pourrait présenter rapidement un arrêt cardiaque ».
De plus, lors de son arrestation au péage d’Oyonnax, par un gendarme, il
a été victime de violences policières comme l’attestent les certificats
médicaux et photos dont ils a envoyé une copie. Il a porté plainte en
rétention contre ses violences. Une importante somme d’argent lui a été
arbitrairement confisquée par les policiers.
Compte tenu de la gravité de la situation qui pourrait déboucher sur la
mort de Rabah, il est nécessaire de faire tout pour que
l’arrêté de reconduite à la frontière le menaçant soit levé, sa
régularisation administrative décidée, et pour qu’une enquête sur les
violences dont il a été victime au moment de son interpellation soit
menée. La façon dont il met sa vie en danger témoigne de l’impossibilité
pour lui de vivre dans son pays d’origine.
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