À l’initiative de l’association Survie et de l’Union syndicale Solidaires, une coalition d’organisations invite une délégation de militant.es tunisien.nes pour parler des effets du néocolonialisme environnemental qui est imposé à leur société.
Depuis des décennies, les multinationales sont la face cachée de la crise en Tunisie. Elles bénéficient de privilèges dignes d’un paradis fiscal, s’affranchissent du droit du travail, s’accaparent les ressources en eau et polluent la Terre. Pour en parler, nous vous proposons un film :
“Terre et dignité” (2025, 86 minutes) du Collectif Halfa, une enquête sur les entreprises européennes en Tunisie
Ce film met en lumière ce que le récit officiel dissimule : derrière le « partenariat » euro-tunisien, un néocolonialisme économique perdure, où des multinationales européennes telles que Danone, Roullier ou Steiff accaparent les ressources, polluent les territoires et précarisent les populations.
À travers des archives coloniales, des images des soulèvements tunisiens et de nombreux témoignages de paysan·nes, ouvrier·ères, syndicalistes et intellectuel·les, Terre & Dignité démontre que la Tunisie n’a jamais accédé à une réelle indépendance économique. De Sidi Bouzid à Gabès, en passant par Jelma ou Gafsa, le film suit le fil des résistances populaires pour l’eau, la justice sociale et la dignité environnementale.
S’inscrivant dans les pensées critiques de Frantz Fanon et Assia Djebar, ce documentaire constitue une invitation à penser les logiques extractivistes, racistes et autoritaires qui façonnent encore les politiques françaises et européennes au sud de la Méditerranée.
La projection sera suivie d’un échange en visioconférence avec plusieurs militant·es tunisien·nes engagé·es sur le terrain, dont :
Hayet Amami (Union des diplômés chômeurs, UDC)
Hayet est membre du bureau national de l’UDC et membre du syndicat depuis l’intifada du 17 décembre 2010. Elle est aujourd’hui en train de monter une mutuelle agricole avec un groupe d’habitant.es dans le village de Bir El Hafey (région de Sidi Bouzid).
Alaa Marzougui (Observatoire tunisien de l’eau, OTE)
Alaa est chimiste de formation et coordinateur de l’OTE, une association qui cartographie les mobilisations concernant la raréfaction des ressources en eau. L’OTE fait aussi des recherches sur les politiques publiques, et sur les diktats des institutions financières internationales dans le domaine de l’eau en Tunisie.
Najet Nouri (Union générale tunisienne du travail, UGTT)
Najet fait partie des premières femmes à avoir été membre d’un bureau régional de l’UGTT, à Sidi Bouzid en 2021. Elle a été ouvrière de Steiff à Sidi Bouzid depuis 1986, et fondatrice du syndicat de l’usine. En tant que déléguée syndicale, elle a participé à toutes les luttes.
Kheyreddine Debaya (Collectif Stop pollution)
Kheyreddine est ingénieur en génie civil, et cofondateur et animateur du Collectif Stop Pollution, qui lutte contre la pollution du golfe de Gabès causée par l’industrie chimique des phosphates.
Une rencontre pour entendre les voix de celles et ceux qui, chaque jour, construisent l’alternative sur le terrain.
Contacter Survie Rhône : survierhone@proton.me
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