Encore une grève à la SNCF !

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C’est avec cette façon, mi-ironique mi-gênée que Pascal, un chef d’équipe à l’entretien des voies m’annonce la grève de jeudi prochain à la SNCF. C’est le début de la conversation, je viens de monter dans cette voiture au logo de la compagnie ferroviaire pour un trajet en stop, et mon conducteur ne sait pas encore sur quel pied danser avec moi. Il se dit sans doute que, comme le véhiculent les media le plus souvent, j’étais de cette majorité qui se sent « pris en otage » par les grèves. Petit à petit, il comprend que je suis moi aussi du côté des travailleur’euses en lutte et m’aide à défaire les idées généralement reçues (mais pas du tout fondée) sur les cheminot’es.

Des conditions de travail idyllique

Un’e jeune cheminot’e qui entre à la SNCF (il faut avoir moins de 30 ans ou au moins deux enfants pour prétendre au poste) commence sa carrière avec un salaire de base de 1240 euros brut. Ce qui n’est rien moins que 200 euros en dessous du SMIC. Classe la fonction publique !

Il ou elle travaillera ensuite tout au long de sa carrière sur les voies, sous la pluie ou la neige, de jour comme de nuit, à restaurer et entretenir le réseau, à la main le plus souvent, au péril de leur vie puisque les trains continuent bien souvent de circuler pendant les travaux.

Quand je lui demande ce qu’il gagne après 15 ans de métier et des responsabilités de chef de chantier, Pascal me répond que son salaire de base est de 1800 euros brut, avec les primes de déplacements il arrive parfois à atteindre 3000 euros brut. Et puis, part d’un grand rire franc, pas du genre à se larmoyer le mec.

« Un’e jeune cheminot’e qui entre à la SNCF [...] commence sa carrière avec un salaire de base de 1240 euros brut. »

Sauf que voila, les cotisations pour la retraite, elles, sont calculées sur le montant du salaire de base et que depuis deux ans environ, l’URSAFF a modifié leur régime fiscal pour se mettre à taxer aussi les primes. Résultat presque la moitié de son revenu n’est pas comptabilisé dans les cotisations retraite mais il paye des impôts dessus. C’est effectivement très « spécial » comme régime. Il me parle de ses collègues qui avaient pris un crédit sur la base de leur revenu (salaire plus primes) mais qui depuis ce changement à l’URSAFF se retrouve à payer plus d’impôts, sans pour autant que les autres services publics (aide au logement par exemple) ne les considère dans une tranche moins élevée. Grosse perte de niveau de vie.

Et puis la retraite justement, on en parle. Je lui raconte mes souvenirs de piquets de grève avec les cheminots de Perrache pendant les manifestations contre la réforme des retraites en 2010, plutôt gais comme souvenir mais qui laisse un goût bien amer puisque nous n’avons rien gagné. Les cheminot’es sont passé’es à un âge de départ à la retraite qui devra atteindre 61.5 ans, s’illes ne peuvent pas se permettre trop de décôtes, sans aucune considération pour la pénibilité de leur travail.

[...]

La suite à lire sur : https://paris-luttes.info/encore-une-greve-a-la-sncf-3874

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