Face à la violence, face au pacifisme, l’anarchisme

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Un article paru dans le Monde Libertaire n°1622 posant très bien le débat du rapport à la violence et dessinant une position anarchiste sur la question.

Dans le contexte actuel d’oppression croissante des peuples par le capitalisme, où le mot « anarchie » est à nouveau rapproché de celui de « violence » par les sbires du pouvoir pour disqualifier les dignes révoltes qui éclatent ici et là dans le monde, il nous semble judicieux d’entreprendre à nouveau une réflexion sur la violence.

La violence est un rapport social, puisqu’elle implique toujours un agresseur et un agressé, une atteinte portée à l’intégrité d’un tiers – physiquement ou moralement. C’est un rapport brutal, de domination, entre des gens. Mais, tous les gens n’ayant pas le même avis, n’occupant pas la même position dans la société, n’auront pas la même idée de ce qu’est la violence et de ce qui ne l’est pas (par exemple, ce qui relève de la légitime défense). En ce sens, la violence est aussi, malgré sa cruauté, une notion relative. Ce que certains qualifient de « violence » ne l’est pas pour tous. Ce peut être légitime pour les uns, illégitime les autres.

La violence pose en réalité un problème politique, puisqu’elle implique un jugement éthique des composantes de la société sur les rapports humains souhaitables et ceux qui ne le sont pas. Il n’est pas anodin de relever que le mot « violence » est le plus souvent employé par le pouvoir, pour dénigrer ses opposants ­– réels, supposés, fantasmés, fabriqués. On pourrait trouver cela paradoxal puisque l’essence même du pouvoir est de s’imposer à tous, par la force, au nom d’une pseudo-légitimité toujours bricolée à grand renfort de communication. Mais c’est en réalité fort logique puisqu’il prétend détenir le monopole exclusif de la force. La tartufferie du pouvoir, lorsqu’il est contesté, consiste donc à délégitimer (à coups de qualificatifs de « violents », « casseurs », « délinquants », « racaille », « terroristes », etc.) tout ce qui critique ses principes éminemment violents, tout ce qui sort de son contrôle total de la société. En suscitant la peur, il se légitime lui-même comme violence pseudo-nécessaire de répression.

Le mot « violence » fait en effet, et à juste titre, généralement horreur à beaucoup, bien des gens aspirant légitimement à une vie sociale apaisée, sans violence. La stratégie du pouvoir consiste donc d’une part à dissimuler sa propre violence sous des discours et divertissements lénifiants, et d’autre part à détourner la cause de tous les problèmes que suscite structurellement sa nature autoritaire, sur des boucs émissaires fantasmés (si possible ses contestataires, à défaut les étrangers). Isoler, discréditer, diviser le mouvement social. Il faut faire peur, diviser pour régner.

La suite à lire sur : https://www.monde-libertaire.fr/?page=archives&numarchive=14251

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