Tout d’abord réjouissons-nous qu’après deux années de massacres et de destructions, les gazaoui·es puissent entrevoir un soupçon de lumière. Enfin, leurs rires, leurs pleurs et leurs cris ne seront plus couverts par les bruits incessants des bombardements et des drones. Enfin, ils et elles pourront accueillir le retour des prisonnier·es libéré·es des geôles israéliennes et les familles pourront compter, pleurer et honorer leurs mort·es.
Puis rapidement, viendra l’heure du bilan :
combien ont péris ?
Quelles infrastructures restent encore debout ?
Il faudra alors commencer la reconstruction, un chantier colossal tant Gaza et sa bande ont été pilonnés par l’armée génocidaire.
Maintenant la question est : pour combien de temps ?
Ne nous leurrons pas. Jamais, un accord signé par l’agresseur et celui qui le nourrit, ne pourra envisager d’agir pour le bien du colonisé. Ce traité - résultant certes en partie de la résilience palestinienne et de son soutien à l’international, mais surtout des délires d’un mégalomane, ne prouvant plus son fascisme et son impérialisme exacerbé - n’existe que pour sauver la face d’Israël dont l’image salie à jamais, commence à nuire aux intérêts occidentaux dans la région. À l’heure actuelle, plus personne ne peut être un allié décomplexé d’Israël, même la France a dû opter pour la reconnaissance de l’état palestinien face à l’ampleur du génocide et aux soutiens populaires à travers le monde.
Une fois la question des otages restitués, qu’est-ce qui retiendra Israël et son mentor Etats-Unien d’assouvir leurs réels désirs concernant Gaza ? L’histoire coloniale occidentale et les deux années de génocide, laissent penser que ce traité est un piège sournois paralysant le pouvoir politique en Palestine. Israël, apprend de ses erreurs, son image étant écorchée, son armée fatiguée, l’état sioniste a opté pour les milices qu’il arme tel que les forces populaires de Yasser Abou Chabab. Un homme qui s’est enfuit de prison, qui est dans le viseur du Hamas et qui sème la terreur dans le sud du territoire gazaoui avec la complicité d’Israël. Ce traité est de fait déjà caduc tant l’ingérence est partout en territoire palestinien et que de fait les milices continuent de frapper après l’annonce du cessez-le-feu.
Qui plus est, les prochains jours risquent de dévoiler les sombres coulisses d’un génocide pourtant déjà sur médiatisé. Destructions massives, charniers et milices soutenues par Israël. Ce que laisse le régime sioniste derrière lui est innommable.
De plus, nous n’avons surement pas milité ardemment pendant plus de deux ans, pour laisser tomber le peuple dans lutte de libération à la première occasion. La fin du génocide n’était qu’un mot d’ordre nécessaire au regard de la situation et du massacre en cours. Aujourd’hui, l’heure est à la reconnaissance des crimes. Nous nous devons de militer pour que cette page de l’histoire ne tombe pas dans l’oubli mais également jusqu’à ce que le peuple palestinien s’autodétermine, soit libre, avec un territoire allant de la mer au Jourdain.
Par dignité, et par respect pour les palestinien·nes, nous ne pouvons pas nous satisfaire d’un cessez le feu aussi fragile. Nous ne pouvons pas oublier ni pardonner cette période de criminalisation des luttes propalestiniennes, tous les discours racistes, islamophobes, ce deux poids deux vitesses face au génocide qui était perpétré en toute impunité.
Gaza et la Cisjordanie restent des enclaves palestiniennes assiégées et la population privée de liberté.
Nous devons exiger pour le peuple palestinien des réparations ainsi que la décolonisation de leur territoire de la mer bordant Gaza au Jourdain de Cisjordanie.
Ce « cessez-le-feu » a aussi pour espérance de casser et de satisfaire l’élan de solidarité internationale. Ne nous laissons pas berner, restons concentré·es et exigeant·es dans nos revendications et dans notre soutien au peuple palestinien.
Tahia Falestine.
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