On va encore nous dire : « c’est pour fluidifier le trafic et gérer les accidents ».
Le CEA/Léti et la société Bertin viennent de mettre au point une caméra autonome à rétine artificielle programmable, « Caladiom ». Chaque pixel contient un processeur de 45 bits dont la puissance de calcul alimente des fonctions de surveillance et de détection, sans aucune fabrication ou transmission d’image : il est ainsi possible de détecter un piéton à 350 mètres ou un véhicule à un kilomètre. L’architecture électronique qui pilote cette rétine réalise des traitements de haut niveau tels que la présence dans une zone, le franchissement d’une limite, le sens de circulation ou le comptage de véhicules, avec une consommation limitée à 1,8 W. Si nécessaire, elle transmet une alerte et une synthèse de ces analyses.
Tous les moyens et niveaux de coercition sont mis en oeuvre pour assurer sa domestication et son exploitation. Mais ne tombons pas dans une parano : tout le matériel n’est pas obligatoirement de même qualité.
« Matériels de qualité inégale, dispositifs très hétéroclites, parfois conçus en dépit du bon sens, coordination quasi inexistante avec les services de police... » : un rapport d’octobre 2005 sur la vidéosurveillance urbaine [1] jette un sérieux doute sur l’efficacité des caméras installées un peu partout dans nos villes. Nous laissons le lecteur imaginer le pire concernant ces caméras installées entre Lyon et Valence. En fait nous sommes placés en délinquant potentiel, donc nous intégrons le contrôle dans notre cerveau.
En extrapolant, l’État trouve là sa continuation et sa perfection, avec le but d’optimiser et de rendre « durable » l’exploitation en disciplinant, en organisant et en contrôlant la société civile. Les promoteurs de la généralisation des caméras de surveillance se veulent être une sorte de juste milieu entre le tout répressif et tout préventif, avec le sempiternel argument que seuls ceux qui ont quelque chose à se reprocher doivent en trembler. Et la liberté de mouvement alors ?
Refusons la société de Big brother. Et jetons donc aussi aux orties nos téléphones portables, nos cartes bancaires, nos passes Técély, Navigo, etc.. Alors, il deviendra plus difficile de nous pister… simples citoyens.
contrerfidvalence(at)yahoo.fr
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