Kamel Daoudi le plus ancien assigné de France

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Kamel Daoudi est depuis plus d’une dizaine d’années obligé de pointer trois fois par jour à la gendarmerie et de respecter chaque soir un couvre-feu, sans pouvoir quitter la commune où il a été contraint de déménager, à plus de 450 km de sa femme et de ses quatre enfants. Portrait d’un homme acharné mais jamais résigné.

« Cette lampe semble n’attendre que ma main pour effleurer l’interrupteur qui consumera son filament et éclairera les abysses du seul univers qu’il m’est encore donné la liberté d’explorer : celui de mon cerveau parfois aussi taciturne qu’un couloir de métro hanté. »

C’est ainsi que Kamel Daoudi décrit sur son blog la situation kafkaïenne à laquelle il est confronté depuis une décennie. Intitulé « Voyage au bout de l’absurde », le billet met en scène sa propre personne munie d’un marteau, « en train d’éclater joyeusement la serrure de la porte blindée » de la chambre d’un voisin d’hôtel. Un exercice de fiction qui exprime le besoin vital de sortir de la prison à ciel ouvert dans laquelle il est enfermé.

Kamel Daoudi, 44 ans, n’a jamais abdiqué malgré l’acharnement judiciaire dont il est victime depuis plus de 10 ans. Tout démarre trois semaines après les attentats du 11 septembre 2001. Présumé terroriste, il est arrêté par la police française, soupçonné de fomenter un attentat contre l’ambassade des États-Unis. Condamné pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme », il est placé en prison. Principaux faits reprochés ? Avoir passé quatre mois au Pakistan et en Afghanistan, ce que l’accusé n’a jamais démenti.

Déchu de sa nationalité française en 2002, puis interdit de territoire en 2006, Kamel Daoudi se retrouve dans une situation ubuesque le jour où il sort de prison en 2008. La France ordonne son expulsion vers l’Algérie, mais la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) interdit cette expulsion vers sa terre natale où il risque la torture. L’homme se retrouve donc assigné à résidence dans l’attente d’un pays d’accueil.

Contraint de pointer trois à quatre fois par jour, le ministère de l’intérieur l’oblige également à changer de lieu de résidence à cinq reprises. Le dernier déménagement en date (juin 2016) fut le plus difficile à vivre, puisque Kamel Daoudi s’est retrouvé à Saint-Jean-d’Angély (Charente-Maritime), soit à plus de 450 km de sa femme et de ses quatre enfants qui se contentent désormais de lui rendre visite durant les vacances scolaires.

La suite à lire sur : https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/kamel-daoudi-le-plus-ancien-assigne-de-france

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