Kiss-in réussi... sous les lacrymos : communiqué de presse interassociatif & photos

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Suite à la gestion très orientée en faveur des opposantEs au Kiss-in, voici le communiqué de presse interassociatif qui dénonce les agissements de la Préfecture et de la police.

Kiss-in réussi... sous les lacrymos

Communiqué de presse interassociatif

Le Kiss-in place Saint-Jean a eu lieu à l’appel des nombreuses associations de défense des homosexuel-le-s, des trans-identitaires et des Droits de l’Homme. Plus de 400 personnes de tous âges se sont réunies pour s’embrasser place Saint-Jean ce mardi 18 mai. Les homos, les trans et celleux qui soutiennent leur droit à l’égalité ont pu se réunir sur l’espace public pour dire que l’amour homosexuel n’est plus un amour qui se cache. Plus de 400 personnes ont pu afficher un message d’amour et de tolérance. Ielles ont pu s’embrasser sous les cris haineux de moins de 100 extrémistes qui ont multiplié les provocations, insultes, bras d’honneur et saluts nazis.

Ce succès laisse pourtant aux manifestantEs un goût lacrymo. InterditEs de rassemblement samedi contrairement à tout ce qui s’est passé dans les autres villes de France, les manifestantEs pour les droits des homosexuel-le-s et pour l’Égalité ont d’abord été interditEs d’accès à la place publique pendant plus d’une heure par les forces de l’ordre pour laisser cette même place à moins de 100 extrémistes présentEs, elleux, de manière illégale. Après deux heures, sous les insultes de ces extrémistes, les manifestantEs pour les droits des homos et des trans et des Droits de l’Homme ont été chasséEs sans sommation par des tirs de gaz lacrymo et de flashball et une charge policière.

Après avoir refusé de permettre aux militantEs de la tolérance d’exercer leur droit à manifester de manière sympathique sur l’espace public, la Préfecture du Rhône a fait le choix d’évacuer la place de manière violente, de traiter les manifestantEs déclaréEs et pacifistes de la même manière que les extrémistes haineux présentEs de manière illégale.

Les associations signataires interpellent la Préfecture du Rhône :
- Pourquoi le droit à manifester pacifiquement pour la défense des droits des homos n’a-t-il pas été respecté ?
- Pourquoi les extrémistes, présentEs de manière illégale, ont-ielles pu occuper la place Saint-Jean et multiplier les provocations haineuses ?
- Pourquoi les manifestantEs des Droits de l’Homme, présentEs de manière conviviale, ont-ielles été chasséEs sans sommation de manière violente ?

Les associations signataires exigent solidairement des explications de la Préfecture du Rhône et qu’elle s’engage clairement à assurer le respect de la Loi et le droit des militantEs pour l’Égalité à s’exprimer pacifiquement sur l’espace public. Les associations signataires demandent conjointement que les autorités politiques et ecclésiastiques se positionnent sur l’Égalité réelle des droits des homos et des trans, et sur leur droit à s’exprimer de manière conviviale sur l’espace public.

Associations signataires :
Lesbian and Gay Pride de Lyon, Forum Gay et Lesbien de Lyon, Ligue des Droits de l’Homme (LDH) - Fédération du Rhône, SOS Racisme, FSU - Fédération Syndicale Unitaire, Rimbaud, Middlegender, UNEF, Moove !, Chrysalide, Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence - Couvent des chênaies.

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Nervis d’extrême-droite devant la cathédrale St Jean lors du Kiss-In

Nos amiEs les consanguinEs, en pleine expression de l’esprit d’ouverture chrétien

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Retour groupé à la Guillotière, via Bellecour

P.-S.

PS : communiqué féminisé par la modération de Rebellyon

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  • Le 27 mai 2010 à 17:09

    Ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est les logiques d’intégration à l’œuvre, tant du côté des manifestant.e.s trans-pd-gouines que de la Préf.

    D’abord le texte des manifestant.e.s (l’article), qui insiste bien sur le fait que c’était « pacifique », et « légal ». Il dénonce même « l’illégalisme » des contre manifestants. Comme si on pouvait souhaiter que la police ou la préf, interdise à ces bitards de nazis de prendre la rue, comme si on se plaignait que les keufs les aient attaqués trop tard.
    TOUT ce que fait un keuf, c’est de la merde, c’est de la mort.

    Ensuite, insister sur le côté pacifiste et légal de la manif, c’est bien triste, c’est de fait se dissocier de toutes les autres actions qui ne le sont pas.
    Les résistants homo au nazisme ne se sont pas contentés de faire des bisous : c’était des terroristes armés.

    De même pour le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR), avec Guy Hocquenghem, qui semblaient un peu plus vitalement sérieux et offensif que les mouvements gays pacifiés qui ont suivi.

    Rien de pire que de quémander des droits à l’Etat, c’est la servilité et la collaboration par excellence.

    D’autant plus que, deuxième logique d’intégration, on peut constater dans le geste de la préfecture (avec son communiqué), une volonté de montrer son soutien à ce genre de manifestations. Une volonté de dire à « l’opinion publique », « Regardez, on défend les homos ». Exactement comme ils font rentrer des meufs arabes au gouvernement, et comme ils défendent le bio et l’environnement.

    Le capitalisme en court pourra sans-problème devenir BLACK-BIO-BI.

    Pas sûr que ce soit une bonne nouvelle pour celleux qui continueront à se faire marcher sur la gueule, dans les éternelles marges et zones de non droit de votre Etat-nation

    Comme l’énergie est bonne dans ces initiatives, faudrait vite clarifier les enjeux politiques de ces actions, si on veut pas qu’à Lyon comme à Paris, elles nous finissent par nous faire Marais...
    Pas d’quartiers pour les sales bourges, qu’ils soient homos ou black !

    La sociale-démocratie qui respecte les « minorités », et le capitalisme branchouille bio-homo, quoi de plus triste pour celleux qui en bas, continueront de subir les oppressions ?

    Mort aux bitards, légalistes, et autres keufs.

  • Le 22 mai 2010 à 19:04, par Lux

    La préfecture nous apprend donc que la présence d’intégristes fachistes ne constitue pas un trouble à l’ordre public. Intéressant et instructif.

  • Le 22 mai 2010 à 15:35

    Je trouve dommage d’avoir flouté les fachos...
    Il est intéressant de savoir à quoi ressemble le danger !

  • Le 20 mai 2010 à 19:12

    La préfecture ment joyeusement sur le fait qu’il n’a pas été fait usage de gaz lacrymogènes : placée dans les premiers rangs des manifestants du kiss-in, j’ai essuyé quasiment à bout portant un jet de gaz lacrymogène dans le visage... quelques metres plus loin, alors que nous avions été dégagés manu-militari par les forces de l’ordre (bien avant les contre manifestants neo-nazis), j’ai pu constater qu’au moins une dizaine de personnes toussaient, se tenaient le nez et pleuraient du fait de ces gaz lacrymogènes. Beau mensonge qui nous montre bien de quel coté se positionne cette préfecture qui cède sous la pression des nazillons bas du front. De même pour ce qui est de l’usage de la violence par ces même forces de l’ordre : un homme situé a mes cotés à essuyé sous mes yeux quelques coups de tonfa gratuits...

  • Le 20 mai 2010 à 12:28

    Pour info, voilà la version de la pref (qui n’avait pas l’air d’être au même rassemblement on dirait) :

    « La préfecture tient à faire le point sur la manifestation »kiss in" qui s’est déroulée mardi 18 mai sur la place Saint-Jean.

    · La manifestation initialement prévue le 15 mai via des réseaux sociaux sur Internet n’était pas légale car non déclarée dans un premier temps, puis déclarée hors délais légaux dans un deuxième temps. La préfecture l’a simplement indiqué aux organisateurs en soulignant par ailleurs les problèmes de sécurité qui se posaient.

    Les organisateurs en ont tiré eux-mêmes les conséquences. La préfecture n’a en aucun cas interdit le rassemblement, contrairement aux allégations des organisateurs.

    · Mardi 18 mai, la préfecture a tout mis en oeuvre pour permettre à la manifestation « kiss in » de se tenir. En effet, la préfecture a mis en place un important dispositif de sécurité pour permettre au rassemblement de se tenir, en dépit des risques avérés de trouble à l’ordre public.

    De fait, la manifestation « kiss in » a pu se dérouler sur la place Saint-Jean en toute sécurité comme plusieurs médias ont pu le constater. Le dispositif mis en place a permis d’éviter des affrontements physiques.

    Après plus de deux heures de rassemblement, l’ordre d’évacuation a été notifié aux organisateurs de la manifestation « kiss in », au-delà d’ailleurs de l’horaire qu’ils avaient eux-même prévu. Le même ordre d’évacuation a été donné simultanément aux contre-manifestants.

    La préfecture tient à préciser qu’aucun usage de la force, notamment de gaz lacrymogènes, n’a été fait contre les participants au « kiss in » qui ont quitté dans le calme la place Saint-Jean. Il n’a été fait un usage limité de la force qu’à l’encontre de quelques contre-manifestants qui s’en sont pris aux forces de l’ordre. Lors de la dispersion, aucun tir de flashball n’a été effectué. En revanche, deux interpellations ont eu lieu à cette occasion.

    Au total, tout a été mis en oeuvre pour conjuguer liberté d’expression et sécurité de la manifestation « kiss in ».

    La préfecture regrette donc l’approche résolument polémique développée par les organisateurs du « kiss in »."

  • Le 20 mai 2010 à 12:27

    Il faudrait prendre un peu de recul sur ce type d’initiative et se demander ce qu’une exhibition publique de baiser à un endroit sensible peut apporter au mouvement homo et trans et à son acceptation.

    J’avoue que si l’évènement avait une lieu samedi, j’y aurai été pour apporter mon soutien.

    Mais malheureusement, j’ai eu le temps de la réflexion qui m’a amené à penser que c’était plus une provocation envers les opposants aux homos et trans, plutôt qu’une réelle revendication pour que le monde accepte enfin des personnes rejetées injustement depuis si longtemps par la société.

    J’ai le souvenir que ce type d’initiative a déjà été organisé par des hétéros et que je trouvais ça vraiment navrant que de se donner rdv à un endroit pour s’embrasser langoureusement en public. Ne faisant pas de distinctions entre les individus et estimant que chaque être vivant a les même droits sur cette planète, je ne remet pas en cause le droit d’organiser le même type d’évènement par des individus homo et trans, mais je trouve ça toujours aussi navrant.

    Qu’elle revendication politique doit on percevoir à travers cela ?
    « nous aussi on aime se faire des bisous !!! »
    Au niveau de l’engagement politique, je pense qu’on peut faire un peu mieux, on peut parler de mariage, de l’adoption ou autre.
    Et faire de la provoc gratuitement ne fera avancer aucun combat, à moins que ce ne soit simplement l’affrontement qui était recherché et là on tombe dans la logique du « regarde c’est moi qui ai la plus grosse ! », ce qui n’est pas constructif au final. Ou alors les personnes qui étaient présentes à ce moment là avaient simplement envi de se défouler, on peut donc organiser un grand footing mlilitant, le résultat sera le même avec les odeurs de lacrymo en moins.

    Donc je trouve super positif que les différents mouvements militants convergent pour unir leur force et j’espère que la prochaine fois que les associations de défense des homosexuel-le-s, des trans-identitaires et des Droits de l’Homme organisent une initiative, je me retrouverai plus dans le message qui souhaite être transmis et je me ferai alors un plaisir de participer à la fête.

  • Le 20 mai 2010 à 10:10

    ChèrEs amiEs,

    Comme vous le savez, le kiss-in prévu mardi dernier n’a pas pu se dérouler aussi sereinement, rapidement, et pacifiquement que prévu.

    Afin de pouvoir organiser dans l’avenir des kiss-in plus sereins, la Lesbian & Gay Pride (LGP) souhaite constituer un dossier sur les événements qui se sont passés, et pouvoir disposer des témoignages des faits s’étant réellement déroulés pour un éventuel recours si le cas devait se reproduire.

    Nous avons besoin d’un MAXIMUM de témoignages.

    Vous trouverez sur notre site et ici en pièce-jointe une attestation de justice vierge à remplir A LA MAIN, et à accompagner d’une photocopie d’une pièce d’identité comportant votre signature à

    LGP LYON
    BP 1067
    69201 Lyon Cedex 01

    Vous pouvez y rédiger ce que vous avez vu et vécu, idéalement dans l’ordre chronologique :
    - votre désir de participer à un rassemblement pacifique
    - l’impossibilité d’accéder à la place St Jean, lieu de réunion autorisé par décret
    - ce que vous avez vu / constaté sur la place St Jean qui vous aurait paru anormal (autre rassemblement non autorisé, saluts nazis, insultes, etc)
    - l’attitude positive ou négative des forces de l’ordre présentes.

    En plus, pour ceux/celles qui en aurait été victimes, vous pouvez aussi préciser :
    - si vous avez été bousculéE, repousséE ou mollestéE et si OUI par qui ?
    - si vous avez ressenti ou constaté l’effet de gaz lacrymogènes ou autres produits et si OUI par qui ?
    - si vous avez été viséE par des tirs de flash balls, jets d’objets, autres violences, et si OUI par qui ?

    Votre témoignage est indispensable pour pouvoir constituer un dossier valable et permettre de mieux organiser les événements futurs.
    N’attendez pas ! Renvoyez-le accompagné d’une photocopie d’une pièce d’identité dès aujourd’hui 

    LGP LYON
    BP 1067
    69201 Lyon Cedex 01

    Plus un témoignage est rédigé tôt, plus précis sont les détails indispensables à notre action ! N’hésitez pas, non plus à envoyer des photos ou vidéos illustrant ce que vous avez constaté.

    N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions.

    Lesbian and Gay Pride de Lyon
    lgplyon[at]fierte.net

  • Le 20 mai 2010 à 08:34

    Oui c’était très plaisant de voir cette convergence dans la lutte, les divers mouvements, c’était très chouette !

  • Le 19 mai 2010 à 15:55

    Très faible présence des composantes de la gauche et de l’extrême gauche lyonnaise (quelques égarré PCF, LDH et unef seulement je crois)

    Par contre quelques dizaines de libertaires/anarchistes sur place tout de même. Et un beau succès de solidarité et de convergence dans la lutte entre le pink bloc/LGBT et les libertaires antifa lyonnais. ça fait plaisir à voir, et ce n’est qu’un début !

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