La sécurité sociale : une guerre de tranchée patronat vs travailleurs

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Par un programme adopté dans la clandestinité le
15 mars 1944, la Sécurité sociale est mise en
place. Elle a pour ambition de couvrir tous les
risques en assurant un salaire aux travailleurs grâce
à un système basé sur la solidarité. Les cotisations
patronales et salariales, qui sont en fait toutes deux
une part du salaire, une part socialisée, servent à
assurer un salaire en cas de maternité, de vieillesse,
de maladie ou d’accident du travail. Presque 10 ans
après 1936, un rapport de force s’installe en faveur
des travailleurs. Le patronat, qui s’était compromis
pendant l’Occupation nazie, l’accueillera avec résignation.
La généralisation de la couverture à toute la
population se poursuit. La loi du 9 avril 1947 étend
la sécurité sociale aux fonctionnaires. La loi du 17
janvier 1948
instaure trois régimes d’assurance
vieillesse des professions non salariées non agricoles
(artisans, professions industrielles et commerciales,
professions libérales) et la loi du 4 juillet 1975
généralise à l’ensemble de la population active l’assurance
vieillesse obligatoire. Enfin dernièrement, la
Loi du 28 juillet 1999 institue une couverture maladie
universelle, protection de
base sur le seul critère de
résidence et protection complémentaire
pour les plus démunis.

Pourtant, au fil du temps, le
patronat a réalisé un vrai travail
de sape. En ligne de mire, les
cotisations (trop élevées), les
dépenses (relevant de l’assistance et non de la
sécurité sociale), et les assurés (irresponsables). En
1953, brandissant déjà l’argument du trou, le gouvernement
tente de repousser l’âge de la retraite des
fonctionnaires et de remettre en cause certains régimes.
La riposte des travailleurs ne se fait pas attendre,
en plein mois d’août, 4 millions de gréviste provoquent
le plus gros mouvement depuis le Front
populaire et le gouvernement recule. En 1995, c’est
le plan Juppé qui voit se dresser contre lui 2 millions
de personnes qui soutenues par l’ensemble de la
population vont faire plier le gouvernement d’alors.
Mais, de lois en décrets, sous des prétextes variables
(responsabilisation, trou de la sécu…) les assurés
sociaux doivent payer toujours plus pour se soigner.
Aujourd’hui, avec les franchises, c’est la fin de
la solidarité et la remise en cause des principes fondateurs
de la Sécu. Parce que, riche ou pauvre,
jeune ou vieux…, nous devons tous être égaux dans
l’accès aux soins. Le principe est simple : chacun
cotise selon ses moyens et reçoit selon ses
besoins
. A l’opposé de ce système, il y a celui des
assurances. Selon le niveau, et donc le prix, du
contrat la couverture varie. Ainsi, se développe une
médecine à plusieurs vitesses. Soyons dignes de
nos anciens et à la hauteur des enjeux !

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