Le 20 avril, nouveau procès à Lyon, en appel, du gendarme qui a tué Aurélien Joux

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Procès le JEUDI 20 AVRIL 2006 à 13h30 en cour d’appel de Lyon (à la 4e chambre présidée par le juge Finidori, aux 24 colonnes) du gendarme qui a tué Aurélien Joux à Feurs le 10 mars 2003.

Voir les deux comptes rendus : içi et

Voir les articles du 26 et du 28 juin 2005 :
A Montbrison, la justice accorde le permis de tuer !
Dernières nouvelles dans l’affaire de Montbrison : le parquet général fait appel !

Le verdict du gendarme Salesses qui avait exécuté le jeune Aurélien Joux dans le dos le 10 mars 2003 a été rendu le 16 juin 2005 au tribunal de Montbrison. C’est un véritable déni de justice :

- 18 mois de prison avec sursis.

- Non inscription du « délit » au casier judiciaire. En d’autre terme le gendarme ne sera pas radié par la gendarmerie, ni donc, interdit de porter des armes.

Dans le même délibéré, le responsable d’une entreprise non conforme aux règles de sécurité s’est vu relaxé, alors qu’un accident très grave s’était produit mettant en péril la vie d’un ouvrier. Par contre, un chasseur s’est vu prononcer une interdiction de porter le fusil pendant deux ans parce qu’il avait dépassé son quota de chasse. La justice désire-t-elle protéger d’avantage les animaux que les humains ?

Exigeons une véritable justice

- Pourquoi a-t-on tout fait pour entraver le déroulement de ce procès du 19 mai, et le laisser commencer à une heure si tardive (vers 20h30), et se terminer à près d’une heure du matin ? C’est véritablement indigne de le faire supporter à la famille d’Aurélien, déjà très éprouvée, et aussi pour les personnes n’étant pas de Montbrison, alors qu’un horaire avait été annoncé (15h30).

- Pourquoi a-t-on tout fait pour que l’expert en balistique ne puisse pas intervenir au cours du procès ? C’était capital puisque cette expertise contrecarrait complètement les dépositions fantaisistes des gendarmes. Or l’expert n’était pas disponible après 19h, le tribunal le savait et a même refusé le report du procès qui aurait permis sa présence.

- Pourquoi a-t-on refusé de faire des tests d’alcoolémie sur les gendarmes ? Alors que cela a été effectué sur le cadavre d’Aurélien Joux. (Il s’est avéré négatif.)

- Pourquoi seul le gendarme qui a tiré a-t-il été mis en examen ? Son supérieur hiérarchique, qui est responsable d’une opération conduite avec une incohérence incroyable, n’est pas inculpé.

- Pourquoi ce soir-là au sein de cette gendarmerie, les procédures n’ont-elles pas été effectuées dans les règles ? Le procès-verbal de garde à vue n’est ni enregistré ni signé. Les droits de la personne gardée à vue ne sont pas signifiés ; Aurélien n’a vu ni mèdecin, ni avocat.

- Pourquoi ce soir-là au sein de cette gendarmerie, à Feurs, les actions ont-elles été entreprises dans la plus grande confusion et sans un minimum de réflexion ? Pourquoi emporter des fusils à pompe alors qu’Aurélien est menotté et coopératif, alors que c’est effectué en violation du décret du 20 mai 1903 ? Pourquoi s’occuper de faire enlever la camionnette en pleine nuit ? Pourquoi utiliser 12 gendarmes pour un délit mineur ?...

- Pourquoi l’extrême incohérence dans les réponses du gendarme Salesses n’est-elle pas prise en compte par la justice ?

- Pourquoi le gendarme Salesses avait-il complètement armé son fusil à pompe browning, alors que la situation ne l’imposait pas et que même le règlement l’interdit ? Pour tirer ce soir-là, il fallait avoir au préalable enlever la sûreté, charger le fusil en actionnant la pompe, avant de viser, en maintenant l’arme, dans la direction d’Aurélien (sinon le coup part en l’air), et d’appuyer sur la détente avec une pression de 2,7 kg, donc une pression très importante. Peut-on encore parler dans ces conditions d’homicide involontaire ?

Étant donné les conditions inommables de ce procès de Montbison, étant donné dans cette affaire la connivence évidente entre la justice et la gendarmerie pour couvrir ce meurtre de la part d’un gendarme, plusieurs interventions ont été faites auprès du pocureur général, car seul le parquet général pouvait ordonner que ce procès soit refait à nouveau, un appel de la famille ne pouvant porter qu’au civil, c’est-à-dire uniquement sur les indemnités financières.

Finalement le mardi 28 juin 2005, le Parquet général a décidé de faire appel de ce jugement. C’est pourquoi un nouveau procès peut avoir lieu le 20 avril à la cour d’appel de Lyon.

Nous restons vigilants pour qu’à l’occasion de ce procès en appel à Lyon le 20 avril à 13h30 aux "24 colonnes", la famille d’Aurélien Joux ait enfin droit à un procès équitable, tel que garantit la convention européenne des droits de l’homme.

P.-S.

[Rappel du rassemblement du 13 mars 2003 à Feurs, là où a été tué Aurélien, 3 jours avant] C’est ce même 13 mars 2003 que Nicolas Billotet a été tué à Lyon (St Rambert l’Ile Barbe) par un policier.

FEURS

C’est devant la Gendarmerie de Feurs (Loire) que le jeudi 13 mars à
15h se sont rassemblées, de facon tres poignante, une centaine de
personnes a cote des banderoles confectionnees par la famille et les
amis d’Aurelien, 24 ans, tue par un gendarme lundi soir. Sont venus
des membres de Temoins et de DiverCite, ainsi que des personnes de
Lyon et de St Etienne . C’etait tres douloureux et deux membres de
la famille ont eu un malaise. Pourquoi avoir tue un garcon si calme,
qui refusait les armes et avait ete objecteur de conscience.
Il avait tout avoue pendant plus d’une heure de garde a vue, ne
s’est jamais rebelle et acceptait completement les consequences de
ses aveux. La these de l’accident ne semble vraiment pas tenir la
route et les explications des gendarmes, d’apres ce qu’en dit la
presse, sont surrealistes...

Apres ce rassemblement une marche silencieuse avec les memes
banderoles a travers toute la ville de Montbrison, la ou habitait
Aurelien, de 17h a 19h30, a amene tout le monde d’abord devant la
Mairie ou la famille a demande a etre recue et enfin devant la
gendarmerie de Montbrison. La famille d’Aurelien était presente à Lyon
Samedi 15 mars 2003 pour la journée mondiale contre les violences
policières et a pris la parole avec Maurice Rasjfus et Marie Noelle
Frery sur l’esplanade de la Grand’Cote.

NE FAUDRAIT IL PAS INTERDIRE LES ARMES A TOUT LE MONDE ET AUSSI BIEN
A LA POLICE ET A LA GENDARMERIE ?

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