Le blocage continue !

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La Fédération Syndicale Étudiante prend acte de la réouverture de l’université suite aux événements de lundi et appelle donc à tenir les piquets de grève et à participer aux assemblées générales de mercredi 12h00 à Bron et de jeudi à 11 heures sur les quais.

Cependant, elle dénonce l’attitude de provocateurs et d’aventuriers de certains membres de la présidence. Attitude délibéremment responsable des incidents de lundi.
En organisant un vote sans débat, passant au dessus de la tête des assemblées générales, sur des questions biaisés, et entouré par des vigiles privés, la présidence savait quels risques elle prenait, et elle les a pris dans le but conscient de liquider la mobilisation étudiante et la grève universitaire.

La présidence a commis des mensonges en promettant que ce vote ne serait pas entouré par une cohorte de vigiles armés de bombes lacrymogènes, promesses réitérées vendredi lors de l’occupation de la salle du conseil.

Par ailleurs, la FSE s’interroge sur l’origine du financement de ces vigiles, leurs élus n’ayant aucunement pu voir, dans les conseils centraux, un vote du budget sur des moyens financier offrant à l’université Lyon II la possibilité de louer une armée privée.

Par ailleurs, le mail de la présidence sur la réouverture est une négation complète de la liste de revendications développées par les assemblées générales des étudiants, des personnels, des revendications de la CNU et de la CNE. Il remet en cause la légitimité de la lutte menée par ceux-ci, et se cantonne, dans leur protestation, à des messages envoyés au ministère, à quelques phrases ou déclarations lancées au vent par des orateurs. Ce n’est pas la vision qu’a la FSE de la lutte, la lutte qu’elle mène tous les jours pour parvenir à faire reculer le gouvernement.

Cette réouverture sans appel à reprendre les cours est un blanc-seing offert aux UFR pour qu’elles prennent la responsabilité ou non de rouvrir les cours, quitte à faire une provocation de plus contraires aux décisions de l’AG, dont le dernier vote sur la question du blocage, Mercredi dernier, à fait l’objet d’un vote avec émargement et carte étudiante. Nous dénonçons cette attitude, qui tente encore une fois de dédouaner la présidence de ses responsabilité, et qui laisse les discriminations entre UFR, en particulier celles sous le contrôles des réactionnaires, s’opérer de nouveau. La présidence sera seule coupable des possibles violences qui pourraient avoir lieu demain au sein de l’université.

Elle dénonce également les plaintes posées par l’université dans le seul but de décapiter le mouvement et l’organisation. La répression féroce de lundi est un exemple éloquant d’une volonté de nuire à la lutte, puisque deux militants de la FSE ont été arrêtés.

La FSE appelle donc à maintenir les décisions votées par le SEUL organe démocratique et légitime de la mobilisation, et à maintenir le blocage de l’université, ainsi que les revendications sur les diplômes, cela dans le but de poursuivre la lutte nescessaire et stratégique contre la LRU.

P.-S.

Les camarades interpellés sont présentés au tribunal rue servient demain à 14h00.

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  • Le 30 avril 2009 à 15:42, par Pedro

    Rigolo, ce « camarade » réformard bon teint qui me taxe de conformiste alors qu’il ne fait que débiter des lieux communs « démocratistes » petit-bourgeois de gôche façon Libé ou Marianne. Avec les grands principes abstrait, « démocratie », « totalitarisme », sans aucun regard matérialiste.

    Je ne suis pas contre la démocratie, je suis justement pour la démocratie ultime, la démocratie sans classes, libérée de l’exploitation : le communisme (que veulent aussi les anars, mais ils pensent pouvoir y arriver du jour au lendemain). Car la « démocratie » n’est qu’un mot creux si on fait abstraction du système économique derrière.
    La démocratie athénienne c’était 40.000 citoyens et 200.000 esclaves, ça rappelle un peu notre démocratie à nous, 1 milliard d’européens, de nord-américains, de japonais, d’australiens/néo-zélandais et d’israéliens, qui repose sur 5 milliards d’exploités et de sans-droits.

    Mais on s’éloigne du sujet qui était simplement de dire : les AG sont des instruments de lutte, pour déterminer les actions de la semaine à venir, et le nombre de présents sert simplement à évaluer le rapport de force. En aucun cas ce ne sont des instruments de légitimité du mouvement. Pour la légitimité du mouvement, il suffit de regarder les pays voisins qui appliquent le processus de Bologne (dont la LRU fait partie) depuis plusieurs années voire 10 ans... Notamment l’Angleterre du social-traître Tony Blair où les étudiants s’endettent de 3000 £ par an, à taux zéro pour le moment, au taux légal en 2010. Mais ça, je ne suis pas sûr que beaucoup de jeunes pop’, jeunes dém’ ou UNEFiens trouveraient ça au dessus de leurs moyens...

  • Le 30 avril 2009 à 04:10

    L’histoire, puisque tu en parles, a montré que la démocratie n’est en aucun cas une garantie contre les dérives totalitaires. Et un siecle de reformisme, ca n’a peut etre pas transformé la société par des bains de sang (si l’on oublie gentiment les spartakistes et tous leurs successeurs), mais ca n’a pas pas non plus transformé la société suffisamment pour eviter les bains de sang reguliers necessaires a maintenir l’hygiène du capitalisme.
    Cela dit, parler de derives totalitaires et de bains de sang a propos du mouvement universitaire actuel, ca tient plus de la psychose que de l’aveuglement historique. Je me demande a qui tu veux faire peur.

  • Le 30 avril 2009 à 00:25

    Pour ceux qui croient encore que Lyon 2 est la seule fac mobilisée et la seule à bloquer, et que c’est la seule à l’être toutes les années (si si on entend ça partout à la fac !), allez vous renseigner ici exactement : http://universitesenlutte.wordpress.com/

    Voilà le document en question, pour les plus sceptiques, actualisé le 29 avril (c’est à dire hier !) : http://data0.revolublog.com/sorbonneengreve/perso/tableaumobilisation-cnu9.pdf

    73 établissements mobilisés,
    1200 démissions administratives dans 13 facs différentes (+ 6 en discussion),
    50 établissements avec rétention de notes,
    53 établissements en grève,
    44 établissements bloqués (!!),
    16 établissements ayant décidés d’un boycott du baccalauréat (+1 en discussion) !!

    Alors ? Seule Lyon 2 est encore mobilisée ?
    Seule Lyon 2 est encore bloquée ?

    A bon entendeur, salut...

  • Le 29 avril 2009 à 19:48

    Personnellement, je pense que dans ce communiqué de la FSE, des choses sont malheureusement vraies... D’où viennent les fonds pour payer la milice privée ? Comment se fait-il que la promesse d’aucun gaz lacrymogène n’ait pas été tenue ? ...
    Je tiens quand même à rappeler que les étudiants qui se sont attaqués au bureau de vote ont été extrêmement courageux ! Même si la méthode était grave et a mis des personnes en danger, ce qui est bien évidemment difficile à cautionner, ces étudiants n’ont fait que mettre en pratique le vote à une large majorité pour la bordélisation de cette consultation mercredi dernier à l’AG de Bron.

    Maintenant je pense que le Président a fait ce qu’il a cru bon pour la sauvegarde des locaux et de l’université en général. Cependant, pour moi, ce vote n’a aucune légitimité, qu’il ait été arrêté prématurément ou pas. Seules les AG sont là pour voter nos moyens d’actions et ce n’est pas à la Présidence de nous les imposer ! Pour ceux qui râlent, je vous rappelle que si on en est là, c’est uniquement parce qu’une bonne partie d’anti-blocage, plutôt que de se bouger le cul en AG, préfèrent rester chez eux... La semaine où le blocage avait été levé sur les Quais, les anti-blocage ont loué l’Assemblée Générale, n’en ont dit que du bien puis dès que le blocage a été revoté, elle a a nouveau été décriée... Si ça c’est pas du fouttage de gueule !

    Pour ma part, le blocage n’est pas terminé. Seuls les votes en AG en décideront alors j’appelle les 2 667 étudiants ayant voté pour la levée du blocage à se joindre aux AG de Bron (repoussée à une date ultérieure) et des Quais (demain 11h) pour venir débattre avant toute chose sur les sujets de la grogne universitaire puis pour voter. Seule l’AG peut décider de nos moyens d’action à nous, étudiants. A-t-on forcé les enseignants à choisir les leurs ? La Présidence a-t-elle mis en place un vote concernant leurs moyens d’actions à eux ? Si c’est le cas, je n’en ai pas du tout entendu parler !

    Heureusement, certains enseignants, sans forcément adhérer au blocage, le comprennent et nous le disent et nous le répètent chaque semaine en AG ! Merci à eux ! Poursuivons la lutte !

  • Le 29 avril 2009 à 17:21, par Tony

    La perpétuelle résurgence de ce type de rhétorique léniniste m’accable ! Comment peut-on être aussi conformiste en se pensant aussi critique ? Pédro, on est sans doute d’accord sur un point : la démocratie n’est pas la voie radieuse et sans aucun défaut que nous proposent les démocrates naïfs. La question des rapports des minorités à la majorité n’y est pas une question simple. Soit.

    Mais il ne suffit pas d’y accoler le mot qui tue « bourgeoise » pour la renvoyer dans les poubelles de l’histoire. Vieille ficelle qui n’impressionnera que les anti-démocrates naïfs. Tu n’aimes pas la démocratie parlementaire, Pédro, et c’est ton droit. Mais permet à d’autres, qui connaissent l’histoire - dont celle du Mouvement Ouvrier - aussi bien et - qui sait - peut-être même mieux que toi, de croire que cette « vieille » démocratie appuyée sur le vote, à bulletins secrets tant qu’à faire, est malgré tous ses défauts le seul moyen d’éviter des dérives totalitaires et de transformer la société sans bains de sang. Le déroulement de cette lutte, aussi légitime que soient la plupart de ses objectifs, ne m’a pas convaincu du contraire, c’est le moins qu’on puisse dire...

    Ta position, mon cher Pédro, est à mes yeux une vieille lune de la pensée critique primaire. Un grand classique du conformisme déguisé. Laisse le droit à quelques milliers d’étudiants de camper sur une autre position certes plus austère et moins spectaculaire, celle de la démocratie élective, sans les insulter ni te rassurer à bon compte en les traitant de « réactionnaires ». AMHA, tu aurais du mal à trouver parmi eux plus de quelques sarkozystes isolés...

  • Le 29 avril 2009 à 15:58

    Cher(e)s collègues, cher(e)s étudiant(e)s,

    Aujourd’hui à 13h36 , un message ayant pour objet « [Présidence] 29/04/2009 > Modalités de la réouverture des campus de l’Université de Lyon 2 » et prétendument co-signé par Olivier Christin, président, André Tiran, premier vice-président et Stéphane Nivet, chargé de mission, a été envoyé via un usage frauduleux des adresses mails de l’université. Il s’agit de la seconde provocation de ce type, la première ayant été interceptée vendredi.

    La présidence dément vigoureusement avoir rédigé ce mail odieux et mensonger.

    En conséquence, les personnes dont les identités ont été utilisées déposent dès aujourd’hui plainte avec constitution de partie civile pour usurpation de titres, de fonctions et d’identités.
    Par ailleurs, l’Université dépose plainte pour diffusion de fausses nouvelles et tous les délits liés à ce piratage.

    Cette provocation ignoble vise vraisemblablement à en préparer d’autres dans les heures qui viennent.

    La présidence invite l’ensemble de la communauté universitaire à la plus grande vigilance concernant les messages diffusés dans les prochains jours. En attendant la sécurisation des échanges électroniques, les messages institutionnels seront mis en ligne sur les sites web de l’université.

    L’équipe présidentielle

  • Le 29 avril 2009 à 15:30

    voilà un mail reçu, j’espere pour eux que c’est une blague parce que sinon ça va chier !!!pas de flic sur les campus, pas de videosurveillance !!démission de cette équipe !:: :

    "Cher(e)s collègue(s), cher(e)s étudiant(e)s,

    Suite aux incidents inadmissibles survenus le lundi 27 avril lors du scrutin
    pour la reprise des cours, différentes mesures ont été prises par l’équipe
    présidentielle.

    Une plainte a été déposée pour agression et dégradation de bien public en
    réunion. Afin de faciliter l’enquête en cours, nous nous voyons dans
    l’obligation d’accepter la présence de policiers en civils sur les campus. En
    ce sens nous invitons toute la communauté universitaire à collaborer à l’action
    des forces de l’ordre. De nombreux témoignages ont déjà permis l’identification
    et l’arrestation des principaux meneurs.

    Afin de prévenir tout désordre à venir il a été décidé, à brève échéance, que
    tout attroupement d’ordre politique ou « festif » ainsi que l’accès des
    étudiants aux bâtiments administratifs sans motifs valables seront interdits ; à
    terme, des dispositifs de vidéo-surveillances et une sécurisation électronique
    de tous les accès seront installés sur le campus des berges du Rhône. Par
    ailleurs, nous demandons à tout le personnel d’effectuer un signalement des
    éléments perturbateurs qui continueraient à discréditer l’université et ses
    formes d’expressions démocratiques légitimes ; le cas échéant plusieurs
    sanctions sont d’ors et déjà envisagées : interdiction de se présenter aux
    examens pour les étudiants, non-renouvellement des personnels vacataires et
    sanctions administratives pour les enseignants qui cautionneraient les
    violences.

    Si de nouveaux incidents devaient survenir, la validation des crédits sera
    annulée pour le semestre en cours. Ces derniers incidents démontrent
    malheureusement la nécessité d’un retour à la normale (fin de la grève
    enseignante, levée des blocages). Pour autant, l’équipe présidentielle tient à
    rappeler solennellement ses positions contre les réformes actuelles du
    ministère en matière d’enseignement supérieur et de recherche.

    L’équipe présidentielle.

    Olivier Christin
    Président de l’Université Lumière Lyon 2

    olivier.christin@univ-lyon2.fr
    04.78.69.71.52
    06.28.13.28.04


    Stéphane Nivet
    Chargé de mission auprès du Président

    stephane.nivet@univ-lyon.fr
    04.78.69.70.49
    06.85.29.03.43


    André Tiran
    Vice-président du Conseil d’Administration

    andre.tiran@univ-lyon2.fr
    04.78.69.71.60
    04.72.72.65.66
    "

  • Le 29 avril 2009 à 14:10, par Pedro

    Pour revenir sur le sempiternel (et à côté de la plaque) débat sur la légitimité des AG.

    Les réactionnaires et « apolitiques » anti-mouvement détournent complètement les AG de leur rôle, et malheureusement les étudiants en lutte rentrent dans ce jeu.

    Le rôle d’une AG est de discuter des moyens d’action et ensuite, au terme des discussions, de décider des actions à mener par un vote. Certes, plus il y a de monde en AG, plus le mouvement est suivi, mieux c’est ; et c’est un élément dont il faut tenir compte pour justement décider des actions à mener.

    Mais en AUCUN CAS une AG n’est là pour donner une légitimité « démocratique » au sens bourgeois, au mouvement.

    La légitimité du mouvement est politique au sens matérialiste : conformément à leurs intérêts et/ou à ceux d’un grand nombre d’étudiants (il est encore permis d’être altruiste), les étudiants en lutte ont RAISON. Là est la légitimité, point barre.

    Qu’on se le dise bien, si on faisait voter tous les étudiants à bulletin secret à chaque fois qu’on veut lancer un mouvement, il n’y aurait sans doute même pas de mouvement ! On est à la fac, pas chez Continental. Les étudiants ne sont pas une classe mais la représentation de toutes les classes de la société, avec une sociologie largement « moyenne », petite-bourgeoisie.

    Et au fond, si on suit ce raisonnement là, quelle lutte actuelle est légitime, puisque 53 % des électeurs ont choisi en 2007 la politique actuelle ?

    La lutte d’aucune minorité pour ses droits ne serait légitime, puisque c’est une minorité.
    La Résistance était illégitime puisque l’Assemblée avait voté à 80% pour la collaboration...

    On peut pousser le raisonnement très loin...

    Il est clair que le mouvement actuel sert les intérêts d’un grand nombre, sans doute d’une majorité des étudiants, conscients ou non. Mais justement les AG représentent l’avant-garde consciente du mouvement. Ne perdons pas ça de vue !

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