Pour cette quatrième séance, nous vous proposons de débattre à partir du texte d’Emma Goldman "La tragédie de l’émancipation féminine"
Pour ceux qui veulent lire le texte avant, il est disponible au bar dans le classeur "Lectures anarchistes" et est également facilement trouvable sur internet.
« Je commencerai par une affirmation : laissant de côté toutes les théories politiques et économiques, les distinctions de classes et de races, les frontières tracées artificiellement entre les droits de la femme et ceux de l’homme, je maintiens qu’il est un point où ces divergences peuvent se rencontrer et se fondre dans un tout parfait. La paix ou l’harmonie entre les sexes et les individus ne dépend pas nécessairement d’un nivellement superficiel des êtres humains ; elle n’exige pas non plus l’élimination des particularités et des traits individuels. Le problème que nous avons à envisager aujourd’hui et qu’un avenir rapproché aura à résoudre est celui-ci : comment être soi-même et cependant se trouver en unité avec autrui, comment se sentir en profonde communion avec tous les êtres humains et conserver intactes ses qualités caractéristiques ? Ce me semble être le terrain sur lequel pourraient se rencontrer sans antagonisme et sans opposition et la masse et l’individu, et le vrai démocrate et l’individualiste véritable, et l’homme et la femme. La formule ne doit pas être : se pardonner l’un l’autre, mais bien : se comprendre l’un l’autre. La phrase si souvent citée de Mme DE STAËL : « Tout comprendre, c’est tout pardonner » ne m’en a jamais particulièrement imposé ; elle sent le confessionnal, pardonner autrui évoque l’idée d’une supériorité pharisaïque. Comprendre son prochain suffit et c’est cette affirmation qui incarne en partie mes idées sur l’émancipation de la femme et ses effets sur son sexe tout entier.
Son émancipation devrait donner à la femme la possibilité d’être humaine dans le sens le plus vrai. Tout ce qui en elle réclame la soi-affirmation et l’activité devrait atteindre son expression la plus complète ; et on devrait se débarrasser de toutes les traces des siècles de soumission et d’esclavage la route qui mène à une liberté plus grande. »
Extrait du texte La tragédie de l’émancipation féminine.
RDV le mardi 15 avril aux Clameurs à 19h.
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