Le SNJ (Syndicat National des Journalistes) condamne le licenciement de trois journalistes
Demander l’application de la loi peut conduire vers la porte. C’est l’amère expérience que vivent trois journalistes du mensuel lyonnais Lyon Capitale.
Se faisant l’écho des salariés du titre, ces confrères ont sollicité le SNJ pour demander l’organisation d’élections de délégués du personnel. Ce que, contrairement à la loi, l’employeur n’a jamais fait jusqu’ici alors que l’effectif de l’entreprise l’imposait.
Averti en amont, par courtoisie, de cette demande, le pdg de Lyon Capitale [1] a convoqué dès réception de la lettre une réunion des salariés. Outre le dénigrement en règle des institutions représentatives du personnel et des syndicats auquel il s’est livré, plusieurs propos tenus à cette occasion comportaient leur lot de menaces vis-à-vis de tous ceux qui ne souhaitaient qu’une chose : l’application du code du Travail.
Des menaces bien réelles puisque, dix jours plus tard, trois d’entre eux recevaient une lettre les convoquant à un entretien préalable au licenciement avec mise à pied à titre conservatoire. Une mesure censée caractériser la particulière gravité de la faute reprochée. Or, lors de l’entretien, « seules » des insuffisances professionnelles ont été mises en avant.
Le caractère surprenant de telles allégations vis-à-vis de professionnels qui n’ont jamais fait l’objet d’un avertissement - ni même d’un reproche personnel - concernant leur travail au cours de plusieurs années de collaboration, ne peut qu’être rapproché des menaces proférées.
Surtout, l’indigence du dossier ainsi monté ne manquera pas d’être mise en exergue si la Justice devait être amenée à se prononcer sur la motivation des licenciements qui ont été prononcés ce 3 février. Parmi eux, celui du salarié qui avait pris contact avec le pdg et dont la direction ne pouvait ignorer qu’il envisageait d’être candidat aux élections.
La volonté du pdg d’entraver le bon déroulement du scrutin est manifeste, malgré les mises en garde qui lui ont été faites suite à son initiative inqualifiable.
Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, condamne fermement ces licenciements.
Il apporte son soutien aux trois confrères ainsi sanctionnés et se tient prêt à les accompagner dans toute procédure visant à leur rendre leur honneur professionnel et à faire respecter la loi.
Si le droit s’impose à tous, les entreprises de presse - de par leur rôle prescripteur et leur promptitude à dénoncer les dysfonctionnements - sont d’autant plus comptables de sa bonne application.
Le 4 février 2011.
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