Un hiver de mobilisations à Lyon : chronique du mouvement d’occupations de l’université et de bâtiments vides

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Occupations en soutien aux migrant·es 2017-18 1 complément

Chronique récapitulative du mouvement d’occupation à Lyon 2, puis à Villeurbanne, depuis novembre 2017, pour revendiquer un toit et des papiers pour toutes et tous.

Introduction : Marianne aux bras grand ouverts

Lyon, Grenoble, Nantes, Paris… Un mouvement est-il en marche ? Les occupations successives d’universités, suivies de réquisition de bâtiments inoccupés afin de reloger des personnes étrangères dépourvues de logement, commencent à éclore partout à travers le pays.

Quelles sont les raisons de se mobiliser en France aujourd’hui ? Les lois de novembre 2017 qui ont cherché à assimiler l’Etat d’urgence dans le droit commun, puis, le 12 décembre 2017, la circulaire de Gérard Collomb dessinant les lignes d’une politique d’enfermement systématique des étranger-es en situation irrégulière, ont accéléré la politique de répression de l’immigration clandestine déjà entamée par les gouvernements précédents. La future « loi Colomb » en discussion au Parlement, sur fond de discussion autour d’un « règlement Dublin 4 » à l’horizon 2018, ne présagent rien de bon du point de vue des droits de l’Homme et du droit d’asile.

Pendant que les instances politiques discutent à bâtons rompus pour faire coïncider leurs intérêts avec le système juridique qu’elles manipulent à coup de circulaires, règlements et jurisprudence, les personnes visées par ces mesures continuent d’arriver en France et se trouvent plus démunies que jamais. Ainsi, dans les grandes villes de France, les mineurs non-accompagnés et demandeur-euses d’asile, contrairement à ce qui est prévu par le droit, se retrouvent sans hébergement : comme les structures d’accueil sont saturées, des listes d’attente se mettent en place avec priorité aux personnes les plus vulnérables, rendant ainsi quasiment impossible l’accès à un hébergement pour des réfugié-es seul-es, jeunes ou même simplement en « bonne » santé. Actuellement, la majorité des personnes qui vivent à la rue en France sont des personnes migrantes, soit qui viennent d’arriver et attendent d’être prises en charge, soit à qui on a refusé la prise en charge et qui sont condamnées à la clandestinité ou à quitter le territoire.

Les politiques migratoires ont un effet direct sur cette situation : une volonté de réduire les quotas d’immigration, alors que le nombre de demandeur-euses d’asile ne cesse d’augmenter, conduit les différentes institutions à opérer un tri entre les gens, et à tenter de débusquer parmi les personnes requérant de l’aide les potentiels fraudeurs. Ainsi, ce à quoi on assiste aujourd’hui dans les rues de nos villes, les campements roms sur le côté des routes, les squats afghans derrière les gares, les esplanades occupées par des migrant-es d’origine arabe ou africain-e, tout cela sont les conséquences humanitaires d’un problème qui est politique. Cela est d’autant plus visible quand, au contact de ces personnes, on constate qu’elles subissent constamment des pressions de la police qui démantèle leurs campements, vole ou détruit leurs affaires, jouent des lumières et du bruit, dans le simple but de rendre leur vie impossible pour les inciter à partir définitivement du pays. Venir en aide à ces personnes implique donc de penser les phénomènes à l’échelle globale pour les comprendre, les déconstruire, et les contester.

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Les expulsé-es de la Part-Dieu revendiquent leur occupation lors d’une manifestation contre la loi Travail, novembre 2017

Contester et habiter ensemble : portrait d’une occupation

Mi-novembre 2017, dans le froid glacial de l’automne Lyonnais, les migrant-es qui dormaient devant la gare de la Part-Dieu ont été déplacé-es de leur lieu de vie précaire par la police. Cet événement, loin d’être exceptionnel, appartient plutôt à la routine stratégique de répression des personnes sans-abris à Lyon, comme le prouve l’expulsion la semaine dernière (février 2018) de l’esplanade Mandela qui abritait le campement de dizaines de familles albanaises. C’était loin d’être le premier événement de la sorte, mais peut-être était-ce celui de trop : les réseaux militants lyonnais ont manifesté leur colère et leur soutien aux personnes concernées, à travers des articles, des appels aux dons et à l’hébergement solidaire, et des rassemblements. Quelques étudiant-es engagé-es auprès des personnes migrantes ont alors eu l’idée de réquisitionner un amphithéâtre de la faculté de Bron afin de proposer un logement provisoire au chaud pour celles et ceux qui avaient été évacué-es, en attendant de trouver une solution plus pérenne. Dans les 48 heures qui ont suivi l’occupation, tractage dans la rue, bouche-à-oreille et communication par internet ont suffi à rendre publique cette occupation, et à lancer le début du mouvement.

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Plate-forme devant l’entrée de l’Amphi C

« L’amphi C » était devenu un lieu d’hébergement pour une trentaine de personnes dont deux familles, comme un grand dortoir collectif où les dons rapides de matelas, couvertures, tapis de sol, ont permis aux occupant-es de s’installer rapidement. Divers-es sympathisant-es ont offert leurs plaques électriques, de la nourriture sèche contenue dans un immense placard devenu épicerie, et il a été immédiatement possible d’installer un grand buffet de cuisine en libre service sur une des ranges de « l’amphi ». L’accès à des sanitaires, à l’électricité et à un lieu chauffé était précieux, même si le manque d’intimité dans cette grande salle était forcément un problème, surtout pour les femmes et les enfants, et toutes les personnes qui désiraient dormir tôt : car les premières semaines, tant de monde circulait que l’ambiance festive faisait durer les nuits jusqu’au petit matin…

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Dormir et vivre dans un amphi, sans intimité.

Occuper, surtout quand la revendication politique concerne des questions de logement, c’est avant tout habiter un lieu. Ainsi l’université, lieu de l’étude, assimilée à la journée, se métamorphose-t-elle en dortoir (nous en avons ouvert trois dans des salles de classe, dont un dortoir non-mixte devenu le refuge des femmes souhaitant dormir ou travailler au calme) ; les sanitaires en salle de bain ; la « coop » étudiante en immense cuisine où chacun peut utiliser les plaques et la vaisselle donnée pour se cuisiner du poisson ou des légumes aux épices. Les amphithéâtres accueillent les Assemblées Générales où ont lieu les discussions de groupe, ateliers divers, réunions d’information et prises de décision collectives, et les espaces de transit (amphi C, plate-forme du centre) deviennent les pièces centrales où l’on s’assoit, on discute, on joue de la musique, on joue au foot quand il fait froid dehors, on fait connaissance, on boit un verre, on organise la vie collective avec des plannings de services et des posters informatifs, où on fait la fête les soirs où il y a du monde, où l’on danse, où l’on expérimente tout simplement la vie ensemble.

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Fête de départ de l’amphi C

Que la vie dans la fac occupée reste précaire, c’était une évidence : c’est d’ailleurs ce qui a présidé à la très rapide ouverture du dortoir non-mixte, la plupart des femmes qui vivaient « à l’Amphi » ou venaient régulièrement ressentant le besoin de pouvoir se retirer parfois dans un espace safe. Plus l’occupation s’étend et la routine s’installe, moins la satisfaction des besoins urgents (se chauffer, s’éclairer, se laver, se faire à manger) suffit à éclipser le besoin d’une intimité, d’une stabilité, de sécurité, de tous ces autres biens aussi nécessaires et fondamentaux qui caractérisent les humains.

C’est ce qui a poussé, au bout d’une semaine, les habitant-es du lieu à réclamer une organisation de la vie en collectivité, tant la saleté et le désordre étaient patents : tours de services, nettoyage, vaisselle, cuisine collective, les éléments d’une vie en communauté ont commencé à se mettre en place, avec toutes les difficultés que l’autogestion pose (comment assurer une participation égalitaire et non-contraignante de tous ?), particulièrement pour des personnes qui ne l’ont jamais encore expérimentée : sans l’avoir nécessairement choisi, c’est tout de même l’occasion d’apprendre à vivre ensemble. Ainsi au fur et à mesure que le temps passe, dans ce lieu précaire, la vie s’organise et prend forme, modifie l’espace pour l’adapter au besoin : ainsi, l’extension de l’occupation au fur et à mesure que de nouveaux-elles habitant-es arrivaient, l’aménagement des espaces collectifs, l’arrivée de très nombreux dons, l’appropriation de l’espace par le temps et les souvenirs communs, finissent par doter ce lieu incongru d’un semblant de familiarité et de « chez-nous ».

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La création de liens comme première arme politique
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Au-delà de l’organisation matérielle quotidienne, ce lieu de vie partagé a permis de mettre en lien des personnes étrangères avec des personnes locales. Ces amitiés qui se nouent dans le quotidien, offrent des repères sur lesquels s’appuyer lors des premiers mois difficiles d’intégration dans le pays. Des roulements se sont mis en place pour accompagner les demandeur-euses d’asile lors de leurs rendez-vous à la préfecture, car le jargon administratif est si obscur, même pour les francophones, que la présence d’un-e français-e comme soutien est nécessaire. Accompagnement à l’hôpital, à la MEOMIE pour les mineurs, cours informels de français, « séances juridiques » pour aider à déchiffrer les formulaires administratifs incompréhensibles, tout cela fait partie d’une solidarité qui dépasse celle du simple hébergement : agir pour accueillir les étranger-es, c’est se positionner en faveur de l’intégration de tout le monde au sein de la société française. La lutte pour l’hébergement de toutes et tous est indissociable de la lutte pour des papiers et un droit de rester, seul moyen de construire un avenir stable.

Mais l’amitié est en elle-même une base solide pour construire cet avenir : créer des liens dans le pays d’arrivée, vivre l’accueil concrètement avec des français dans un pays qui montre un visage de rejet, est une expérience positive qui peut conforter dans l’envie de rester, et de se battre pour demander son droit à rester. Sentir qu’on est soutenu-e, qu’on est désiré-e, dans ce territoire inconnu d’arrivée, est indispensable. Finalement, ce mouvement crée au quotidien, dans un espace réduit, une sorte de micro-société d’accueil et d’échange tel que nous souhaiterions tous qu’elle soit la réalité générale.

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Fête des lumières (source : Amphi C solidaire)

Si de très nombreux-ses acteur-ices associatif-ves lyonnais-es ont soutenu le mouvement, la plupart des étudiant-es qui vivaient sur place au quotidien ne s’étaient encore jamais mobilisé-es auprès de migrant-es (hormis les membres du collectif des étudiant-es sans-papiers de Lyon 2). La plupart d’elles et eux ignoraient tout de cette lutte spécifique à laquelle ils/elles se sont familiarisé-es très vite, découvrant avec effarement la réalité des sans-papiers en France. A force d’accompagner nos ami-es dans leurs démarches administratives, il a été très vite nécessaire de se former en droit d’asile, de comprendre ce que sont l’OFPRA, l’OFII, le règlement Dublin, et de découvrir ainsi comment fonctionnait la redoutable machine à identifier, expulser et enfermer les étrangè-res. Des cours sur des politiques migratoires, des séances de formations juridiques organisées par le collectifs des étudiant-e-s sans-papiers de Lyon 2 ou d’autres associations, ont été organisées. Ainsi, en l’espace de quelques semaines, toute une génération militante a ainsi pu s’auto-former sur ces questions d’une complexité technique redoutable. C’est grâce à cette auto-formation, reposant sur la solidarité entre les différents collectifs et associations, que les sans-papiers et les étudiant-es ont pu construire un discours de contestation politique solide et mettre en œuvre une lutte plus efficace sur les questions de papiers et d’aide sociale.

Une partie de ces nouveaux-elles militant-es étaient déjà familiarisé-es avec d’autres formes de luttes, qu’elles concernent plutôt l’anticapitalisme (comme celles et ceux qui ont connu le mouvement contre la loi Travail et Nuit Debout en 2015), ou les mobilisations étudiantes. Mais pour les plus jeunes d’entre elles et eux, cette mobilisation a été la première : elle a été le lieu d’une initiation aux assemblées générales, aux prises de décisions horizontales, à l’autogestion du quotidien, à la stratégie de luttes politiques, notamment autour de la question : comment attirer l’attention des autorités sur ce qui se passe, sans risquer la sécurité des personnes sans-papiers avec lesquelles nous luttons ? Parmi ces dernières, les mêmes décalages se retrouvent entre celles et ceux qui sont familièr-es depuis longtemps avec l’action politique, et celles et ceux qui découvraient la contestation en France du fait de leur assignation à l’illégalité, sans l’avoir voulu.

Si des tensions ont pu surgir de ces différentes histoires personnelles et différents buts, cette variété d’horizon a aussi permis un apprentissage collectif et spontané de ce que chacun-e des autres avait à nous apprendre. Grâce aux échanges fréquents et spontanés entre les différents collectifs, et l’expérience du quotidien, un apprentissage commun s’est construit, sur des thèmes aussi divers que le droit des étrangers, l’ouverture de squats, l’organisation d’une manifestation ; Mais aussi une réflexion sur des questions complexes : comment organiser la vie en communauté avec des personnes qui ne veulent pas faire d’efforts ? Cela a-t-il du sens de faire converger les mobilisations étudiantes contre la sélection à l’université, avec la lutte des sans-papiers ? Comment établir des rapports égalitaires de genre au quotidien ? Comment contrôler la parole des militant-es français-es pour ne pas étouffer involontairement celle des étranger-es racisé-es, afin de ne pas reproduire des rapports de domination que nous dénonçons ? Comment, plus généralement, mener une lutte qui concerne d’autres personnes que soi-même, comment le faire pour elles et avec elles, sans confondre les différents intérêts ? Toutes ces lourdes questions sont à l’épreuve d’un quotidien parfois difficile où elles ressurgissent sous forme de disputes, de violences, ou simplement de ressentiment. Seuls le temps et l’expérience collective permettent de constituer un savoir pratique, une base de souvenirs communs positifs et négatifs à partir desquels le vivre-ensemble se construit progressivement, plus solide et plus pérenne.

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Convergence des luttes lors d’un des multiples rassemblements de décembre

A l’échelle de Lyon, cette occupation a aussi été l’occasion de réaliser ce que toutes les associations tentent depuis des années de mettre en place, avec plus ou moins de succès : la convergence des luttes autour de ces questions d’accueil des migrant-es, et surtout celle de l’hébergement. RESF, Le Collectif Agir Migrants, le Collectif Urgence Migrants, le collectif Jamais sans toit, le collectif des étudiant-e-s étranger-es sans-papiers, Terre d’Ancrages, l’Ouvre-Porte, l’Appartage, le collectif 69, et beaucoup d’autres organisations de taille plus ou moins grande ont bénéficié avec l’ « amphi C » d’un lieu où se réunir et mettre en place un discours commun et des actions communes. Les réunions du mardi soir dans l’amphi D devenues tradition, étaient longues et périlleuses, parce que les moyens d’action ou les priorités ne faisaient pas consensus, mais surtout parce que le manque d’espoir à court terme aiguisait les angoisses et donc, les tensions. Mais il en émergeait toujours la satisfaction, de la part de tou-te-s les participant-es, qu’ « enfin, quelque chose se passe à Lyon », et que tout le monde était content de pouvoir se rencontrer et créer un véritable réseau à l’échelle de la ville.

Manifestations, rassemblements devant la Métropole, la préfecture, à Hôtel de ville, les actions se sont multipliées tout le mois de décembre jusqu’à épuisement de la plupart des militant-es, impliqué-es corps et âme dans la cause et manquant souvent de relais (en effet, il est triste de constater que l’on recroise beaucoup les mêmes têtes, dans ces rassemblements…). Lyon, ville de prédilection de Gérard Collomb, est célèbre pour la répression féroce qui s’y exerce à l’encontre des sans-papiers et sans-abris : les multiples démantèlements de campements, la saturation insoluble des structures d’accueil, le contrôle sécuritaire de milliers de logements vides, tout cela a été l’œuvre d’une active politique de la ville lors des dernières années, alors même que les projets urbains flamboyants renouvellent la ville en une métropole néolibérale. Dans la région de Laurent Wauquiez, le blocage de l’ouverture de formations en français ou d’emplois d’insertion renforce une politique répressive à toutes les échelles : ville, métropole, département, région, préfecture. Face à cela, des squatteur-euses toujours actif-ves, et des associations nombreuses mais peu structurées, sont trop invisibilisé-es pour offrir une voix contestataire efficace et audible.

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Manifestation de janvier 2018

La dernière fois qu’un tel mouvement a eu lieu, m’a raconté une dame âgée de RESF, c’était en 2007 : des dizaines de migrants Algériens avaient campé devant la préfecture pendant plusieurs semaines, puis avaient réquisitionné un lieu vide et vécu pendant plusieurs mois à l’intérieur, organisant la vie en squat. De nombreux collectifs et volontaires individuels étaient venus en soutien à ce mouvement qui, en l’occurrence, avait été intégralement initié par des sans-papiers. Il a pris fin en juillet 2007 après l’évacuation des lieux par les forces de l’ordre. Pour les militant-es les plus ancien-nes, ce qui se passe aujourd’hui réactive des souvenirs émus d’une lutte qui avait été porteuse d’espoir, même pour un temps très éphémère. Cette occupation, aujourd’hui, est le premier mouvement d’envergure qui agite la métropole Lyonnaise depuis dix ans : il s’inscrit donc dans une histoire locale des luttes, dont il est important de faire le récit et la mémoire.
Quand l’Etat ne fait rien, faisons par nous-mêmes

Malgré la mise en place de cette organisation, très vite, la première question qui s’est posée a été celle de la négociation avec la présidence de la faculté de notre permission de rester. Le ressort majeur de cette occupation a en effet été l’engagement pris par la présidente de Lyon 2, Nathalie Dompnier, élue sur un programme plutôt « social », de ne pas faire évacuer par la force les occupant-es, comme d’autres président-es d’université l’ont fait par le passé. Le soutien vague et tacite de certain-es vice-président-es, qui faisaient les rondes en venant nous demander si tout allait bien, était visible, même si nos relations étaient nécessairement tendues sous le prisme de la négociation. Celle-ci a rythmé l’histoire de cette occupation : le laisser-faire bienveillant du début a permis à l’endroit de s’organiser et de s’étendre au-delà de l’amphi C et dans d’autres lieux de la fac.

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Le revirement brutal du statu quo a été déclenché par la proposition de la préfecture, sûrement dans une tentative de pression sur l’administration de l’université, deux semaines et demi après le début de l’occupation : l’offre faussement généreuse d’héberger les occupant-es de l’amphi C dans un gymnase en périphérie de Lyon… pendant cinq jours seulement, et sous réserve d’évaluation de leur situation administrative (confirmant ainsi la politique étatique de sélection dans l’accès aux services humanitaires de base, rompant ainsi avec la tradition de la trève hivernale) ! Cette proposition scandaleuse visait à diviser les occupant-es de l’amphi C, migrant-es comme militant-es, autour de la question de la légalité de leur situation : prendre en charge les « bons » demandeur-euses d’asile permet d’expulser les autres plus facilement. Devant le refus net des occupant-es de répondre positivement à cette proposition, la présidence de Lyon 2 a soutenu la préfecture en menaçant de faire évacuer l’occupation par les forces de l’ordre, considérant que désormais, sa conscience était apaisée, puisque les personnes avaient eu le choix de faire autrement.

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Plus de cent personnes se mobilisent pour faire face l’expulsion imminente de l’amphi C, décembre 2017

Ce retournement brutal de la part de la présidente a poussé les militant-es à mobiliser tout leur réseau de plaidoyer, à grands renforts de lettres ouvertes et de communiqués, et leurs contacts, si bien que le vendredi où l’évacuation menaçait d’avoir lieu, plus de deux cent personnes sympathisantes ont rejoint les lieux tout l’après-midi pour soutenir les occupant-es au cas où. Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues ce jour-là, puisqu’il faut un délai de plus de 48h avant leur arrivée ; la présidence s’est alors, de manière ambigüe, jointe aux comités de renégociation de la proposition de la préfecture. Le lundi suivant, une assemblée générale composée des occupant-es sans-papiers et militant-es, de la CUM et d’autres associations de défense des migrant-es, mais aussi de la CGT qui venait en soutien stratégique, des syndicats enseignants et de la présidence, a réussi péniblement à se mettre d’accord sur des revendications communes et une délégation pour les porter à la préfecture le lendemain : un hébergement pérenne, inconditionnel (pas de contrôle de statut), protecteur (pas d’expulsion des personnes dublinées), et géré par une association avec laquelle nous pourrions dialoguer. Non seulement le préfet refuse de nous rencontrer en personne, mais il répond par un refus ferme face à chacune de nos demandes – ce qui n’avait rien d’étonnant, quelques jours seulement après la circulaire de Gérard Collomb.

Après cet événement, l’occupation à Lyon 2 s’est vue sans cesse menacée du spectre de l’expulsion : la présidence s’engageait régulièrement à repousser la date qui allait condamner toutes les personnes concernées à retourner à la rue, tout en maintenant clair son désir de les voir partir de l’Université, par la voie policière ou juridique. La peur des vacances de Noël était plus préoccupante encore, quand les étudiant-e-s allaient quitter Lyon pour rendre quelques jours dans leurs familles, abandonnant à leur sort les personnes qu’ils-elles soutenaient au quotidien. Tout le monde s’activait pour trouver une solution : les associations cherchaient des locaux vides, les collectifs intersquats ont fait des tentatives toutes les semaines, se heurtant à des échecs. Quand les militant-es français-es, en Assemblée Générale, voulaient discuter manifestations, actions, stratégie, les sans-papiers de l’amphi C les ramenaient à leur réalité, qui était la peur terrible du retour à la rue.

Finalement, au moment où la situation était la plus inquiétante et la plus tendue pour tout le monde, le collectif intersquat réussi à ouvrir un nouveau squat dans une ancienne école de pompiers vide à Cusset, à Villeurbanne : soutenu-es par les autres militant-es de l’occupation pour passer les premiers jours réglementaires, ils-elles ont pu officialiser l’ouverture de ce lieu, une solution pérenne capable d’héberger tout le monde, seule source d’espoir pour l’avenir des sans-papiers après s’être heurtés à l’indifférence nette des autorités administratives.

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Ouverture du squat « Amphi Z », décembre 2017

Organiser la solidarité au quotidien, et l’enraciner pour l’avenir

Lors de ma première visite au nouveau lieu à Cusset baptisé « Amphi Z », ce lieu m’a évoqué instantanément et avec émotion, les souvenirs de l’Hôtel City Plaza à Athènes, où Sophie et moi étions il y a exactement un an : un des seuls endroits d’accueil des migrant-es en Europe qui m’ait semblé vraiment porteur d’espoir. L’immensité du lieu, tout d’abord, rompt avec les habitudes d’entassement des personnes dans des espaces urbains toujours trop petits : des chambres à partager à 2 ou 3, un étage des familles, un étage des hommes seuls, une immense cuisine, un grand salon, des salles de réunion au rez-de-chaussée pour les Assemblées Générales et les films, une grande cour, des salles d’accueil, les possibilité d’exploiter le lieu sont immenses.

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Cuisine de l‘Amphi Z

Certes, les nombreux problèmes du début ont été de réels obstacles, qui ont inquiété les résident-es comme les personnes qui ont ouvert le lieu. L’absence d’électricité, l’absence de chauffage en plein hiver, et ces problèmes techniques nombreux, se sont superposés à ceux de l’absence de sécurité et de la montée des violences entre les habitant-es, dans une sorte d’engrenage naturel qui montre que la vie commune pacifique est impossible dans un contexte de précarité des ressources, où chacun doit se restreindre dans ses besoins fondamentaux pour laisser de la place à l’autre. Une fois les problèmes techniques surmontés petit à petit, cependant, le lieu devient de plus en plus convivial et l’organisation collective qui avait commencé à l’amphi C a pu se pérenniser encore et se solidifier. Désormais, l’eau chaude et l’électricité assurent des conditions de vie acceptables aux habitant-es qui peuvent vivre dans le squat sans atteinte à leur dignité ; de même, le fait que chaque chambre possède une clé permet aux habitant-es de bénéficier enfin d’un peu d’intimité, ce qui est une amélioration colossale par rapport à l’université. Enfin, après de longues assemblées très animées, la décision prise de sanctionner toute violence par une expulsion définitive du squat semble avoir calmé les tensions au point que la sécurité redevient acceptable.

Des traditions locales se mettent en place : foot le dimanche, grand dîner « cantine » du mercredi soir, projections de films hebdomadaires, assemblée des habitant-es le dimanche soir. Le mouvement politique « autour » des habitant-es de Cusset continue de fonctionner et d’utiliser le squat comme lieu d’organisation, en séparant les endroits de vie privée des habitants des endroits dédiés à la mobilisation politique : AG du mouvement tous les dimanche après-midi, AG interfac toutes les semaines, réunions d’organisation d’actions diverses… D’autres choses ont été mises en place qui concernent directement les habitant-es, permettant de faire le lien entre les initiatives individuelles « citoyennes », les associations, et le mouvement politique. Ainsi, chacun-e peut trouver sa place dans ce mouvement très divers, selon sa sensibilité : désormais viennent des jeunes, des vieux, des curieux, des habitant-es locaux-ales… La convergence de toutes ces volontés permet à des permanences juridiques de se mettre en place pour continuer d’aider les personnes avec leurs papiers, l’accueil des mineurs non-accompagnés avec l’hébergement solidaire continue plus que jamais en se structurant petit à petit, des ateliers d’animation divers (écritures, photographie, avec des propositions ponctuelles d’artistes locaux intéressé-es par le mouvement) ont lieu toutes les semaines, étudiées sur un planning ; enfin, une vingtaines de personnes diplômées du milieu médical assurent deux permanences par semaine (dans une nouvelle salle qui est devenue l’infirmerie), et des psychologues diplômé-es ou étudiant-es ont également une permanence pour accompagner les habitant-es. Ces dernières sont à mes yeux la preuve que, l’urgence et la précarité de l’occupation dépassées, on peut enfin se consacrer aux questions fondamentales de l’accueil et de l’accompagnement de personnes en grande précarité, rescapées de situations traumatisantes.

Pendant ce temps-là, le collectif intersquat reste actif : il a notamment réussi à ouvrir un deuxième squat jouxtant le bâtiment de Cusset, un immeuble d’une douzaine d’appartements vides, qu’il consacre aux familles albanaises habitant le campement de la place Nelson Mandela, vivant dans des conditions terribles. A force d’agir, d’ouvrir, inlassablement, puis en restant disponible pour accompagner les premiers moments d’organisation après l’ouverture, ces activistes travaillent au quotidien à réduire le nombre de personnes dormant dans la rue à Lyon cet hiver, sauvant peut-être la vie d’une partie d’entre eux. Leur motto est ce chiffre de 22 000 logements vides à Lyon, pour plusieurs millions de budget de la métropole alloué à leur surveillance par des agences privées, alors que tant de personnes sont vouées à la rue en période de trève hivernale. Ce paradoxe intolérable est le moteur d’une lutte bien ancienne, mais qui prend un visage d’espoir avec ces réquisitions massives à Cusset.

Conclusion

L’équilibre se construit peu à peu dans le quotidien aux squats de Cusset, tant et si bien qu’on croirait parfois voir y émerger des pistes pour une société durable de solidarité et d’auto-organisation collective dans les marges du monde néolibéral que sont tous ces lieux abandonnés. Les soirées éphémères à danser, à écouter de la musique, à cuisiner, à partager ensemble, mais surtout les projets de moyen-long terme de guérison, d’entraide, sont des étincelles apportées par le mouvement d’occupation depuis décembre, et qui ne sont pas prêtes de s’éteindre : on le voit chez tou-te-s ces militant-es qui ont abandonné leur « vie d’avant » pour rejoindre cette double vie à l’amphi C puis Z, où ils et elles expérimentent, loin du confort mou et de l’isolement quotidien, la diversité de l’accueil et le partage communautaire.

Mais ce tableau positif ne peut pas masquer le fait qu’il n’y a pas de perspective pour cette occupation, tout d’abord tant que le lieu n’a pas été pérennisé : il faut encore travailler à obtenir la permission de rester indéfiniment, afin que ce lieu devienne un centre pérenne comme les squats d’Athènes. Les menaces qui pèsent depuis le début du mois de février, à travers la multiplication des interventions policières, sur les squats nouvellement ouverts, sur les campements informels de la place Nelson Mandela, et sur les squats de militant-e-s indispensables à l’organisation du mouvement, ont de quoi nous inquiéter fortement. Ces agressions répétées confirment que le contexte politique local et national est de plus en plus hostile. Par ailleurs, pour les individus qui habitent l’amphi Z ou le deuxième squat, tant qu’il n’y a pas de papiers, tant que demeure la peur d’être arrêté-e et déporté-e à tout moment en Italie, ou dans son pays d’origine, il n’y a pas d’espoir.

Et en même temps, comme le droit est mobilisé comme outil politique de répression et décliné quand les associations s’en saisissent pour défendre les droits humains des individus, l’espoir et la bataille ne peuvent pas se situer sur le plan juridique. Refuser de rentrer dans des considérations individuelles des personnes comme « dossier », c’est jouer le jeu de la différenciation des profils d’étrangers qui aboutit à la sélection entre ceux qui « méritent » d’être « gardés » et les indésirables à expulser. Voilà pourquoi la perspective, à court et à moyen terme, ne peut être que politique. C’est en contestant les causes et les acteurs de l’exclusion qu’on touche à la source du problème ; et ce n’est qu’en le faisant collectivement qu’on est visibles, efficaces, et qu’une voix contestataire commence à se faire entendre.

Lyon, Paris, Grenoble, Nantes, Calais, la Roya, Briançon, et toutes les villes et campagnes actives depuis longtemps, plus ou moins dans l’ombre : ces étincelles finiront-elles par déclencher une protestation nationale, voire européenne ? Du moins, elles travaillent à préparer le changement en profondeur, et le jour où l’opinion publique sera prête à écouter ce que disent ces voix, alors le feu prendra peut-être.

La suite à lire sur : https://derootees.wordpress.com/2018/02/12/lyon-un-hiver-de-mobilisation

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  • Le 18 février 2018 à 23:05, par bali

    Peut etre s’agissait il plutôt du mouvement pour la régularisation des sans papiers qui a eu lieu en 2001 et non en 2007 ?

    Dont une des premières manifestations a été une grève de la faim en avril 2001

    A Lyon, le jeûne de sept sans-papiers
    Par Charlotte Rotman — 2 avril 2001 à 00:22
    C’est l’impasse. Pourtant, tous revendiquent un lien fort avec la France.

    Les kilos ont fondu, mais ni le moral ni la détermination. Sept sans-papiers lyonnais sont en grève de la faim depuis le 26 février. Trois Algériens, deux Marocains, un Tunisien et une Chilienne ont décidé de ne plus s’alimenter, pour obtenir leur régularisation administrative. Les grévistes dénoncent frontalement le « blocage » de la préfecture du Rhône. Un intermédiaire a été choisi ce week-end pour débloquer la situation. Mais en dépit de cette nomination, samedi les sans-papiers ont décidé de ne plus prendre ni sucre ni sel. Selon le médecin qui leur rend visite tous les jours, ils auraient perdu entre 7 et 11 kilos. « De toute façon, la seule possibilité qui me reste, c’est de mettre ma vie en jeu », énonce calmement Saïd.

    Locaux de Collomb. Leur combat est une longue histoire. Depuis novembre, tous les mercredis ils manifestaient devant les locaux de la gauche plurielle de Gérard Collomb. Après une occupation, début mars, de l’église Saint-Polycarpe à Lyon, puis un bref passage dans le local des Verts du Rhône, ils se sont installés depuis trois semaines au centre culturel oecuménique de Villeurbanne. Dans l’un des bureaux du premier étage, ils ont posé des matelas à même le sol. Un réchaud fonctionne en permanence pour le thé. Chacun a son histoire. Des itinéraires contrastés, qu’ils racontent volontiers. Tous mettent en avant un lien fort avec la France, dont ils parlent parfaitement la langue. Mais voilà, pour la plupart nés en France ou arrivés très jeunes, ils en sont un moment repartis et ont perdu de fait leurs droits au séjour.

    Comme Maïssa. Elle est née à Sétif, elle est arrivée en France avant d’avoir eu 3 ans : son père et ses deux grands-pères y habitaient déjà. L’été de ses 17 ans, elle retourne à Sétif avec sa famille pour les vacances. Son père décide de rester au pays et, surtout, de marier ses filles. « Je ne savais pas écrire l’arabe, j’étais enfermée à ne rien faire, désespérée. » Pendant des années, Maïssa refuse les mariages arrangés, jusqu’au jour où elle comprend que ce sera sa « bouée de secours ». En 2000, elle se marie et, avec l’accord de son époux, elle rejoint ses frères et soeurs en France. Depuis, elle est là, elle attend.

    Mourad, lui, est né en France en 1978. Il y a vécu jusqu’à la mort de son père, en 1985. « C’était le jour de l’Aïd, mes parents se sont disputés, ma mère ne voulait pas que mon père aille travailler. Il y est allé, et il est mort », raconte-t-il. Son décès entraîne le retour de Mourad dans le giron familial, en Tunisie. L’an dernier, il est revenu auprès de sa mère, qui n’avait pas, elle, quitté la France depuis un quart de siècle. Tania, l’une des plus jeunes grévistes, est née à Grenoble. Elle dit que son prénom a été choisi en l’honneur de la compagne d’Ernesto Che Guevara par ses parents, des réfugiés chiliens. Elle a vécu onze ans en France, avant de regagner le Chili avec sa mère. « Cet exil forcé, ç’a été la catastrophe. En France, je ne voulais pas parler espagnol, je répondais toujours en français à ma mère quand elle me parlait en espagnol. » Elle n’a pas su s’adapter à sa nouvelle vie en Amérique latine. A sa majorité, elle a économisé et pris un billet pour Paris. Et depuis plusieurs mois, elle vit chez des amis de sa famille qui tentent de l’aider. Elle dit : « C’est dommage. A quelques mois près, j’étais française. Ma mère, avant de rendre sa carte de réfugiée pour retourner au Chili, avait entamé les démarches de naturalisation pour moi. »

    Fille française. Et ainsi va le groupe de grévistes, de plus en plus uni. Ils passent leurs journées à fumer des cigarettes, à lire ou à jouer aux cartes. Ils se parlent beaucoup. Mohamed, la quarantaine, est arrivé en 1965 à Villeurbanne ; il avait 4 ans. Sa fille est majeure, elle est française. Sa carte de séjour lui a été retirée après une absence trop longue. Il a mis trois ans à obtenir un visa et à retrouver sa femme et sa fille en France. Depuis, il totalise plus de dix ans de présence d’affilée. Ce qui ouvre le droit à une régularisation... sauf pour les Algériens, qui doivent attendre quinze ans.

    Idem pour les anciens étudiants comme Saïd, marocain, venu régulièrement à Lyon faire ses études : en tout, près de onze années en France, dont neuf de clandestinité. Il y a aussi Lakhdar, débouté de l’asile, qui panique à l’idée de retourner en Algérie. Ou encore Adil, le benjamin des grévistes, venu aider son père, accidenté du travail et dont l’état de santé nécessite la présence de quelqu’un à son côté.

    Tous ces grévistes veulent rester en France. Ils disent n’avoir pas d’autre avenir. Le nouveau maire PS de Lyon, Gérard Collomb, est intervenu mardi auprès de Daniel Vaillant, ministre de l’Intérieur.

    Nomination. La préfecture a proposé, vendredi, la nomination du pasteur Jean Costil, militant respecté de la Cimade, pour assurer une « fonction d’intermédiation ». Sa tâche revient à faire passer les messages de la préfecture vers les sans-papiers et vice versa. Mais rien d’autre. Jean Costil a déjà exposé la position de la préfecture aux grévistes ce week-end : refus de la régularisation, refus de la négociation et dépôt au ministère de l’Intérieur d’une demande d’asile territorial pour obtenir une autorisation provisoire de séjour. Les sept ont refusé. Ils demandent la nomination d’un vrai médiateur, qui « aura le pouvoir de décision ».

    SUIVI EN AOUT 2001
    1/ d’une occupation DU QUAI DU RHONE FACE A LA PREFECTURE
    2/ puis de l’occupation d’un hôtel désaffecté

    Lyon : menace d’expulsion pour 160 squatters _ 25 septembre 2001

    Une procédure d’expulsion a été engagée contre 160 demandeurs d’asile qui occupent depuis vendredi un hôtel désaffecté de Lyon. Selon le Groupe de veille pour la régularisation de tous les sans-papiers, un huissier a constaté hier matin l’occupation. Après avoir campé pendant près d’un mois devant la préfecture du Rhône, les sans-papiers affirment leur « détermination à aller jusqu’au bout ». Ils sont installés dans un hôtel du centre-ville, désaffecté et privé d’eau. Originaires d’Algérie et des pays de l’Est pour la plupart, ils réclament un hébergement stable et du travail.

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