En 1993 se tenait à Toronto la « Psychiatric Survivor Pride Day » à l’initiative d’usager.ères, survivantes de la psychiatrie et autres personnes psychiatrisées en lutte contre les violences sociales et médicales infligées aux personnes psychiatrisées.
Cet événement annuel sera le premier d’une longue série et se répandra hors de ses frontières pour rassembler des milliers de personnes marchant sous une même bannière...
LA MAD PRIDE
En France, la première Mad Pride s’est tenue à Paris en 2014. D’autres villes rejoindront l’initiative les années suivantes et cette année de nouveaux.elles concernées essaient de multiplier les lieux d’implantation de cette marche.
Cette manifestation n’a encore jamais été engagée à Lyon. La Mad Pride Lyon se tiendra le samedi 11 octobre 2025 à partir de 13h30 au départ de la place Jean Macé.
Pourquoi une Mad Pride ?
La Mad Pride, ou Marche des Fiertés Folles, en critique des institutions de contrôle normatives des comportements des individus, de la psychiatrisation des esprits et de la notion même de santé mentale. anti-psychiatriques et anti-validistes et notamment porter la réappropriation par retournement du stigmate de la folie qui nous colle à la peau, a la volonté de porter les luttes anti-psychiatriques et anti-validistes et notamment porter la critique des institutions de contrôle normatives des comportements des individus, de la psychiatrisation des esprits et de la notion même de santé mentale.
Les luttes anti-psychiatriques et anti-validistes se situent au coeur de l’articulation des différentes luttes sociales et politiques antifascistes, féministes, anti-racistes, anti-capitalistes, anticolonialistes, anti-cis-hétéronormatives.
Qu’est-ce que l’anti-psychiatrie ?
L’antipsychiatrie représente un ensemble de courants critiques de la psychiatrie et du système social partagé de valeurs et croyances faisant de la personne « saine d’esprit » la norme sociale. Cette structure sociale est à l’origine de la stigmatisation et de discriminations des individus en dehors de cette norme. Ces courants sont issus d’approches académiques et/ou militantes et aboutissent à des revendications réformistes ou abolitionnistes de la psychiatrie.
Que voulons nous pour cette Mad Pride ?
Nous abordons la santé mentale, non plus sous un angle médical, mais sous un angle politique. Lutter contre les violences des pouvoirs psychiatriques - issues de notre société saniste - et leur rôle social coercitif nous inscrit dans une démarche collective et nous engage à nous inscrire au sein de la convergence des luttes. La Mad Pride par les concerné•es ! Nous nous mobilisons pour reprendre la parole qu’on nous dépossède. En ce sens, nous ne nous allions pas aux côtés d’une psychiatrie qui s’auto-proclame réformée pour assurer sa survie et la défense de ses intérêts. Nous nous inscrivons dans une anti-psychiatrie abolitionniste.
Revendications urgentes :
- L’abrogation de la loi du 5 juillet 2011 sur les soins sans consentement
- L’opposition au vote de la loi relative à la fin de vie dite « aide à mourir »
- L’abolition de la contention : aujourd’hui seuls 18 des 204 établissements psychiatriques en France ne pratique plus la contention
- Le respect de la Convention relative aux droits des personnes handicapées ratifiée par la France en 2010
- L’abrogation du dispositif policier HOPSYWEB relatif au suivi départemental des personnes en soins psychiatriques sans consentement et la logique de croisement avec le fichier des des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).
Pourquoi porter une Mad Pride sur Lyon ?
En cette année 2025, où la santé mentale a été érigée Grande Cause Nationale, nous autres usager-ères, ex-usager-ères de la psychiatrie, fous, folles, psychiatrisé-es et survivant-es de la psychiatrie, souhaitons mobiliser et faire connaitre nos voix. Nous souhaitons clamer un discours critique à l’égard des institutions psychiatriques et de santé mentale afin que la santé mentale ne soit plus une instrumentalisation étatique au service de la défense d’un système économique et social qui définisse une norme sociale, pathologise les identités et comportements déviants, invisibilise ses psychiatrisées non productifs et redresse les individus réadaptables pour le marché du travail.
Plus largement, nous demandons aux responsables politiques de prendre à bras le corps le sanisme de notre société qui perpétue un système de hiérarchisation sociale et de discrimination des individus et qui produit des violences à l’encontre des psychiatrisé.es, que ces violences se situent à l’échelle des interactions entre les individus ou qu’elles soient exercées par les différentes institutions sociales (hôpital, administration, école, police...) sur elleux.
Pas de santé mentale sans lutte poltitique !
Prenons la parole ! Rien sur nous sans nous !
Signataires de l’appel à manifestation :
Collectif Fiertés en Lutte
Organisation de Solidarité Trans Lyon
Mad Pride Lyon
Collective Lesbienne Révolutionnaire
CLE Autistes
Handisocial


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