Maltraitance des étrangerEs par la préfecture du Rhône

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Lorsqu’on est étrangerE et que l’on doit se rendre à la Préfecture du Rhône pour un titre de séjour le traitement qui vous attend n’a plus rien à voir avec tout autre administration française.

Vous vous présentez à la Préfecture à l’heure d’ouverture et vous constatez qu’il y a déjà une file d’attente qui fait le tour du bâtiment. Il vous faut intégrer cette file qui va se poursuivre, à l’intérieur, dans le 1er hall d’accueil dans un dédale de labyrinthe éphémère, marqué par des poteaux et des bandes de plastiques, qui, symboliquement, ressemble fort à celui qui permet de contenir les animaux pour pouvoir les compter un par un et les marquer au fer.

À ce moment là, lorsqu’on est dans cette file d’attente, on éprouve l’impression de ne plus être en France mais dans un de ces pays les plus pauvres aux administrations désorganisées et délabrées. Tout le monde est entassé dans la même file : que vous soyez jeune ou vieux, malade ou bien portant, en état de grossesse pour les femmes ou pas, quelque que soit le motif de votre venue, que vous veniez pour la première fois ou pour un dossier déjà en cours, que vous veniez d’arriver en France ou que vous y résidiez depuis de nombreuses années.

Une fois que vous êtes dans la file d’attente, vous devez vous armer de patience durant près d’une heure, debout, avançant pas à pas jusqu’au service d’accueil. On est soulagé de sortir de cette file indienne interminable mais d’autres sont encore derrière vous. À ce moment là le guichet d’accueil vous délivre un ticket qui vous permet de vous rendre au service concerné par votre demande.

Dans le service vers lequel vous êtes orienté il faudra encore compter au minimum une heure d’attente, heureusement à cet endroit il y a des places assises, pour accéder à l’agent qui prendra en charge votre dossier. Et le comique ou révoltant de l’histoire c’est de voir afficher, sur les murs du premier hall où les étrangers sont dans un tourbillon en file indienne, la Charte des Droits de l’Homme et du Citoyen avec les trois mots d’ordre de la république française (écrits en plus grosses lettres et en gras par rapport au reste) : Liberté, Égalité, Fraternité.

Et pourtant les titres de séjours ne sont pas donnés, ils participent à renflouer les caisses de l’État : « Ces dernières années, le montant des taxes que doivent s’acquitter les personnes étrangères pour obtenir un titre de séjour n’a cessé d’augmenter de façon exponentielle », dénonce la Cimade, qui après une campagne auprès des députés, courant 2012, s’attendait à la baisse des taxes appliquées sur les titres de séjour des étrangers à l’occasion du vote du projet de loi de finances rectificative.

La Cimade souligne : "La loi de finances pour 2012 avait enfoncé le clou non seulement en augmentant considérablement les différentes taxes existantes pour les personnes étrangères (jusqu’à 500 % d’augmentation de la taxe de régularisation par le travail), mais également en obligeant la personne qui demande à régulariser sa situation à payer une partie du droit de visa de régularisation au moment même de la demande de titre de séjour"(110 euros non remboursables en cas de rejet de la demande).

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  • Le 5 juillet 2015 à 19:12, par

    Je suis d’origine Canadienne. Je suis en couple avec une Française depuis Février 2004. J’habite en France depuis Décembre 2005. Je suis Lyonnais depuis Mars 2006. Pour rester auprès de ma conjointe et garder mon travail, chaque année, je dois renouveler ma Carte de Séjour.
    Ces dernières années, ces démarches prenaient l’allure de simples formalités. Ma conjointe et moi préparions notre dossier, passions une demi-journée à la Préfecture et fêtions l’acquisition de ma nouvelle Carte de Séjour en dînant au restaurant.
    Ces deux derniers mois, nous nous sommes rendus à la Préfecture du Rhône à six reprises.

    29 avril 2015
    Mis en confiance par nos dernières visites préfectorales, c’est détendus que nous nous présentons à la Préfecture en ce mercredi matin. L’interminable file d’attente que nous découvrons en arrivant nous prend au dépourvu.
    Lors de nos premières visites à la Préfecture, de 2007 à 2009, il nous est arrivé d’être refoulés à l’entrée. Depuis, j’avais pour habitude, quelques jours avant la journée prévue de notre visite de me rendre à la Préfecture pour m’assurer que nous aurions toutes les chances de passer. Ces derniers temps, la réponse était toujours la même. L’employé au guichet d’information me disait, souriant : « Si vous faites la queue à l’ouverture, vous êtes sûr de passer dans la journée ! »
    Ce n’est plus le cas.
    Nous ne passerons pas le 29 avril 2015.
    Ma Carte de Séjour expirant début Mai, nous sommes pris de panique. Ma conjointe termine un CAP et suit un stage ; il lui sera difficile de se libérer pour revenir à la Préfecture dans les prochaines semaines. Une employée nous rassure. « Vous pouvez revenir jusqu’à un mois après la date d’expiration de votre Carte. Au-delà d’un mois, vous devrez payer une amende. » Rassurés, nous rentrons à la maison. Nous reviendrons donc début Juin. Ce délai d’un mois laisse à ma conjointe le temps de terminer ses cours et ses stages l’esprit tranquille.

    3 juin 2015
    Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous venons une heure plus tôt que la dernière fois. Ca ne suffira pas. Il y a bien encore 150 personnes devant nous quand un employé de la Préfecture passe à notre hauteur et nous dit qu’il n’y a plus de tickets disponibles. On a distribué environ 100 tickets. Nous étions environ 300 dans la file d’attente.
    Ma Carte de Séjour sera expirée depuis plus d’un mois dans quelques jours. On me répète que je devrai payer une amende. En gros, pour rester auprès de ma conjointe, pour travailler, pour payer mes impôts, ma taxe d’habitation et ma redevance télé une année de plus, je devrai débourser l’équivalent d’une vingtaine d’euros par mois.
    Je demande à la dame au guichet d’information comment on peut s’assurer d’avoir un ticket. Elle répond : « Les gens qui sont rentrés aujourd’hui sont arrivés vers 23 heures hier. » Voilà donc la solution : Dormir sur le trottoir.

    11 juin 2015
    Par curiosité, je me rends à l’avant de la file d’attente et je demande aux gens à quelle heure ils sont arrivés. A une centaine de mètres de la porte de la Préfecture, un homme me dit qu’il est arrivé à 23 heures. Les gens qui campent juste devant la porte, sur des chaises de camping ou couchés à même le sol sur des bouts de carton, sont arrivés, eux, à 18 heures.
    Je rejoins ma conjointe à l’arrière de la file d’attente. Il faut dire que nous sommes arrivés à 6 heures du matin. Autrement dit, nous sommes des retardataires. Une dizaine de mètres devant nous, il y a un homme d’environ soixante-quinze ans. Si nous sommes arrivés à 6 heures du matin, cet homme doit être là depuis 5 heures et demie. Derrière nous, il y a un couple avec un bébé de quelques semaines.
    Trente minutes avant l’ouverture de la Préfecture, une dame de soixante-dix ans tente de s’incruster dans la file d’attente. Le ton monte, des insultes sont échangées. Elle répète son âge à plusieurs reprises, argumentant qu’une femme de soixante-dix ans ne devrait pas avoir à faire la queue pendant des heures. Tout le monde est d’accord. Pas plus qu’un homme de soixante-quinze ans, qu’un bébé de quelques semaines, qu’une femme enceinte ou qu’une personne handicapée. Seulement, quand vous faites le pied de grue depuis deux heures trente et qu’une personne essaie de prendre votre place, la question de l’âge et du sexe perd de son importance.
    De toute façon, la question est vite réglée.
    A 8 heures 45, un employé de la Préfecture nous annonce qu’il n’y a plus de tickets disponibles.
    L’homme de soixante-quinze ans n’est pas entré. Pas plus que le couple avec son bébé. Ni même la dame de soixante-dix ans.
    De fait, en discutant, j’apprendrai que même les gens qui sont arrivés à 3 heures du matin ne sont pas entrés dans la Préfecture ce jour-là.
    L’employé de la Préfecture me dit que le nombre de demande de titre de séjour à augmenté de 40% en un an. Lorsque je lui dis qu’il serait peut-être intéressant de mettre en place un système de prise de rendez-vous pour les renouvellements, il le prend comme une attaque personnelle. D’une voix brisée, il me dit qu’il en a marre qu’on l’insulte et qu’on le menace quotidiennement.
    On reproche souvent aux fonctionnaires leur manque de compassion, leur froideur, leur insensibilité. Et il est excessivement désagréable de sentir que l’avenir de son couple dépend de la bonne volonté d’une personne qui ne semble avoir aucune considération pour votre cas. Mais confrontés jour après jour à des gens en état de stress extrême, donc plus enclin à l’impatience et à l’énervement, peut-on leur en vouloir de s’être formé au fil du temps une carapace ?
    Lors de notre première visite à la Préfecture, en 2007, notre dossier a été refusé. La femme derrière le guichet a jeté un coup d’œil à nos papiers et les a poussé vers nous en disant : « Votre dossier est incomplet. » N’ayant trouvé aucune information sur le site de la Préfecture et ayant reçu des réponses approximatives et contradictoires au guichet d’information et au téléphone, après avoir essayé de les joindre pendant une journée, nous lui demandons en quoi notre dossier est incomplet. « Je ne suis pas payée pour vous donner la liste des documents ; renseignez-vous. » Nous insistons. « Des gens attendent ! », nous presse-t-elle comme si nous n’avions pas attendu nous-mêmes pendant des heures.
    J’ai compris ce jour-là que pour cette femme, ma conjointe et moi n’étions plus des êtres humains. Nous n’étions qu’une pile de papier. Et je faisais un triste constat : notre couple, formé trois ans plus tôt, ne tenait qu’à un « dossier complet » et à l’humeur d’un employé de la Préfecture.
    Avant de rentrer chez moi, ce 11 juin 2015, j’apprends qu’il existe une solution pour éviter de dormir sur le trottoir. Moyennant 30 euros, des gens se proposent de passer la nuit à la belle étoile à votre place. Après bientôt 10 ans en France, j’en suis là : dormir sur le trottoir ou payer quelqu’un pour le faire à ma place.
    Au cours de deux discussions différentes, le même mot sort de la bouche de mes interlocuteurs pour qualifier la situation : « Inhumain ».

    18 juin 2015
    Je rencontre une jeune femme originaire de Côte d’Ivoire. Elle habite en France depuis 12 ans. Elle y a fait ses études, s’y est mariée, y a eu un enfant et y travaille. Ce matin-là, elle est la deuxième personne dans la file. Elle est arrivée à 19 heures la veille. Elle est confortablement installée sur une chaise de camping, bien au chaud dans un grand sac de couchage. L’homme à ses côtés, qui doit bien avoir soixante-cinq ans, n’a pas la même chance ; il est assis à même le trottoir. Les mots « inhumain » et « humiliant » sont prononcés très tôt lors de notre échange.
    Comment ne pas se sentir humilié quand on nous force à dormir sur le trottoir à la vue de tous ? Comment ne pas se sentir déshumanisé quand on passe des heures en rang comme des bestiaux ? Les passants nous observent, nous dévisagent. Certains avec curiosité, d’autres avec un sourire méprisant. Ignorant certainement que près de la moitié des personnes dans la file d’attente sont comme eux de nationalité française.
    La jeune femme avec qui je discute me dit qu’elle a habité à plusieurs endroits en France mais n’a jamais rencontré autant de problèmes à renouveler son titre de séjour. Elle m’avoue craindre de perdre son emploi. C’est la troisième fois en autant de semaines qu’elle demande une journée de congé à sa patronne pour venir à la Préfecture. Si elle a passé la nuit loin de sa famille, c’est pour s’assurer que cette troisième visite à la Préfecture sera la bonne.
    La peur de perdre son emploi est un sujet qui revient de façon récurrente au cours des discussions.
    Plus loin dans la file d’attente, un couple m’explique qu’ils sont arrivés à 2 heures du matin. Rien d’exceptionnel. Seulement, c’est la deuxième journée consécutive qu’ils viennent à 2 heures du matin. La veille, un employé a étudié leur dossier et leur a dit qu’il manquait une photocopie. Peut-être faudrait-il soumettre au Préfet l’idée de munir la Préfecture de photocopieuses. Cette mesure révolutionnaire permettrait d’éviter que des cas aussi absurdes ne se reproduisent dans l’avenir.
    Une femme habitant Villefranche-sur-Saône vient pour la deuxième fois. La première fois, elle a pris le train, a attendu une partie de la nuit et s’est fait dire à 8 heures 45 qu’elle n’avait plus qu’à prendre le train pour rentrer chez elle et retenter sa chance un autre jour.
    A 2 heures du matin, une femme est venue prendre place dans la queue avec son bébé dans une poussette.
    Une autre femme fait la queue, une semaine après avoir accouché.
    J’apprends qu’un matin, une bagarre a éclaté dans la file d’attente. Rien de surprenant ; tous les ingrédients sont réunis pour favoriser les tensions. L’attente, l’inconfort, la fatigue, le stress… En guise de punition, la Préfecture n’a distribué que 30 tickets. Les 200 personnes qui ont passé une partie de la nuit sur le trottoir ont été priées de rentrer chez eux et de retenter leur chance un autre jour.

    30 juin 2015
    Une milice s’est formée pour surveiller la file d’attente. Une femme a pris l’initiative de faire une liste de toutes les personnes dans la file d’attente pour empêcher les nouveaux venus de se faufiler dans la queue. Si je pose mon nom sur la liste, j’aurai le numéro 104. Il est 6 heures du matin. Sachant qu’on distribue rarement plus de 100 tickets, je décide de rentrer chez moi. J’apprendrai plus tard que la Préfecture a distribué ce jour-là 90 tickets.
    J’aurais bien aimé que cette initiative soit prise lors de ma sixième tentative. A 5 heures du matin, on m’a dit que j’étais 85e. A 8 heures 30, j’étais 115e.

    1 juillet 2015
    C’est dans un état d’esprit positif et optimiste que je me présente à la Préfecture.
    Le Préfet, soucieux du sort des étrangers et conscient des problèmes que rencontrent ces derniers lors de leur demande de titre de séjour ou leur demande de renouvellement, a annoncé que 5 guichets supplémentaires seront prêts à les accueillir à partir du 1 juillet 2015.
    Les spéculations vont bon train dans la file d’attente. Si on donnait jusqu’à maintenant 100 tickets, on peut peut-être compter sur 150 voire 200 tickets par jour. Surtout que nous ne sommes pas un vendredi ; journée où la Préfecture ne distribue parfois que 75 tickets probablement pour pouvoir profiter du week-end un peu plus longtemps.
    Un Irakien qui habite en France depuis 16 ans me dit qu’il vient à 5 heures du matin pour la troisième journée consécutive. Cette fois, il est confiant.
    On a distribué exactement 109 tickets. Mon ami Irakien et sa femme étaient 116e.
    Un Français avec qui j’ai sympathisé a quant à lui réussi à entrer. Il avait quitté son appartement à 4 heures 30 du matin et il y a remis les pieds à 16 heures 30, passant ainsi 12 heures à la Préfecture. De 8 heures à 16 heures 30, il a tout de même pu profiter de la compagnie de sa femme et de leur fils de 5 mois.
    Les 5 guichets supplémentaires n’ont jamais été ouverts. De fait, on m’a dit qu’il n’y avait que 3 ou 4 guichets pour traiter les premières demandes de titre de séjour, les renouvellements, les remises de Carte de Séjour, les changements d’adresse et de statut…
    D’ailleurs, le service dédié aux premières demandes et aux renouvellements a été interrompu pendant plus de 2 heures. Après avoir traité le cas du numéro 68, tous les guichets se sont occupés des gens qui venaient retirer leur Carte de Séjour. Autrement dit, le numéro 69 a attendu pendant plus de 2 heures croyant à chaque nouvel appel que c’était enfin son tour.

    On voudrait décourager les étrangers de rester à Lyon, on ne s’y prendrait pas autrement.
    Nous avons bien compris le message. Les démarches pour rentrer au Canada sont enclenchées.
    Si la Préfecture refuse de me traiter comme un être humain, je ne vois pas pourquoi je lui laisserais le droit de décider de l’avenir de mon couple.
    Ma conjointe s’est excusée de la façon dont son pays me traitait. « J’ai honte », m’a-t-elle dit comme si elle en était responsable. Après « inhumain » et « humiliant », elle ajoute « indécent » à la liste.
    Lyonnais toujours ? Malheureusement, non.

    Lyon aura été ma ville d’adoption. Une ville où j’aurai étudié et travaillé. Une ville où j’aurai fait un nombre incalculable de rencontres marquantes et enrichissantes. Une ville où je me serai constitué une réserve inépuisable de bons souvenirs. Mais Lyon sera aussi une ville que je quitterai bientôt avec soulagement et avec un arrière-goût amer au fond de la gorge.

    Lyonnais toujours ? Non. Si je dois dormir sur le trottoir pour le rester, alors je ne le suis plus. Dormir sur le trottoir ne devrait pas faire partie des pré-requis à l’obtention d’un titre de séjour.

  • Le 2 juillet 2015 à 22:05, par romain

    même constat pour ma part, juillet 2015 et les choses n’ont pas bougées. J’ai écrit publiquement au préfet et aux autorités, étant dans l’informatique j’ai plein d’idées de solutions sérieuses à leur problème. Je veux que les choses bougent, je suis en train de faire le nécessaire pour que chose se fasse... Courage ! ma publication : http://t.co/AiRzh26qdz

  • Le 14 juin 2015 à 20:18, par une autre française

    Depuis avril, mon conjoint tente de renouveler sa carte de séjour. Cela fait presque 10 ans qu’il vit ici avec moi. Je suis française, il est québécois et nous sommes pacses.

    Cela fait déjà 3 fois depuis fin avril que nous arrivons devant la préfecture, chaque fois un peu plus tôt : 7h50, 7h10, 6h15. Et chaque fois, notre désespoir grandit car chaque fois la file d’attente est plus longue ! A chaque fois nous sommes repartis bredouille, sans même obtenir un ticket nous permettant de renouveler la carte de séjour dans la journée. ... et voilà mon conjoint en situation irrégulière. .. par la faute de l’administration française !

    L’autre jour, nous avons demandé aux premières personnes à quelle heure elles étaient arrivées. 18h la veille ! Des personnes arrivées à 3h du matin n’ont pas obtenu de ticket. Alors inutile de vous dire que nous étions loin du compte, en arrivant à 6h15...

    A chaque fois, il faut poser un jour de congé, pour tous les 2. Attendre, stresser, espérer, en avoir mal au ventre, ne pas dormir plusieurs jours avant.... nous sommes au bout du rouleau.
    Faire la queue ainsi (et je ne vous parle même pas des personnes âgées, des enfants et bébés. ..), parqués dans cette file extérieure à la vue de tout le quartier, pour implorer le droit de rester en France, y payer des impôts.... tout cela est tout bonnement inhumain et indécent.

  • Le 26 mai 2015 à 16:36, par une française...

    Mon expérience de ce matin pour le renouvellement du titre de séjour de mon conjoint :

    Ouverture du service à 8h30... ah ok apparement il y a du monde on va s’y prendre un peu tôt. 7h05 arrivé devant la préfecture en ayant posé une demi-journée. Eh ben c’est déja blindé !

    On se dit quand même, il y aura bien un ticket, on va faire la file comme tout le monde...On se mis tout au bout c’est à dire de l’autre côté du bâtiment et on analyse tous ces gens dépités d’attendre depuis je ne sais quelle heure...des jeunes, des personnes agées qui finissent au sol par la fatigue, des bébés qui pleurs. On analyse tout ça, certains arrivent et disent « comment voulez-vous être motivé en étant traité ainsi ! ».

    1h30 d’attente, le service ouvre enfin...on avance un peu, encore un peu et une dame arrive et hurle « Messieurs dames, les tickets sont terminés vous devvrez revenir ! » Je regarde l’heure 8h50 !!

    Pardon ???? Quoi ??? Et là, vous prends un telle colère que vous comprenez la présence d’autant d’agents policiers autour du batiment... Vous vous ruez vers l’entrée pour demander à quelle heure faut-il arriver pour avoir un ticket, la dame me réponds il y en a qui sont là à 1h du matin... UNE BLAGUE.... on est ou là ? en France ? moi j’adore la France et les français mais ce n’est pas si réciproque finalement ...? vous voulez nous intégrer en nous démontrant du doigt comme ça... ???

    Vous voulez savoir ce que j’ai dit moi pour ma part ! : « ah oui, j’avais presque oublié que j’étais étrangère... » Merci la préfecture de me le rappeler. J’ai 27 ans, née en France, un bac +5, un bon job, pleins d’amis français... Je ne m’étais jamais senti rejeté jusqu’à présent.. Je me suis mariée à un turc qui est venu vivre avec moi et voilà, la préfecture nous montre et montre à tous les passants de cette belle rue de Lyon "que nous sommes différents et que nous sommes traités diféremment !

    Bref ceci-dit, je dois y retourner du coup, eh oui je suis amoureuse de mon mari, je ne veux pas qu’il soit renvoyer au pays.. je m’y rendrais à 5h00 du matin cette fois-ci, je me sentirai encore plus rejeté... MERCI

  • Le 19 décembre 2013 à 12:45, par lola86

    Il faut préciser également que le nombre de tickets délivrés par jour est limité. Il faut donc souvent revenir plusieurs fois pour avoir un rendez-vous. J’ai déjà dû poser trois demi journées de congé pour faire renouveler le visa de mon fiancé. Autant dire que mon employeur n’apprécie pas...

  • Le 17 juillet 2013 à 22:22, par patro grec

    aprés les péripécies, du renouvellement,

    vous obtenez un récépissé d’une durée de validité de 3 mois,

    apposé à votre titre de séjour,

    donc aprés le délai de 3 mois écoulé , il faut refaire le circuit, ( chaine, attente,

    etc...) pour pouvoir récupérer , votre titre de séjour ,

    la validité d’une durée de 12 mois, moins les 3 mois écoulés du récepissé.

    il faut encore revenir aprés les 9 mois écoulé.

    toujours dans les mêmes conditions, ( pied de grue à 3 heures du matin, chaine

    humaine et tous les problémes cités ci dessus.)

    ___ FRANCE terre d’asile,

    ___les droits de l’homme bafoués au pied de l’affiche et des écrits sur le sujet.

    ___ France à qui mes ancétres ont tant donnés.

    ___France qui à engendrés Danton et Robéspierre.


    France que nous aimant tant.

    je ne te reconnait plus ; ton histoire, qui à révolutionné les nations, est en train de se

    pérdre , bafoué par ton administration.

  • Le 15 juillet 2013 à 17:44, par gavroche

    l’ouverture de la pref,(ancien commissariat de la rue molière, dans les années 1970)

    se fait à 9 heures, ok !

    devant l’afflux considérable, des gens, pour x, ou z problèmes administatifs,

    mal orientés, tout le monde se retrouvent , a faire la chaine devant la grille,

    et ce à partir de 3 heures du matin,

    bonjour.... franchement ça craint, faite bouger les choses.

    moi, pérso, cela fait 58 ans que je vis à Lyon ( qui est ma ville que j’aime.)

    cela m’est très dur d’avoir à être traité comme un moins que rien.

    rajouté à cela , les justificatifs gênant, auprès de votre employeur.

    ___tiens mais t’es pas Français toi ?

    ___c’est compliqué Monsieur.

    et tous les 10 mois rebelote, faut recommencé.

    je vous assure, vous avez l’impression d’être un moins que rien.

    S.V.P.

    help ! aidez nous, faite quelques choses,

    je craque, j’ai même plus envie d’y aller.

  • Le 14 juillet 2013 à 17:09, par le météque

    c’est du délire,
    les files d’attentes commence à 3 h du mat, véridique,
    pour un renouvellement t’a intérét à y etre à 3 h du mat,

    pour pouvoir, finir et sortir de la préf. vers les 15 heures.
    cela va faire 10 piges , que je subie cet enfer, 1 fois par an,
    je suis comme un dingue ,juste le fait de penser que je dois refaire ce circuit au mois de séptembre 2013.
    ils me font chier, et je peux vous dire que je suis plus Français ,qu’eux.

  • Le 13 juillet 2013 à 10:13

    manque encore une info : les étrangers ne se présentent pas à la pref à l’heure d’ouverture. ils s’y présentent bien plus tôt, pour espérer avoir un ticket pour accéder au guichet : vers 3h du matin. enfants, vieillards, malades y compris.

  • Le 13 juillet 2013 à 10:12

    complément d’info !

    depuis janvier, la taxe n’est plus de 110 euros, mais de 50 euros. la différence de 60 euros est effacée lors de la délivrance du titre de séjour, lorsque délivrance il y a : avant pour avoir le titre, les étrangers devaient payer 230 euros supplémentaires. maintenant, 290 euros.

    ce qui reste énorme pour des gens a priori sans travail car sans papiers, certes.

    les estimations du prix d’un titre de séjour, toutes dépenses confondues, chiffrent la dépense pour la personne étrangère à entre 800 et 1000 euros, car même après la délivrance du titre, des dépenses sont obligatoires, par exemple dans le cadre de la visite médicale. si elles ne sont pas faites, il y a retrait du titre.

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