La Cantine de Libération Animale Solidaire a d’abord été tenue de manière hebdomadaire sur le campus des quais de Lyon 2 pour répondre à plusieurs problématiques qui nous préoccupaient et notamment l’absence de cantine sur le campus des quais, tandis que deux d’entre elles avaient lieu régulièrement sur le campus de Bron. Elles servaient de rendez-vous d’information/de formation autour des questions migratoires, du concept d’autonomie et également de lieu de rencontre et d’organisation à propos des luttes étudiantes. Investi.e.s dans le combat contre la privatisation de l’université, la hausse des frais d’inscriptions pour les étudiant.e.s hors-UE et les autres mesures qui participent de la dégradation de l’Université, nous désirions créer cela sur un campus plus particulièrement dépolitisé et en profiter pour donner de la visibilité à la lutte antispéciste qui nous est chère. Cette cantine était déjà pensée comme un lieu de rencontre, de construction politique et relationnelle autour de ce combat. Plonger ses mains dans les légumes de récup tout moisis, ça rapproche !

À la fin du premier semestre et de l’année 2018, le mouvement lycéen, les gilets jaunes et les autres luttes dans lesquelles de nombreux membres de la cantine étaient investi.e.s nous ont poussé à arrêter les cantines régulières. L’effet d’engouement du début passé, le froid, l’effort considérable que cela représentait, l’intérêt modeste des étudiant.e.s, l’envie de faire des choses plus concrètes nous ont égallement motivé à repenser la cantine antispéciste.

Nous avons décidé de plus nous investir dans la diffusion de la vision de l’antispécisme que nous défendons : anticapitaliste, anti-autoritaire et intersectionnelle. Il nous paraissait également essentiel de nous adresser plus précisément au milieu militant lyonnais, car nous en faisions partie et nous nous heurtions souvent à une incompréhension et une méconnaissance de la lutte antispéciste. Cela a pris la forme d’un développement considérable de notre table de presse, que nous avons notamment tenu lors du Printemps libertaire. Une table de presse numérique est également disponible sur notre page facebook.

La cantine est devenue ponctuelle et tenue en soutien à des causes dans lesquelles nous sommes également investi.e.s. Cette implication multiple des militant.e.s antispéciste nous parait être indispensable : nous nous battons contre l’exploitation de tout les êtres et ne souhaitons pas isoler la lutte antispéciste. Ainsi, nous avons notamment tenu une cantine à l’occasion de la soirée Contre les frontières et leurs prisons et de la soirée de soutien à des camarades emprisonné.e.s suite à des manifestations Gilets Jaunes.

Nous avons décidé de changer de nom au début de l’année 2019, il a été choisi pour sa plus grande compréhensibilité, car le concept d’antispécisme reste encore trop méconnu. L’ajout du mot solidaire reflète aussi mieux nos activités. Tout cela donne l’acronyme CLAS, et c’est la classe ;). Nous comptons poursuivre la tenue de nos cantines mais également développer la publications de réflexions sur l’antispécisme. Sur ce, nous vous laissons avec le manifeste de la CLAS, qui reflète la vision de l’antispécisme que nous défendons :

Cantine de Libération Animale Solidaire

Manifeste de la CLAS

1. L’objectif principal de la CLAS est la libération animale, elle concerne autant les animaux non-humains que humains. De cela il découle que nous sommes antispécistes : nous rejetons l’idée d’une hiérarchie entre les espèces animales et la prévalence des besoins de certaines sur d’autres.
2. Nous voulons l’égalité animale, la fin de exploitation animale sous toutes ses formes (élevage, chasse, fourrure, cirque, corrida, laboratoire, zoo, liste non-exhaustive). Nous avons une vision matérialiste et non primitiviste de l’antispécisme, car nous n’aspirons pas à un « retour à la nature » fantasmé mais à collaborer à égalité avec les animaux non-humains.
3. Nous nous opposons à toute forme de souffrance animale qu’elle concerne les animaux domestiqués ou les animaux sauvages du fait de leur exploitation ou de la destruction de leur environnement. Nous sommes pour la libération de la Terre.
4. Nous sommes anti-capitalistes : Nous refusons catégoriquement le capitalisme végane et le capitalisme vert qui sont des inepties, un phagocytage des luttes par le capitalisme pour amoindrir leurs potentiels révolutionnaires. Nous refusons l’idée de propriété sur les animaux et leur environnement inhérente au capitalisme, sous lesquels les animaux sont complètement objectifiés et réduits au statut de marchandises.
5. Nous défendons la vision d’une société anti-autoritaire car pour nous la fin des inégalités et des oppressions ne pourront pas se réaliser sous un régime autoritaire. Au delà du spécisme, nous nous opposons à toute forme d’oppression. Tant que tous les individus ne seront pas libres, personne ne le sera.
6. La lutte antispéciste est une lutte complémentaire et indissociable des autres luttes. Néanmoins, elle doit être pensée comme une lutte particulière car les principaux•ales intéressé•e•s ne peuvent pas formuler leur opposition par une expression verbale. lels incarnent leur révolte par leur refus systématique de se soumettre à leur sort.
7. Nous nous opposons à l’instrumentalisation raciste, sexiste et anti-travailleur•euse•s du sexe de l’antispécisme.