Fatih et Adam : Ne nous habituons pas à la mort !

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Un texte suite à la mort de Fatih et Adam à Grenoble le 2 mars 2019.

Samedi 2 mars 2019, à 20h30 deux jeunes de 17 et 19 ans, Adam et Fatih, sont morts suite à des faits encore à définir. Certains témoins affirment que les deux jeunes ont été percutés par une voiture de la BAC, d’autres disent que les jeunes fuyaient cette voiture de la BAC et auraient été percutés par un bus. Finalement, peu importe les explications, le plus important sont les conséquences c’est-à-dire la mort et ça parce que racisés et criminalisés.

Suite à ce crime, les habitant.es du Mistral répondent par des émeutes de nuit violemment réprimées. Ces répressions mutilent, pour preuve dans la nuit du 5 mars un jeune de 16 ans y a perdu son œil. En utilisant les violences émeutières, les représentant.es politiques justifient les violences policières, seules violences légitimes aux yeux de l’état.

On sait que la déshumanisation est la méthode utilisée par la police et les médias pour justifier ce qu’ils appellent « bavures », mais ce que nous devons appeler meurtres ou crimes. En dévoilant leurs casiers judiciaires ou en décrivant des délits que les victimes auraient fait au moment du crime, les médias relaient les paroles de la police uniquement et participent à la déshumanisation des personnes qui subissent les violences policières en les assimilant à un stéréotype de « la racaille ». Finalement, à leurs yeux une « racaille », c’est quelqu’un que les flics peuvent tuer impunément, comme si leurs vies avaient moins de valeurs.

Peu importe les tentatives des flics et des médias de criminaliser les victimes, rien ne justifie ces crimes. Toutes les victimes et les familles de victimes de violences policières sont passées par là. Localement, nous pouvons citer les comités Vérité et Justice pour Mehdi et pour Bilal de Lyon ou encore pour Wissam de Clermont-Ferrand qui peuvent en témoigner. La méthode est toujours la même : « justifier » les crimes policiers par la dévalorisation des vies des personnes tuées, mutilées, humiliées… Ces personnes sont hélas toujours les mêmes : habitant.es des quartiers populaires, souvent racisé.es…

La machine judiciaire joue un rôle prédominant lorsqu’il s’agit à la fois de criminaliser les victimes et de protéger la police. Très souvent les poursuites débouchent sur des non-lieux et laissent les familles sans réponse. La criminalisation ne s’arrête pas à la victime mais s’étend à son entourage qui se bat pour obtenir la vérité. L’état met tout en place pour empêcher la vérité d’éclater parce que comme le dit Farid El Yamni, frère de Wissam : « remettre en cause la police, c’est remettre en cause l’état ».

A-t-on le droit de donner une valeur à un être humain en fonction de son casier judiciaire, de sa couleur de peau et de son lieu de vie ? Quelle note vous donneriez-vous ? Et à votre voisin.e ? Sur quoi se baserait cette notation ? Peut-on tolérer encore longtemps que la police donne une valeur à la vie des personnes qui nous entourent ?

Notre silence et notre immobilisme participent à normaliser ces crimes et ajoutent une violence supplémentaire pour les familles et les personnes concernées. C’est pourquoi il faut briser le silence pour soutenir ces familles dans leurs combats pour la vérité et arrêter de reproduire le même schéma. Pas de justice, pas de paix !

Rompons le silence et engageons nous en marchant tous ensemble le samedi 16 mars auprès des familles victimes de violences policières. RDV à 13h place Guichard.

Des soutiens aux familles.

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