Non droit d’asile : la chasse aux Tchétchènes continue (Appel à contributions pour Le Quotidien des Sans-Papiers)

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Depuis maintenant un an, un groupe de personnes s’attache chaque semaine à collecter analyser, mettre en perspective les informations relatives aux vies et aux luttes des Sans-Papiers en France et dans le monde.

Libre de reproduction, le Quotidien des Sans-Papiers est destiné à être imprimé gratuitement par tous ceux qui le souhaitent – en particulier dans les collectifs de sans-papiers, afin d’être diffusé sur l’ensemble du territoire. Nous invitons tout un chacun à le diffuser auprès de ses amis, de ses connaissances, dans les collectifs de sans-papiers, dans les foyers, auprès des élus, comme de tous les citoyens. Pour amortir les frais d’impression, nous proposons le prix indicatif de 1 euro.


NON DROIT D’ASILE La chasse aux Tchétchènes continue

Extrait du QSP N° 27

Ramzan Elzurkhaiev et sa femme sont Russes d’origine. En Tchétchénie, lui et sa femme ont été plusieurs fois arrêtés, enlevés, menacés par les autorités locales, puis battus, frappés, torturés. Leurs tortionnaires n’ont pas hésité à s’en prendre à leur très jeune fils, ébouillanté sous leurs yeux. Alors ils ont fuit avec leurs trois enfants. En Pologne, où ils ont vécu plusieurs mois jusqu’à ce qu’ils soient à nouveau menacés de mort par leurs persécuteurs qui les avaient retrouvés. La famille a dû à nouveau fuir. Ils sont finalement arrivé en France. Le couple se sont installés dans le Rhône avec leur trois enfants. Aujourd’hui, Mariam, 6 ans, Imam, 4 ans et Djabraïl, 3 ans sont scolarisés en maternelle à Vénissieux.

En vertu des accords de Shengen, la France refuse d’examiner la demande d’asile de la famille. Ils sont en procédure dite Dublin II. La France peut les expulser en Pologne, mais elle peut aussi les autoriser à déposer en France une demande d’asile, c’est le préfet qui décide. Ramzan a été arrêté et enfermé en centre de rétention le 3 juin, il devait être expulsé en direction de la Pologne le matin du 16 juin. Sa femme Taissa, résidente à Lyon, sans papiers mais libre, avait un drôle de choix : partir « volontairement », sans savoir si elle retrouverait son mari en Pologne, où il peut être mis incarcéré, ou rester seule ici séparée de son mari et sans régularisation.

Le matin de l’expulsion, des personnes du Resf 69 étaient présent à l’aéroport. « Nous étions venus à l’aéroport », rapportent Catherine Tourier et Mireille Peloux, « soit pour prendre congé d’eux et de leurs enfants, soit pour les soutenir si Ramzan refusait l’expulsion. Taissa n’est pas venue, Ramzan a refusé de monter dans l’avion. Nous l’avons très brièvement aperçu entre deux fonctionnaires de la police de l’air et des frontières. Il paraissait calme mais déterminé. Il ne s’est pas laissé embarqué. » Ramzan a été placé en garde à vue. En effet, refuser l’expulsion est un délit en France, même si on vous renvoie vers vos tortionnaires. Le procureur décidera s’il y a lieu de poursuivre ou de libérer Monsieur Elzurkhaiev.

Les accords de Shengen et la procédure dite Dublin II, ne sont qu’un prétexte administratif fallacieux pour justifier l’expulsion des tchéchènes menacé. La prise en compte d’autres textes internationaux justifierait une décision conforme au respect des droits humains élémentaires. Catherine et Mireille rappelle à bon escient les termes de la convention internationale des droits de l’enfant, du 20 novembre 1989, ratifiée par la France. L’article 3.1. stipule ainsi : « Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale. » Alors les deux militantes du Resf interrogent : « Quelle protection offrons nous à ces trois enfants ? Leur père doit-il être jeté en prison ? Pouvons-nous accepter que le gouvernement s’en débarrasse en les expédiant vers un pays où leurs parents et eux-mêmes sont menacés ? »

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Le Numéro 27 (format A4)

Le quotidien des Sans-Papiers, c’est aussi un site – http://sanspapiers.info – qui propose non seulement des articles, mais aussi des images et du son. C’est également depuis sept mois une heure d’antenne télévisée hebdomadaire retransmise sur notre site où interviennent des acteurs du mouvement des sans-papiers. A partir de la rentrée, nous prévoyons plus d’heures d’antenne et la création d’une véritable télé des sans-papiers sur le net.

La volonté de notre petite équipe est de s’ouvrir le plus largement possible aux contributions et aux collaborations de tous ceux qui agissent ici et là pour la régularisation de TOUS les Sans-papiers, la libre circulation des humains sur la planète, le droit de choisir librement son lieu de résidence, l’égalité de droit pour TOUS les résidents d’un même espace…

Nous voulons aussi aider à notre niveau à briser la conspiration du silence qui s’installe trop souvent autour d’événements et de luttes qui mériteraient la Une des médias nationaux mais qui sont mis hors jeux de l’arène médiatique.

Ainsi soutenons-nous en ce moment la volonté de s’exprimer de la Coordination des Sans papiers 75 en permettant l’élaboration et la parution du Journal de la bourse du travail occupée. Nous avons également organisé au sein de la Bourse occupée un débat télévisé qui a réuni quelque cinq cent personnes sur les enjeux et les perspectives des luttes actuelles. D’autres expériences de ce type sont réalisables et d’autres encore sont à inventer ensemble.

Aujourd’hui le quotidien de tous les Sans-papiers est fait de rafles, d’expulsions, de peur, d’exploitation, c’est la démagogie liberticide du gouvernement, c’est le racisme institutionnalisé au plus haut niveau de l’État, ce sont les violences policières… c’est aussi une multitude de luttes, d’occupations, de manifs, de grèves dans les entreprises, de grèves de la faim et de la soif, c’est enfin des solidarités, l’entrée dans la lutte de centaines d’anonymes qui n’avaient pas ou peu milité auparavant.

Nous croyons que la disponibilité et la circulation la plus large possible des informations sur les luttes, les initiatives de défenses, les répressions et les coups tordus de ceux qui nous oppriment, etc... sont l’un des moyens du renforcement des mouvements des sans-papiers.

Si cette aventure collective vous intéresse, vous pouvez donc y participer de multiples manières :

• En consultant notre site

• En lisant le Quotidien des Sans-papiers

• En le reproduisant

• En le diffusant

• En participant à la télé des sans papiers

• En envoyant des articles, des reportages sonores ou filmés

• En nous informant d’initiatives, d’évènements dont vous avez connaissance

• En laissant des messages sur le Répondeur des sans papiers 08 70 40 76 16

• En traduisant des articles de la presse étrangère

• En proposant des idées

• En nous contactant

• En venant boire un café et discuter...

La lutte continue !

L’équipe du QSP

___

P.-S.

N’hésitez pas à nous contacter :

lequotidiendessanspapiers@no-log.org

09 52 73 81 53 (plutôt l’après-midi et le soir)

Librairie du QSP 38 rue Keller 75011 Paris (Métro Bastille ou Voltaire)

Répondeur des sans papiers 08 70 40 76 16

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