Pour la réhabilitation des « casseurs » et du sabotage

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Pour la réhabilitation des « casseurs » et du sabotage

par l’Observatoire des évidences

L’État ne transige, notablement et durablement, qu’en face d’une opposition résolue et concertée dont la violence est une composante.

Nous ne pouvons engager personne à participer à des actions violentes auxquelles, nous-mêmes, ne prendrions pas part.

Mais si l’État inflige, à des enfants désœuvrés, une responsabilité pénale à partir de 13 ans, il ne saurait feindre de s’indigner que ce désœuvrement, et sa surenchère pénale, dont il porte seul la responsabilité, se retournent opportunément contre lui. Il ne saurait nous imputer la responsabilité d’engager des jeunes à « casser » car s’ils sont assez majeurs pour la prison et pour n’avoir d’horizons que la détention carcérale ou sociale de toute une vie, ils le sont aussi pour s’en défendre, sans être influencés par personne et sans autre cause que la guerre que leur mène l’État, dès l’enfance.

Ce qui devrait indigner ce n’est pas que des mineurs désœuvrés « cassent », c’est que le relatif confort de l’âge « mûr » dispense les « adultes » et leurs enfants, parmi les mieux préservés, de les y précéder. La défaite des « casseurs » ne prouve rien, sinon qu’ils n’étaient pas assez nombreux. Honte à ceux qui n’ont pas cassé et qui ont préféré négocier.

Face aux violences inouïes et démultipliées de l’État, aussi « dérisoires » que puissent être les actions des « casseurs », elles se justifient comme des actes de sabotage qui dénotent plus de courage et qui portent des coups plus décisifs à l’économie de l’État et à sa volonté de tout contrôler que n’importe quel siège de syndicaliste à la table des négociations.

Les Canuts d’Emile Pouget (livre « Le sabotage ») ont été plus efficaces qu’un siècle de compromissions syndicales et parlementaires.

Les socialistes et les syndicalistes qui réprouvent, par des mots jamais assez violents et méprisants, le sabotage entendent seulement défendre des privilèges qu’ils voient décroître, c’est-à-dire leurs privilèges. Ils sont les plus parfaits otages de la « communication », des médiatiques et de leur public auprès desquels ils entendent seulement se conformer à une image largement imposée par les pouvoirs. Ils ne s’adressent qu’à eux, c’est-à-dire à la France qui domine, à la France qui oppresse, à la France qui fait affaire et à la proportion toujours plus faible des électeurs de cette France. Ils ne sont pas préoccupés de Vérité sociale et politique, ni de probité humaine. Ils sont la descendance inopportune de la bourgeoisie du Front populaire (et de Roger Salengro) qui brisait les grèves prolétaires. Ils tiennent les mêmes promesses que les socialistes et les communistes, en Espagne, en 1936, quand ils ont, en désarmant plusieurs millions d’anarchistes, juré d’abattre l’autonomie ouvrière, précipitant la défaite contre la coalition franquiste et nazie.

La misère qui accompagne la casse ne saurait évidemment tolérer, de nantis rosés et rouges, qu’ils condamnent une réponse anecdotique, faiblement proportionnée au massacre social orchestré par un pouvoir qui dispose de d’un arsenal sans pareil. L’hostilité qu’ils manifestent, à tous propos, est du ressort de leur impuissance à établir un programme d’émancipation humaine durable et des raisons suspectes qui faisaient d’eux hier et qui feront d’eux demain, des propagateurs de misères.

Si le terroriste est l’allié objectif de l’État, le saboteur en est son ennemi objectif. Ceux qui s’opposent au saboteur sont donc tout à la fois les alliés objectifs de l’État et du terrorisme.

Quand aux positions de la presse et du gouvernement elles ne relèvent ni de la peur, ni de l’ignorance, mais elles relèvent seulement de la haine qui trouve à se justifier dans la même logique d’accumulation et de défense de richesses toujours plus colossales qui consacrent des disparités toujours plus démesurées, avec les inconséquences sociales qu’on sait.

Détruite c’est créer disait Michel Bakounine

Si la France était une putain, Sarkozy serait Jack l’éventreur

Ajout :

Dans "Toute une vie" Jan Zabrana sauve quelques poètes de son pays qui ne se sont pas compromis avec le stalinisme : Jakub Deml, Frantisek Halas, Jiri Orten, Richard Weiner, Konstantin Biebl, Jiri Kolar etc...

Zabrana écrit : "Je pense souvent à ces blancs becs qui avaient fréquenté les facultés approuvées par le Parti sans s’être jamais retrouvés dans des situations de pression ou de contrainte qui leur auraient permis de tester la fermeté, l’intransigeance de leur caractère -sans avoir donc pu en faire l’expérience - et qui se ruaient, lors du dégel des années 60, sur des gens qui avaient été emprisonnés (Kolar), qui n’avaient presque rien pu publier pendant 15 ans (Holan), trimaient dans des dépôts de récupération (Hrabal), et ils les accusaient de manquer de caractère - c’étaient eux qui les accusaient de manquer de caractère ! - en feignant d’ignorer où ils vivaient. Il y avait à peu près autant de logique là-dedans que dans les propos d’un procureur qui accuse une victime estropiée, brisée (et qui tente de respirer comme prescrit quand il est interdit de respirer autrement) en feignant de ne pas voir l’assassin."

Ceux qui s’empressent de désolidariser les mouvements "sociaux" du sabotage et de la casse, nous font irrémédiablement penser aux blancs becs dont parle Jan Zabrana...
On peut désormais dire, sans craindre de fourvoyer la vérité que s’ils avaient été poètes ou bureaucrates, sous le régime stalinien de Tchéquie, ils auraient été membres du parti - ce qu’ils sont pour beaucoup, plus ou moins affiliés au parti-Etat et électeurs

Octobre 2010

Jeter et brûler sur la voie publique

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