Quand la montagne accouche d’une souris...

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- Si nos camarades immigréEs acceptent ces critères de division de leurs
rangs.
- Si les travailleurs et les syndicalistes français qui se sont battus à
leurs côtés acceptent cette trahison des intérêts les plus élémentaires de
la fraction la plus exploitée de notre classe ;
- Si la situation se normalise sur cette « avancée » voulue tant par la
confé CGT que par le gouvernement d’application « apaisée et harmonisée » de
l’art. 40 ;
- Si le mouvement formidable entamé le 15 avril, marqué par les révoltes
et l’incendie partiel ou total des prisons pour étrangers, jalonné par des
élans de solidarité vite étouffés sous le silence médiatique et la
discrétion syndicale et politique, devait s’arrêter là ;
... notre classe aura connu une de ses plus graves défaites de ces
dernières décennies !!!

Loin d’aller dans le sens de la régularisation de TOUS les sans papiers,
ces négociations confé. CGT - Hortefeux concrétisent l’immigration choisie
divisant entre « bons » sans papiers remplissant ces critères et les autres ;
et les travailleurs isolés ?
et les travailleurs non déclarés ?
et tous les autres...?
Loin d’être une avancée légale ces critères ne sont que des points de
repère, « une grille indicative » à l’attention des préfectures ; contre la
volonté affirmée de nos camarades sans papiers, la confé CGT et toutes les orgas et assocs qui la soutiennent acceptent ce « cas par cas » que
rejettent les grévistes et les Collectifs de sans papiers ; elle entérine
ainsi la division entre sans papiers en totale opposition avec son but
statutaire d’UNION de tous les travailleurs sans papiers ; elle entérine
également, par une régularisation d’un an, la précarité de la situation de
nos camarades et les livrent à l’arbitraire patronal par le chantage à
l’emploi.
Loin d’être un progrès vers l’ ÉGALITÉ DES DROITS, elle admet, sans le
dire ouvertement, la « préférence nationale » si chère à Le Pen en refusant
d’exiger la suppression de la taxe ANAEM (Agence Nationale d’Accueil des Étrangers et des Migrations), discriminatoire à l’embauche.
Elle entérine ainsi la division entre travailleurs français et immigrés en
totale opposition avec son but statutaire d’UNION de TOUS les
travailleurs.
Loin d’être un soulagement pour nos camarades immigréEs, elle se rend
complice du TERRORISME D’ÉTAT en passant sous silence la revendication
essentielle de la fermeture des Centres de Rétention Administrative (CRA)
et la fin des rafles et arrestations au faciès.

Si le mouvement accepte ne serait-ce que la logique de cette "importante
étape" , cela ne sera pas une avancée comme annoncé par la confé. CGT mais un RECUL du mouvement sans papiers à ces balbutiements d’avant
Saint-Bernard.

Dans l’immédiat, des mesures d’urgence s’imposent au mouvement gréviste :

Faire un état des lieux encore en grève et les coordonner efficacement
malgré et s’il le faut contre les états majors syndicaux et associatifs.
Remettre à l’ordre du jour les revendications communes au mouvement vers la liberté de circulation et l’égalité des droits :
- Carte de résidentE pour tous les sans papiers !
- Suppression de la taxe ANAEM !!
- Fermeture de tous les CRA !!!

Poser la question de l’organisation autonome du mouvement autour de ces
revendications vers la liberté de circulation et d’installation.

Nous sommes obligés de constater que les réunions entre Collectifs
et grévistes, qui étaient pourtant une très bonne initiative vers
l’unification du mouvement, ont été un échec ; il convient d’analyser les
causes internes et externes de cet échec mais on peut déjà avancer que la
peur de certains « petits chefs » dans les Collectifs de perdre leur pouvoir
n’y est pas étrangère.

Nous ne pouvons pas en rester là sous peine de voir le mouvement
s’effondrer et sombrer dans des divisions où le « chacun pour soi » sera la
seule règle...

Ces grèves qui auraient pu et dû devenir une grève générale des
sans papiers ont permis au mouvement de franchir une nouvelle étape
historique : les Collectifs issus du cycle des combats initiés par
l’occupation de l’église St Bernard ont montré leurs capacités formidables
de mobilisation et ont été un moment important d’organisation pour le
développement des luttes ; ils ont montré également leurs limites mais ils
ont posé les jalons d’une véritable organisation des luttes dans un
syndicat autonome des travailleurs et travailleuses immigréEs, avec ou
sans emploi, afin de fédérer et coordonner toutes les luttes immigrées
pour l’Égalité des Droits.

Ce combat pour l’Égalité des Droits ne peut être séparé encore moins opposé au combat plus général des travailleurs pour leur émancipation ; il en est une partie intégrante et essentielle.

En conséquence, il ne peut que demander son adhésion au syndicat qui prétend le « représenter », en l’occurrence la CGT avec le soutien solidaire dans ce syndicat de tous ceux et celles qui ont encore pour objectif cette
émancipation de leur classe inscrite en lettres de sang par leurs ainéEs.

Cette organisation formelle n’est évidemment pas une garantie pour
l’avenir mais elle en est une condition pour que chaque camarade puisse
reprendre en main sa destinée ; elle est aussi une condition pour que
l’Égalité des droits soit une réalité au moins dans le syndicat, loin du
colonialisme de la direction actuelle.

Ce syndicat MOÏ-CGT (Main-d’Œuvre Immigrée) est une proposition et n’a
pas valeur de passage obligatoire du mouvement pour son efficacité mais
cette proposition a au moins le mérite d’exister ; elle permet l’autonomie
du mouvement en rompant son isolement.
Pour qu’il existe cela suppose que tous les soutiens dans et hors la CGT :
- le fassent connaître sans sectarisme parmi les sans papiers et les
régularisés
- le fassent connaître et mieux reconnaître parmi les travailleurs et
travailleuses françaisEs.
- prennent toutes les initiatives pouvant favoriser sa naissance.

Cela suppose d’ABORD ET AVANT TOUT que nos camarades immigréEs, avec ou sans papiers, avec ou sans travail, aient la volonté politique de lui
donner naissance et prennent les initiatives nécessaires à la convocation
de son congrès constitutif sur un programme revendicatif et une stratégie
claires.

Encore une fois ceci n’est qu’une proposition. Si quelqu’un a mieux, je
suis preneur mais laisser la situation dans l’état reviendrait à un
abandon du combat pour l’égalité des droits et, au final, à l’abandon du
combat de notre classe pour son ÉMANCIPATION.

A+ dans les luttes ; -pj49-

"Soyons touTEs des électrons libres et de notre union naîtra la bombe
atomique sociale"

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