La pratique s’est systématisée depuis la rentrée scolaire 2024/2025, la police vient fouiller les sacs à l’entrée des établissements scolaires du secondaire (collèges et lycées). Des ordres initiés par la ministre de l’Education Nationale E. Borne main dans la main avec Retailleau dans un objectif de « sécurisation » des établissements. C’est même depuis la cité scolaire de Lacassagne en février dernier que la ministre a annoncé son grand plan de sécurisation des bahuts, vidéosurveillance, boutons d’alerte et... renforcement des fouilles.
Dans l’académie de Lyon (Loire, Rhône et Ain), de nombreuses fouilles ont visiblement été réalisées devant des collèges et des lycées suite à une circulaire gouvernementale adressée aux préfectures. En mars, des fouilles ont par exemple été réalisées au lycée professionnel des Canuts à Vaulx-en-Velin en fin d’après-midi à la sortie des cours. Une quarantaine d’autres opérations ont eu lieu début mai dans divers établissements de l’académie. Des fouilles réalisées au faciès selon les personnels, avec un différenciel d’attention aux contenus des sacs en fonctions des ados se présentant devant la table de fouille, ce dont les élèves se sont vite rendu compte. Un commissaire roannais disait même avoir l’autorisation du procureur pour réaliser des palpations sur les élèves si nécessaire, après avoir contrôlé près de 200 lycéen’nes le 13 mai dernier. Une sacrée ambiance.
Le ministère se gargarisait fin avril d’avoir effectué près de 1000 contrôles depuis début mars, il est facile d’estimer que ce chiffre a continué d’augmenter en regardant la presse quotidienne régionale depuis cette date.
La banalisation de la présence policière aux abords des établissements scolaires est largement permise par les services du ministère de l’Education nationale, à commencer par les Directions académiques des services de l’Éducation nationale (DASEN), qui laissent faire voire encouragent leurs personnels (chefs de direction) à accepter ces contrôles. Le climat entretenu par ces contrôles réguliers aux entrées des bahuts est alarmante et normalise une displinarisation des jeunes où l’école force les élèves à être en contact avec la police et sa répression.
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