Quelques schtroumpferies en intro :
Il existe différentes forces de l’ordre. Les CRS, les RG, les gendarmes mobiles, la Bac sont présents afin d’obliger les manifestant-es à se comporter tel que la préfecture ou les autorités politiques l’on décidé.
La police n’est pas là pour protéger les manifestant-es. Elle utilise sans hésitation la violence (coups, tonfas, gazeuse, täser, flash-ball,etc.) contre les manifestant-es.
Les RG (agents des Renseignements Généraux) sont des délateurs professionnels. Ceux-ci cherchent des informations sur un-e/des individu-es pour agir et limiter au maximum les effets d’une manifestation ou d’un mouvement social. Ils aiment beaucoup prendre en photos, filmer et questionner des manifestant-es.
On trouve parfois un service d’ordre (SO). Les individu-es qui le composent devraient être uniquement chargé.es de veiller à la protection des manifestant.es. Ainsi, il n’a pour fonction, ni de filtrer, ni d’intervenir contre un.e ou plusieurs manifestant.es ni même de contrôler.
Avant de partir :
Pour éviter les interpellations isolées (ou tabassages), qui empêchent une dés-arrestation collective, il est préférable de rester non seulement groupé.es, mais aussi dans la foule. Une foule est toujours plus forte quand elle est compacte que quand elle est dispersée. Un groupe soudé, en chaîne, est moins facile à identifier et permet d’avancer avec force, ou de reculer avec mesure pour que personne ne se fasse arrêter.
Si la police tente de cibler un.e manifestant.e, le mieux à faire, c’est de former une chaîne humaine, de rester solidaires. Si tu quittes la manif, évite de partir seul.e.
Attention, en plus des flics qui photographient et filment à-tout-va, des caméras jalonnent la ville de Lyon ! Un foulard, une capuche, en plus de protéger des gaz, permettent de ne pas trop se faire repérer (pense à les enlever dès que la foule est dispersée, car là, c’est la repère).
Enfin, évite les habits trop repérables, ce sont des éléments qui sont mobilisés par les flics, a posteriori, dans les procès verbaux, pour servir de preuves au tribunal. De plus, et si possible, ne t’habille pas trop ample (facile à attraper), porte de bonnes chaussures (bien lacées, pour courir, c’est mieux), et prévois un change au cas où tu te fasses repérer.
En cas d’arrestations :
Pour les témoins :
pense à demander les noms et prénoms de l’interpellé.e et de quelqu’un.e à contacter, ça aide ensuite pour le suivi des associations /collectifs contre la répression (Témoins).
si tu as un appareil photo, une caméra, sers t’en : le maximum de preuves est souhaitable pour peser sur la parole d’un-e flic au tribunal.
contacte une association de défense contre la répression (Témoins lyon, décidemment, …)
Pour les victimes :
En cas d’arrestation, crie ton nom aux témoins présents. En toutes circonstances, essaye de rester calme et poli.e (je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire)
les forces de l’ordre n’ont pas le droit de te demander de retirer un autocollant que tu portes, idem pour un drapeau ou une banderole.
Lors d’un contrôle d’identité ou une garde à vue, tu as des droits. Lorsqu’ils sont bafoués, il est toujours utile de le noter sur le P.V. et d’en parler à ton avocat.e.
Lors de l’interpellation, l’agent ne peut accomplir qu’une palpation de sécurité et non des « attouchements » ou une fouille au corps. Tu as le droit d’appeler au téléphone une personne de ton choix.
Les policiers ou les gendarmes ont le droit de te retenir pendant quatre heures, à partir du contrôle d’identité, afin de vérifier tes papiers.
Si tu n’es pas mis en garde à vue, exige une copie du P.V. du contrôle d’identité avant de partir. Ne signe le P.V. que si tu es d’accord avec ce qui est écrit dessus ; sinon, refuse de le signer ou ajoute une correction au P.V. avec un stylo suivi de ta signature et met un trait s’il y a du blanc à la fin.
Pendant une garde à vue :
La durée de la garde à vue est calculée à partir de l’heure de ton interpellation (les 4 heures de vérifications d’identité incluses). Elle est de 48 heures ou plus : 96 heures pour les affaires de stupéfiants ou de terrorisme, elle pourra être de 144 heures avec le nouveau projet de Sarko.
Tu as le droit de savoir de quelle infraction on t’accuse.
À tout moment, toi ou un membre de ta famille a le droit de demander à ce que tu sois examiné.e par un médecin (puis de faire une deuxième demande après 24 heures de garde à vue. Pendant la garde à vue, les agents ont le droit de fouiller les vêtements et également l’intérieur du corps (mais par un agent du même sexe)
Tu as le droit de te taire : le mieux, c’est d’attendre de voir ton avocat.e avant de répondre aux questions posées par les agents.
Ne signe le P.V. que si tu es d’accord avec ce qui est écrit dessus : vérifie. Pour te faire parler, les agents peuvent faire du chantage. Par exemple, raconter que tes enfants finiront à la DDASS, que des témoins et complices t’ont dénoncé.e, que tu seras relâché.e si tu avoues. Ne les crois pas, ce sont peut-être des astuces afin de te déstabiliser encore plus.
Tu as le droit de refuser une comparution immédiate ; avant de prendre une décision, écoute les conseils de ton avocat.e. Souvent, il est préférable de refuser car cela laisse plus de temps pour préparer ta défense.
Idem pour le fichage ADN : tu as le droit de ne pas accepter cette pratique de fichage systématisé. Une amende peut cependant t’être adressée. Dans ce cas-là, il existe la caisse de soutien face à la répression. Il vaut mieux payer (à plusieurs) que d’être connu.e jusque dans tes cheveux/salive/poils…
En cas de violences policières, ne reste pas seul.e : prends ou fais prendre en photo les coups et blessures immédiatement. Va chez un médecin ou aux urgences d’Édouard Herriot (Lyon 3ème) pour te faire faire un véritable certificat médical. En cas de blessure grave, demande une ITT (Interruption totale de travail) . Garde tes objets et vêtements souillés. Contacte une association de soutien aux victimes de violences policières, bref, ne reste pas isolé.e.
Enfin, tu as le droit de porter plainte contre la police ou la gendarmerie en envoyant une lettre recommandée auprès du doyen des juges d’instructions en te constituant partie civile (et non pas en allant le faire à un poste de police) Il vaut mieux demander l’aide d’un.e avocat.e ou d’une association (Témoins Lyon, par exemple).
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