De 17 heures jusqu’à plus de 20 heures, sous une pluie battante, les chilien.nes de Lyon et leurs soutiens ont chanté, dansé au son des cazerolas (concert de casseroles). Avec slogans et banderoles parmi lesquels :
Le Chili n’a plus peur
L’histoire est la notre, c’est le peuple qui la fait
Pinera assassin
Le Chili se réveille
L’essentiel est invisible pour l’Etat
Depuis le 14 octobre, les habitants de Santiago du Chili, rejoints par de nombreuses autres villes, se sont révoltés contre la hausse du prix du ticket de métro, faisant éclater la colère déjà exprimée dans différents mouvements, contre la privatisation quasi totale et les coûts exorbitants de la Santé, de l’Education et la réforme des retraites. Le Chili, bien qu’étant considéré comme l’un des pays les plus riches et des plus stable d’Amérique latine, est aussi l’un des plus inégalitaires, avec une précarisation croissante des travailleurs, et un surendettement quasi généralisé de toute la population.
C’est aux cris de "Frauder, pas payer, est un moyen de lutter" que les habitants de Santiago ont pris d’assaut les stations de métro et détruit les tourniquets. Face à la répression certaines stations ont été incendiés, ainsi que le bâtiment de lEnel ( compagnie d’électricité) et des magasins pillés.
Pinera, le président du Chili ( droite ultra libérale), a déclaré l’Etat d’urgence et confié le maintien de l’ordre au général Iturriaga qui a aussitôt envoyé les chars et les soldats dans la ville pour mater la révolte. Malgré le couvre- feu, la population continue de défier l’armée par de nombreux rassemblements accompagnés de concerts de casseroles au cri de "El Pueblo, Unido, Jamas Sera Vencido", « le Chili n’a plus peur ». Le président a aussi déclaré que le Chili était "en état de guerre" alors que c’est lui qui déclare la guerre à son peuple. Un appel à la grève générale a été lancé par les principaux syndicats (portuaire, minier, enseignement, étudiant, etc…) et contrairement à ce qui s’est passé en France, ils se solidarisent avec le mouvement.
Aujourd’hui le bilan est déjà lourd, 18 morts recensés, des centaines de blessés, plus d’un millier d’arrestations , qui rappelle les tristes moments de la dictature.
D’un bout à l’autre du monde, les mouvements contre les inégalités devenues insupportables et pour la dignité se multiplient : (Equateur , Brésil, Liban, Algérie, Les gilets jaunes en France etc..) avec une remise en cause de la représentativité des dirigeants et la dénonciation de la corruption.
Aujourd’hui, Pinera a fait son mea culpa, demandé pardon à son peuple et promis des mesures sociales mais les miettes concédées (blocage de l’augmentation des prix de l’électricité, création d’un salaire minimum, augmentation symbolique des retraites) n’a convaincu et personne et ne calmera pas la colère des chilien.ne.s. contre ce systême.
Les chilien.nes de Lyon appellent à la solidarité internationale.
Nous vous tiendrons informés des prochains rendez vous :
Dimanche 27 octobre de 15 heures à 18 heures devant le Palais de Justice des 24 Colonnes de Lyon , cazerolas ( concert de casseroles) contre la répression qui frappe le peuple chilien et pour exprimer notre solidarité avec cette lutte exemplaire. Apportez vos casseroles !
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