Roms : la Croix-Rouge lyonnaise renoue avec des pratiques indignes d’un autre siècle

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Dans la nuit du 4 au 5 février, un campement de familles roms prend feu dans des circonstances indéterminées le long du périphérique. Immédiatement, la mairie de Bron propose aux familles de se réfugier dans un gymnase, le temps de trouver une solution de relogement. La Croix-Rouge prend alors en charge la gestion du gymnase pour une semaine. Le 21 février, la Ligue des Droits de l’Homme adresse un courrier au préfet dans lequel elle dénonce le port obligatoire de bracelets pour les familles roms.

Dans la nuit du 4 au 5 février, un campement de familles roms prend feu dans des circonstances indéterminées le long du périphérique. Immédiatement, la mairie de Bron propose aux familles de se réfugier dans un gymnase, le temps de trouver une solution de relogement. La Croix-Rouge prend alors en charge la gestion du gymnase pour une semaine, avant que la préfecture ne le réquisitionne à son tour et en confie la gestion à une autre association.

Jusqu’ici tout va bien. Enfin, on pensait.
Le 21 février, la Ligue des Droits de l’Homme adresse un courrier au préfet dans lequel elle dénonce…
… Le port obligatoire de bracelets pour les familles roms :
« Vous entendrez cependant que la méthode nous interpelle. Elle nous paraît stigmatisante et même discriminante au sens légal du terme. Elle renvoie aussi à des pratiques que nous espérons d’un autre siècle et qui faisait de la différenciation des personnes un fondement de société. », écrit-elle au préfet.

En effet, pour mieux reconnaître les « réfugiés », comme elle les appelle, entretenant ainsi une confusion entre des demandeurs d’asile et des citoyens européens, la Croix-Rouge a imposé aux familles le port d’un signe distinctif, en l’occurrence un bracelet de couleur. Et on ne s’est pas contenté de marquer ainsi les adultes, même les enfants y ont droit (voir photo)

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« C’est le même principe que dans une soirée ou un camping » souligne Loïc Rey, le dirigeant de la Croix-Rouge dans une interview au journal local.

On semble s’y connaître en soirée ou en camping à la Croix-Rouge. Plus qu’en droit ou en respect des personnes.

50 personnes dont de très nombreux enfants viennent de tout perdre dans un incendie : leur maison, leurs vêtements, leurs affaires personnelles… Alors, pour leur remonter le moral, on fait comme s’ils étaient en soirée ou en camping et on les oblige à porter un bracelet au poignet… Il s’est cru au Club Med, le G.O. de la Croix-Rouge ?

Comment cela est-il encore possible de nos jours ?
On connaît tous la campagne de stigmatisation dont sont victimes les roms depuis le discours de Grenoble de Sarkozy. Enfin, tous, sauf certains apparemment.

Est-ce bien nécessaire d’en rajouter en obligeant des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards à porter des bracelets ? Ne pouvait-on pas tout simplement leur demander leur nom. Et oui, même les roms portent un nom…

Au passage, la Croix-Rouge en profite pour railler la Mairie de Bron :
« On a juste vu un responsable municipal à la sécurité de Bron. On a su après que le maire de Bron n’était pas d’accord, on ne l’a pas vue pour autant. »

La mise en cause de la mairie est mal venue. Madame le Maire était là pour accueillir les familles aux gymnase et organiser l’accueil bien avant les premiers uniformes de la Croix-Rouge.

Si même les associations humanitaires s’y mettent… Où va-ton ? Décidément, les roms n’ont pas fini d’être stigmatisés.

Monsieur le Préfet,
C’est avec étonnement que nous avons eu connaissance, par des Ligueurs présents sur le terrain et ayant pu le vérifier d’eux-mêmes, de certaines méthodes utilisées par le prestataire pour gérer les personnes actuellement hébergées dans le gymnase Charron de Bron.

Comme vous le savez, dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 février dernier, le campement, dans lequel une cinquantaine de Rroms était réfugiée, à proximité du boulevard Laurent Bonnevay, était la proie des flammes. Par l’intervention diligente de vos services et de Mme le Maire de Bron Annie GUILLEMOT, les victimes bénéficiaient d’un accueil dans le gymnase Felix Charron à proximité. La qualité de l’accueil dans des temps et conditions aussi limités était soulignée par les militants du Collectif Rroms, parmi lesquels plusieurs ligueurs.

Cette reconnaissance du travail fait explique d’autant notre étonnement lorsque nous avons été avertis que pour distinguer les Rroms des autres personnes présentes, pour permettre leur « reconnaissance » plus facilement par les travailleurs sociaux actifs sur place, des bracelets de différentes couleurs étaient utilisés.
Nous ne nous permettrons pas de juger des motivations qui ont conduit ces agents à agir de la sorte.

Vous entendrez cependant que la méthode nous interpelle. Elle nous paraît stigmatisante et même discriminante au sens légal du terme. Elle renvoie aussi à des pratiques que nous espérons d’un autre siècle et qui faisait de la différenciation des personnes un fondement de société.
C’est pourquoi, nous espérons que ce regrettable incident sera rapidement corrigé et que vous interviendrez en votre qualité de responsable du plan d’hébergement d’urgence pour que le prestataire local mette fin à cette méthode.
Dans l’attente de votre réponse et assuré que vous partagez avec nous les valeurs républicaines et humanistes qui motivent notre réaction, nous vous prions, Monsieur le préfet, d’agréer nos respectueuses et républicaines salutations,

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  • Le 28 février 2012 à 18:55, par coco rico

    Les enfoirés... Pourquoi même aux enfants ?
    Ils avaient peur que le bébé se sauve ou qu’un autre bébé rentre tout seul dans le gymnase ? Ils sont trop C...
    A quand une étoile jaune ?

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