Depuis le 1er novembre tous les travailleurs des « Aciéries grecques » (Helliniki Halivourgia) sont en grève dans la zone industrielle d’Athènes. Quelques jours avant, le patronat les avait mis devant un choix impossible : accepter des réductions de leurs heures de travail et bien sur de 40% de leurs salaires ou le licenciement de 100 personnes. L’assemblée générale des travailleurs de « Helliniki Halivourgia » n’a accepté aucune des deux propositions. La réponse de la direction était le licenciement immédiat de 34 personnes. L’entreprise prétend avoir été affectée par la crise économique, alors qu’elle a augmenté de manière importante sa production dans les trois dernières années (de 194.600 tonnes en 2009 à 266.000 en 2011). Elle demande aux ouvriers de travailler dans ces fonderies à températures plus de 40°C pour 500 euros, s’ils ne veulent pas se retrouver à la rue le lendemain. Les ouvriers se sont mis en grève, en se montrant solidaires de leurs collègues licenciés, en préservant la seule chose qui leur reste : leur dignité. Sept personnes ont perdu la vie dans ce lieu de travail difficile en 33 ans. Ils risquent leur santé et pendant toute leur vie se levaient à 6h00 du matin pour gagner de quoi nourrir leurs familles.
La crise est un prétexte pour abolir tout droit de travail et sacrifier la dignité humaine au nom du profit. Actuellement, bon nombre de salariés subit ce genre de chantage en Grèce : signer des conventions individuelles qui donnent le droit au patronat de licencier sans dédommagements, ou voir son salaire chuter de 40 à 50%. C’est une tactique répandue en Grèce depuis deux ans, qui bafoue les droits du travail et conduit à l’augmentation du chômage. Des employés exaspérés, par peur de voir leurs familles dans la rue, ont accepté ces mesures, en pliant devant les chantages du patronat.
Les travailleurs de « Helliniki Halivourgia » ont décidé de dire STOP !
Ainsi, leur lutte s’est érigée en symbole contre la suppression des droits de milliers de travailleurs.
Malgré le fait que la direction de l’usine ait enfoncé le clou, en annonçant le licenciement de 50 personnes en tout et pour tout au cours de la grève, les grévistes restent solidaires et continuent leur combat. C’est un combat mené au nom de tous les travailleurs qui n’ont pas eu la force de résister. Ils incarnent le ras le bol face à la pression quotidienne exercée par le patronat.
L’impact de leur effort fut énorme : des milliers de personnes ont manifesté leur soutien moral et financier. Plusieurs messages de solidarité arrivent du monde entier : des syndicats d’Argentine, du Chili, de Russie ou d’Espagne. En Grèce, une grève générale dans la zone industrielle qui entoure l’usine a eu lieu le 13 Décembre pour soutenir celle des métallos, phénomène extrêmement rare dans l’histoire du pays. En plus, non seulement des travailleurs et des syndicats, mais des retraités, des lycéens et des étudiants ont offert de l’argent à la caisse de solidarité des grévistes, ou des produits alimentaires.
Dans l’esprit de solidarité internationale, une soirée de soutien est organisée le vendredi 13 janvier à l’Atelier des Canulars, 91 rue Montesquieu, Lyon 7e.
Au programme, une discussion sur la grève en question et la situation en Grèce en générale, suivie d’une bouffe et de musiques grecques. Affiches militantes grecques à prix libre. Les sous récoltés seront directement envoyés aux travailleurs-grévistes des Aciéries grecques.
Leur lutte est la nôtre !
Leur victoire sera notre victoire !
Soirée organisée par des étudiant/es et travailleurs/es grec/ques
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