Solidarité avec les anarchos d’Afrique australe

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Un communiqué de la Fédération anarcho-communiste du Swaziland
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Rapport sur la Journée de la jeunesse du Swaziland et les seize activistes pro-démocratiques qui risquent la peine de mort.

La Fédération anarcho-communiste du Swaziland appelle à la solidarité internationale et expose ses revendications. La Fédération anarcho-communiste de Zabalaza (ZACF [1]) rappelle qu’une femme est récemment morte suite aux tortures infligées par la police de Swaziland,
pour le simple fait d’avoir été mariée à un membre du Mouvement démocratique uni du peuple, le PUDEMO. Et elle signale que seize activistes pro-démocratiques ont été arrêtés en décembre après des attaques à la bombe incendiaire. Les charges qui pèsent sur eux
s’élèvent maintenant à la « haute trahison ». Ils attendent leur condamnation à mort ou leur emprisonnement à vie. Et des douzaines de leaders pro-démocratiques et d’activistes fuient le pays, par crainte pour leur vie.

La ZACF n’approuve pas les attaques à la bombe incendiaire, car elle a unanimement rejeté le terrorisme en faveur de la mobilisation de masse. Mais elle défend les 16 membres du PUDEMO et de SWAYOCO et exige leur libération, qu’ils aient participé ou non aux attaques. Pour la ZACF, le fait que les gens
aient recouru à la violence pour se faire entendre, lorsqu’ils parlent ou agissent contre cette monarchie brutale, indique seulement la pesanteur de la réalité de la vie pour la majorité de Swazis sous cette dictature agonisante. Et cela révèle également jusqu’où les gens sont disposés à aller dans leur lutte pour la démocratie et dans leur lutte à l’encontre de l’injustice du régime de Tinkhundla.

Nous, radicaux et révolutionnaires d’Afrique du sud et du monde entier, nous devons nous rappeler que le peuple du Swaziland a aidé les combattants de la liberté sud-africains pendant la lutte contre l’apartheid. Et qu’il est temps, maintenant, d’aider à son tour, martèle la ZACF. Nous devons également nous rappeler qu’une lutte très similaire est menée dans un autre pays voisin, le Zimbabwe, contre un système aussi autoritaire et corrompu. Ce faisant, nous devons reconnaître que nous ne pouvons pas séparer ces luttes l’une de l’autre, comme nous devons mettre en pratique la solidarité régionale dont il a été question au Forum social
d’Afrique du Sud et au Camp de la jeunesse uhuru à Harare en décembre.

Ce samedi 21 janvier s’est déroulée la Journée de la jeunesse du Swaziland, traditionnellement marquée par la répression violente des rassemblements paisibles de la jeunesse. À cette occasion, la Fédération anarcho-communiste de Zabalaza demande à quiconque prend au sérieux la solidarité internationale contre le capitalisme et en faveur de la démocratie d’organiser des activités, des actions et des événements en solidarité non seulement avec la jeunesse swazi et ceux qui luttent contre la monarchie, mais également en solidarité avec les personnes en lutte au Zimbabwe.

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Il est inacceptable que 16 de nos camarades soient déjà prison et y attendent leur condamnation à mort ou leur emprisonnement à vie, déclare la Fédération. Aussi La ZACF exige leur libération immédiate et lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle manifeste sa solidarité avec le peuple du Swaziland dans les semaines et même dans les mois à venir. Que cela soit aussi un avertissement au régime des Tinkhundla [2] : que notre conscience ne nous laissera pas nous asseoir tandis qu’ils torturent, emprisonnent et tuent des personnes dont le seul crime est de combattre pour la justice sociale et pour la liberté.

Reconnaissant que le peuple opprimé du Swaziland a des demandes spécifiques, qu’elle approuve, si elles sont progressistes et démocratiques, la ZACF exige ce qui suit :

  1. l’amnistie générale pour tous les prisonniers politiques ;
  2. la liberté d’association, d’assemblée et de parole, et les pleins droits syndicaux ;
  3. l’abolition des pseudo-démocratiques structures du pouvoir étatique et monarchique du Thikundla, du Liqoqo, et leur remplacement par des assemblées populaires de la classe travailleuse, des pauvres et de la paysannerie, décentralisées et basées sur la démocratie directe ;
  4. des droits égaux pour les femmes ;
  5. l’abolition de tous les privilèges et en particulier le pouvoir de voler la terre des pauvres ;
  6. la redistribution de la terre dans les secteurs commerciaux et traditionnels ;
  7. l’éducation libre et démocratique, avec une représentation étudiante aux conseils dans les écoles ;
  8. une campagne vivante de salaires dans les plantations, les usines et les fermes ;
  9. l’interdiction des retraits, et des jobs décents bien-payés pour tous.

Ils peuvent nous arrêter, nous torturer, et nous battre. Mais ils ne nous vaincront jamais !

P.-S.

Contact de la ZACF ici.

Notes

[1Zabalaza : rebellion ou révolutionnaire dans une des langues africaines de cette région.

[2Tinkhundla : voir ici comment fonctionne le système parlementaire du Swaziland avec les Tinkundla.

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