Voir ÉDUCATION SANS FRONTIÈRES
Dimanche midi :
Le juge des libertés a refusé la mise en liberté sous prétexte que les époux Raba avaient fait obstacle à leur embarquement, ce qui est complètement faux puisque Monsieur Raba a été menotté et scotché : il n’avait donc aucune possibilité de réactions. Le juge n’a pas répondu sur le fait que des enfants selon la loi ne doivent en aucune façon se retrouver dans un centre d’enfermement comme un centre de rétention.
Cette famille, qui est en France depuis plus de cinq ans, entre totalement dans le cadre de la circulaire Sarkozy, qui leur permettrait une régularisation immédiate. Or, le préfet de Haute-Saône n’a jamais répondu sur ce point, alors que tout a été fait dans les temps. Au lieu de régulariser cette famille alors que ça peut se faire légalement dans ce cas, et alors qu’elle est en danger si on la renvoie au Kosovo, on vient d’apprendre que le préfet de Haute-Saône vient d’affrêter un avion à partir du Bourget, qui viendrait à l’ancien aéroport de Lyon-Bron à destination de Pristina pour y expulser la famille Raba !
Par l’intermédiaire de l’avocate, la famille a décidée de faire appel de cette décision du juge des libertés. L’audience en appel aux 24 colonnes aura probablement lieu lundi 4 décembre vers 11h ou en début d’après-midi.
Continuons la mobilisation pour que cette famille reste en France et que les enfants retrouvent leurs camarades de classe.
Un rassemblement est prévu devant la préfecture mardi 5 décembre à 18h.
Samedi soir :
Les deux passagers ont été libérés vers midi 15, des élus s’étaient mobilisés pour venir les chercher plus nous. Le vice président du conseil régional raconte comment il a été soulevé et embarqué avec violence malgré ses protestations et ensuite gardé à vue. Air France veut porter plainte contre lui au civil pour dommage et retard d’avion.
A 15h15 coup de téléphone du frère de Monsieur Raba, la famille est revenue à Lyon, Madame Raba est bléssée. Nous nous précipitons au centre de rétention, ils sont bien là, beaucoup d’attente pour les visites, les policiers pas vraiment ravis de nous voir mais confirment que les Raba sont bien là.
L’avocate, Marie-Noëlle Fréry, prévenue arrive et rentre dans le centre. Ensuite nous avons pu les visiter deux par deux.
La famille a été réveillée ce matin, la police leur a expliqué que le jugement du juge des libertés avait lieu à Paris parce qu’à Lyon il n’y a pas de jugement le dimanche. Ils se sont donc laissés embarqués calmement, la police assurant que ce n’était pas une expulsion, ce qui explique leur calme à Lyon.
Arrivés à Paris, transbordement dans un petit avion kosovar, là, ils ont compris que c’était l’expulsion.
Ils ont commencé à protester et à résister. Monsieur Raba a été menotté et scotché, baillonné devant ses enfants, Madame Raba a refusé de quitter la fourgonnette elle en a violemment été tirée par cinq policiers qui l’ont portée dans l’avion. Elle s’est accrochée à tout ce qu’elle a pu et notamment à l’escalier, elle a été traînée avec force et arrachée à la passerelle et là elle a été bléssée au pied et abondamment contusionnée. Les enfants pleuraient, ils sont choqués, l’aîné a été bousculé par les policiers. Dans l’avion, assise sur son siège elle a continué à se débattre, le commandant de bord a alors refusé l’embarquement et le départ de l’avion. La police a redescendu la famille et conduit Madame Raba à l’hôpital, les médecins souhaitaient l’hospitaliser vu son état surtout nerveux , angoisse et choc, la police a refusé et les a ramené illico à Lyon.
Compléments d'info à l'article