Soutenons la famille Raba pour qu’elle ne soit pas expulsée !

1658 visites

Suite à une tentative d’expulsion dissimulée vers le Kosovo, mais mouvementée et ratée, la famille Raba est passée devant le juge des libertés ce dimanche 3 décembre à 9h30 au tribunal rue Servient, qui a refusé de libérer la famille. Appel de cette décision aux 24 colonnes : La famille RABA passe en appel devant le juge des libertés : mardi 5 décembre à 11h, à la Cour d’appel (entrée rue de la Bombarde dans le Vieux Lyon), salle H. Il faut qu’il y ait du monde !

Cette famille doit rester ici ! Manifestation devant la préfecture ce mardi 5 décembre à 18h.

Voir ÉDUCATION SANS FRONTIÈRES

Dimanche midi :

Le juge des libertés a refusé la mise en liberté sous prétexte que les époux Raba avaient fait obstacle à leur embarquement, ce qui est complètement faux puisque Monsieur Raba a été menotté et scotché : il n’avait donc aucune possibilité de réactions. Le juge n’a pas répondu sur le fait que des enfants selon la loi ne doivent en aucune façon se retrouver dans un centre d’enfermement comme un centre de rétention.

Cette famille, qui est en France depuis plus de cinq ans, entre totalement dans le cadre de la circulaire Sarkozy, qui leur permettrait une régularisation immédiate. Or, le préfet de Haute-Saône n’a jamais répondu sur ce point, alors que tout a été fait dans les temps. Au lieu de régulariser cette famille alors que ça peut se faire légalement dans ce cas, et alors qu’elle est en danger si on la renvoie au Kosovo, on vient d’apprendre que le préfet de Haute-Saône vient d’affrêter un avion à partir du Bourget, qui viendrait à l’ancien aéroport de Lyon-Bron à destination de Pristina pour y expulser la famille Raba !

Par l’intermédiaire de l’avocate, la famille a décidée de faire appel de cette décision du juge des libertés. L’audience en appel aux 24 colonnes aura probablement lieu lundi 4 décembre vers 11h ou en début d’après-midi.

Continuons la mobilisation pour que cette famille reste en France et que les enfants retrouvent leurs camarades de classe.

Un rassemblement est prévu devant la préfecture mardi 5 décembre à 18h.

Samedi soir :

Les deux passagers ont été libérés vers midi 15, des élus s’étaient mobilisés pour venir les chercher plus nous. Le vice président du conseil régional raconte comment il a été soulevé et embarqué avec violence malgré ses protestations et ensuite gardé à vue. Air France veut porter plainte contre lui au civil pour dommage et retard d’avion.

A 15h15 coup de téléphone du frère de Monsieur Raba, la famille est revenue à Lyon, Madame Raba est bléssée. Nous nous précipitons au centre de rétention, ils sont bien là, beaucoup d’attente pour les visites, les policiers pas vraiment ravis de nous voir mais confirment que les Raba sont bien là.

L’avocate, Marie-Noëlle Fréry, prévenue arrive et rentre dans le centre. Ensuite nous avons pu les visiter deux par deux.

La famille a été réveillée ce matin, la police leur a expliqué que le jugement du juge des libertés avait lieu à Paris parce qu’à Lyon il n’y a pas de jugement le dimanche. Ils se sont donc laissés embarqués calmement, la police assurant que ce n’était pas une expulsion, ce qui explique leur calme à Lyon.

Arrivés à Paris, transbordement dans un petit avion kosovar, là, ils ont compris que c’était l’expulsion.

Ils ont commencé à protester et à résister. Monsieur Raba a été menotté et scotché, baillonné devant ses enfants, Madame Raba a refusé de quitter la fourgonnette elle en a violemment été tirée par cinq policiers qui l’ont portée dans l’avion. Elle s’est accrochée à tout ce qu’elle a pu et notamment à l’escalier, elle a été traînée avec force et arrachée à la passerelle et là elle a été bléssée au pied et abondamment contusionnée. Les enfants pleuraient, ils sont choqués, l’aîné a été bousculé par les policiers. Dans l’avion, assise sur son siège elle a continué à se débattre, le commandant de bord a alors refusé l’embarquement et le départ de l’avion. La police a redescendu la famille et conduit Madame Raba à l’hôpital, les médecins souhaitaient l’hospitaliser vu son état surtout nerveux , angoisse et choc, la police a refusé et les a ramené illico à Lyon.

La famille Raba passe devant le juge des libertés demain dimanche 3 décembre à 9h30 au tribunal rue Servient.

Venons la soutenir !

P.-S.

Soutien énorme à cette famille en Haute-Saône

UN PRÉFET qui campe sur son INTRANSIGEANCE

Des parents qui risquent leur peau en retournant au Kosovo, des enfants qui ne comprennent pas pourquoi on les arrache à leurs copains, à leurs jeux, à leur école. Des habitants qui, eux non plus, ne comprennent pas pourquoi cette famille doit partir.

Toute une petite ville, Gray dans la Haute Saône, se mobilise pour défendre une famille. C’est une famille ordinaire, des parents, Monsieur et Madame Raba, et trois enfants scolarisés, Qirim, 8 ans, est en primaire, les deux petits sont en maternelle. Rien que de très banal, mais voilà, ils sont réfugiés.

Alors, parents d’élèves et habitants découvrent chaque jour un peu de l’horreur qu’on fait vivre à ceux qu’ils connaissent comme une famille de leur quartier : le 16 novembre, les enfants ne viennent pas à l’école, ils ont été arrêtés avec leurs parents au petit matin, transportés à Lyon et mis en rétention. Ni les parents, ni les enfants ne sont de dangereux malfaiteurs, ce sont des réfugiés du Kosovo. Monsieur Raba a eu le tort de refuser de participer avec l’UCK à des expéditions visant à brûler des villages serbes. En représailles sa femme a subi de très graves violences, ils ont fuit avec leur enfant, Qirim, et ont cherché protection en France, en Haute Saône. Ils sont arrivés le 9 novembre 2001. Plusieurs demandes d’asile ont été rejetées alors que les 5 frères et les deux soeurs de monsieur RABA sont tous réfugiés politiques, 4 en France, 1 en Suisse, 1 en Autriche et 1 en Suède. Eux n’ont pas eu cette chance, les autorités les stigmatisent sous le nom de sans papiers. Pourtant, ils ont tenté de construire une vie ici, deux enfants sont nés et tous ont été parfaitement acceptés.

Cet été ils ont à nouveau déposé un dossier de régularisation, pour lequel ils n’ont même pas eu de réponse. Une famille de plus qui remplit les critères demandés et qui pourtant risque d’être expulsée.
Depuis ce jour du 16 novembre, les parents et les habitants s’organisent avev le réseau "Éducation Sans Frontières" :
vendredi 17 novembre, rassemblement devant l’école et devant la préfecture à Vesoul, rencontre avec le préfet sans succès.
Lundi 2O novembre, plusieurs personnes venues de Gray rendent visite aux Raba en rétention. Ils sont horrifiés de cette prison dans laquelle on place des enfants de 3, 4 et 7 ans.
Mardi 21 novembre nouveau rassemblement devant l’école, une pétition circule.
Mercredi 22, nouvelle entrevue à la préfecture.
Jeudi 23, installation des chaises vides des trois enfants devant leur école, elles attendent leur retour. Les copains de classe envoient des dessins à leurs amis « retenus » loin d’eux.
Vendredi 24 novembre, nouveau voyage à Lyon, cette fois en mini-bus pour apporter dessins et réconfort. La délégation rentre assommée et horrifiée de ce qu’elle a vu et de l’angoisse de cette famille.
Samedi 25, nouveau rassemblement à Gray, les habitants viennent prendre les nouvelles de la délégation de la veille.
Lundi 26 novembre, rassemblement à Gray et à Vesoul. Le maire de Gray reçoit les habitants, pas le Préfet. Désormais rassemblement chaque soir pour obtenir la libération et la régularisation de la famille Raba. La pétition a recueilli plus de 3 000 signatures.

Le préfet de Haute-Saône, M. Lamy qui a eu connaissance du dossier de la famille Raba, et, le ministre de l’intérieur, M. Sarkozy qui ne peut l’ignorer, savent ce qu’ont vécu et ce qu’encourent M. et Mme Raba s’ils les expulsaient au Kosovo. Ils savent que leurs tortionnaires, qui ont des responsabilités au sein de la police kosovare, seraient passibles des Tribunaux Pénaux Internationaux. Il parait alors incompréhensible qu’ils puissent aller jusqu’à conduire cette famille à croiser de nouveau le chemin de leurs tortionnaires. Nous demandons à M. Lamy et à M. Sarkozy d’agir rapidement afin de libérer et de régulariser la situation de cette famille.

Vendredi 1er décembre, une quarantaine de personnes sont venus vérifier si cette famille n’était pas en partance pour une expulsion à l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry, avec des tracts et une banderolle devant le guichet d’enregistrement des voyageurs. La famille était toujours au centre de rétention. Cette mobilisation sans précédent continue pour cette famille dans le département de Haute-Saône avec des manifestations tous les jours à Gray et à Vesoul. Il y a aussi un soutien de différents élus, et même des élus UMP.

Nous n’accepterons pas l’expulsion de cette famille, leur place est ici, parmi nous.

Publiez !

Comment publier sur Rebellyon.info?

Rebellyon.info n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment être publié !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact [at] rebellyon.info