Victoire pour les femmes de chambre de l’Appart’city Caluire

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4 000€ de remboursements d’heures supp’ non payées ! Les femmes de chambre de l’Appart’city Cité internationale Caluire avaient annoncé qu’elles ne nettoieraient pas les chambres : Pas de salaire versé, pas de travail ! Elles avaient voté la grève pour dénoncer les heures supplémentaires non payées depuis Janvier 2017.

« On travaille de 9h jusqu’à parfois 17h sans pause, sans manger, 6 jours par semaine et à la fin du mois, rien. Juste 600€, comme des esclaves. » Raconte une salariée lors de leur première réunion le 22 novembre dernier. Depuis novembre, les salariés de la société Elégance à laquelle de nombreux hôtels lyonnais sous-traitent l’entretien des chambres, ont décidé de mettre fin à tous ces abus. Après avoir décidé de rejoindre la CNT Solidarité Ouvrière, ils décident le 20 janvier dernier d’écrire un courrier à leur employeur listant leurs revendications communes : paiement horaire effectif, mise en place de pointeuses, nouvelles tenues de travail, primes de panier et d’entretien des tenues ou encore visite médicale, légalement obligatoire. Le 8 mars, ce n’est pas que la journée internationale des droits de la femme qu’elles ont célébré mais bien leurs droits arrachés après plus de deux heures de négociations avec la direction du groupe. Celle-ci finit par accepter la mise en place d’un système de pointage horaire sur tous les hôtels où est présent la société Elégance, la requalification des salariés ayant plus de 2 ans d’ancienneté (augmentation de 8 à 10€/mois en fonction des contrats), l’achat d’une deuxième tenue de travail, l’allocation d’une prime d’entretien de 20€/mois et la convocation de tous les salariés à une visite médicale avant la fin de l’année 2017.

Les salariés travaillant dans 7 hôtels de l’agglomération lyonnaise présents autour de la table des négociations étaient ravis de ses premières victoires mais n’ont pas digéré le refus catégorique à la demande légitime de prime de panier visant à couvrir les frais de déjeuner. Le minimum légal en vigueur dans l’hôtellerie est de 3,52€/jour travaillé. Les femmes de chambre n’en ont jamais vu la couleur. Leur demande d’une prime compensatoire sur les heures supplémentaires passées non payées a également été traitée avec dédain : la société propose un dédommagement de seulement 100€ par salarié. Pour demander ce qui leur est dû, un premier hôtel annonce un mouvement de grève à partir du jeudi 30 mars. Avant même que la grève ait commencé, la société, craignant que le mouvement se diffuse sur tous les hôtels du groupe, annonce le virement de plus de 4 000€ de salaire dû sur janvier/février 2017 pour les 8 salariés d’Appart’city Caluire. Une belle victoire qui renforce encore la détermination des femmes de chambre syndiquées des différents hôtels à poursuivre la lutte.

Elégance est une filiale du groupe Azurial au chiffre d’affaire de 35 millions d’euros en 2015. Florent Boursillon, à la tête de cet empire de la propreté, s’est déjà retrouvé face à la colère de ses salariés en septembre dernier à Marseille. Après près de 15 jours de grève, il concède à une prime de panier de 8€/jour travaillé et la fin du paiement à la chambre. « Nous irons jusqu’au bout. Si elles ont obtenu ça, nous l’obtiendrons aussi » assure Carmen.

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  • Le 31 mars 2017 à 17:31, par

    Premières victoires pour les femmes de chambre sous-traitées par « 
    Élégance » dans les hôtels lyonnais

    Les femmes de chambre de l’Appart’city Cité internationale Caluire
    avaient annoncé qu’elles ne nettoieraient pas les chambres pour dénoncer
    les heures supplémentaires non payées depuis Janvier 2017. Pas de
    salaire versé, pas de travail ! Leur employeur, le sous-traitant
    Élégance (Groupe Azurial) a préféré céder avant la grève notamment en
    remboursant 4 000€ d’heures supp’ non payées. Pour autant, le combat va
    se poursuivre à l’échelle des hôtels sous-traités en région lyonnaise,
    après de premières avancées.

    Avec le syndicat, défendre ses droits...

    « On travaille de 9h jusqu’à parfois 17h sans pause, sans manger, 6
    jours par semaine et à la fin du mois, rien. Juste 600€, comme des
    esclaves. » Raconte une salariée lors de leur première réunion le 22
    novembre dernier. Depuis novembre, les salariés de la société Élégance à
    laquelle de nombreux hôtels lyonnais sous-traitent l’entretien des
    chambres, ont décidé de mettre fin à tous ces abus. Après avoir décidé
    de rejoindre la CNT Solidarité Ouvrière, ils écrivent le 20 janvier
    dernier un courrier à leur employeur listant leurs revendications
    communes : paiement horaire effectif, mise en place de pointeuses,
    nouvelles tenues de travail, primes de panier et d’entretien des tenues
    ou encore visite médicale, légalement obligatoire.
    Le 8 mars, ce n’est pas que la journée internationale des droits de la
    femme qu’elles ont célébré mais bien la reconnaissance de leurs droits
    arrachés après plus de deux heures de négociations avec la direction du
    groupe. Celle-ci finit par accepter la mise en place d’un système de
    pointage horaire sur tous les hôtels où est présent la société Élégance,
    la requalification des salariés ayant plus de 2 ans d’ancienneté
    (augmentation de 8 à 10€/mois en fonction des contrats), l’achat d’une
    deuxième tenue de travail, l’allocation d’une prime d’entretien de
    20€/mois et la convocation de tous les salariés à une visite médicale
    avant la fin de l’année 2017.

    … Et en gagner de nouveaux !

    Les salariés travaillant dans 7 hôtels de l’agglomération lyonnaise
    présents autour de la table des négociations étaient ravis de ces
    premières victoires mais n’ont pas digéré le refus catégorique à la
    demande légitime de prime de panier visant à couvrir les frais de
    déjeuner. Le minimum légal en vigueur dans l’hôtellerie est de
    3,52€/jour travaillé. Les femmes de chambre n’en ont jamais vu la
    couleur. Leur demande d’une prime compensatoire sur les heures
    supplémentaires passées non payées a également été traitée avec dédain :
    la société propose un dédommagement de seulement 100€ par salarié.
    Pour demander ce qui leur est dû, les salarié-e-s d’un premier hôtel
    annoncent un mouvement de grève à partir du jeudi 30 mars. Avant même
    que la grève ait commencé, la société, craignant que le mouvement se
    diffuse sur tous les hôtels du groupe, annonce le virement de plus de 4
    000€ de salaire dû sur janvier/février 2017 pour les 8 salariés
    d’Appart’city Caluire. Une belle victoire qui renforce encore la
    détermination des femmes de chambre syndiquées des différents hôtels à
    poursuivre la lutte.
    Élégance est une filiale du groupe Azurial au chiffre d’affaire de 35
    millions d’euros en 2015. En septembre dernier à Marseille, la société a
    concédé une prime de panier de 8€/jour travaillé et la fin du paiement à
    la chambre, pour pouvoir reprendre le marché à SAMSIC qui affrontait une
    longue grève menée par l ’équipe syndicale de la CNT-Solidarité
    Ouvrière. « Nous irons jusqu’au bout. Si elles ont obtenu ça, nous
    l’obtiendrons aussi », ce qui est possible à Marseille le sera aussi en
    région lyonnaise !

    Le combat continue !

    Syndicat du Nettoyage Rhône-Alpes de la CNT-Solidarité Ouvrière

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