Violences pénitentiaires au Centre de Détention de Roanne

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Vidéo tournée le 4 juillet 2012 au centre de détention de Roanne à l’insu de l’administration pénitentiaire, et suivie d’une lettre explicative écrite par des prisonniers, témoins de la répression du mouvement de protestation.

Bavure pénitentiaire au Centre de détention de Roanne

Mercredi 4 juillet 2012, quatre détenus ont refusé la remontée de promenade pour protester.

Les revendications portaient sur une modification des horaires de promenade et sur toutes les précédentes revendications publiées le 25 avril 2012 par les détenus de Roanne.
A 18h45, les quatre détenus refusent de remonter en cellule et demandent à être entendu dans un esprit pacifique. Boyer (le directeur du CD) préfère lâcher ses chiens, environ dix surveillants équipés de casques, boucliers. La procédure d’intervention de l’Administration Pénitentiaire n’est pas respectée et l’action menée à la cow-boy mais sans lasso (voir vidéo).
L’intervention a d’abord porté sur deux détenus âgés d’une vingtaine d’années malgré qu’un des détenus ait ostensiblement levé les mains en l’air.
Dans la foulée, un groupe de surveillants a chargé boucliers en avant deux détenus. Ceux-ci ripostent pour repousser l’assaut. L’un d’eux se fait ceinturer immédiatement, les autres détenus s’éparpillent dans cette cour sans issue. Les surveillants se sentent dépassés, ce qui a décuplé leur agressivité. La chasse à
l’homme est alors ouverte. Placage à la rugbyman, balayette à la Bruce Lee, les surveillants ont fait l’étalage de leur supériorité physique et numérique. Jusqu’à l’ultime action, l’agression d’un prisonnier âgé dont le seul tort était
d’être en promenade.
Boyer récidive donc dans la manière de gérer les revendications des détenus. Déjà à Corbas, en 2010 deux surveillants avaient été condamnés pour des faits de violence envers des détenus (datant de 2009). Ce directeur exprime sa toute puissance dans son centre de détention déclenchant l’assaut sans négociation et avant même l’horaire de fermeture des cellules, ce qui est vécu comme une provocation par les détenus de Roanne. Certains ont jeté des projectiles type bouteilles d’eau, savon, javel en solidarité avec les quatre victimes de cette nouvelle bavure de Boyer.
Les quatre détenus ont été jetés manu militari au mitard et nous sommes depuis sans nouvelles.

Nous, détenus de Roanne, attestons avec une vidéo à l’appui de la non-violence de ces revendications légitimes et réclamées par l’ensemble des détenus et de la violence extrême de l’administration pénitentiaire sur ces quatre détenus. Nous témoignons de l’acharnement des surveillants sur le plus âgé des quatre. Nous sommes solidaires de nos compagnons et témoignons avec une vidéo et ce texte.

Les détenus de Roanne.

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affiche collée en soutien aux détenus sur les murs de Roanne

A lire aussi Lettre d’un prisonnier du centre de détention de Roanne, Roanne : l’administration place un détenu à l’isolement pour s’être exprimé sur ses conditions de détention et Communiqué du collectif Papillon .

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  • Le 26 juillet 2012 à 19:06, par christine

    Voici un extrait d’une lettre reçue d’un pote enfermé à Roanne.
    Bien sur, je ne mets pas sa signature : son courrier a déja pu être lu par l’AP s’ils en avaient envie et- si par chance ce n’était pas le cas- pas la peine de le désigner comme un sympathisant anticarcéral, d’autant plus qu’il ne sait pas lui-même que je rediffuse ses infos sur ce site. Ceci dit, ce sont des sources fiables et les modérateurs peuvent me contacter pour avoir plus d’infos.

    "Un détenu a pu faire des vidéos et des photos avec un portable et ça a été retransmis sur internet, comme à Paris . Il y avait une bagarre dans la cour homme. Réaction du personnel : blocage collectif surprise ce 14 juillet aprés-midi. Pas de réouverture donc aprés la fermeture du temps de midi (12h à14h).
    Tout ceci a aussi touché les visites car parloirs bloqués. La plupart des familles sont reparties à cause de la tension : excitation et GIGN. Un peu scabreux leur « gréve ». Puis il y a eu entente avec la direction qui a fait entrer les familles de 18h30 à 20h environ, mais beaucoup ont perdu leur parloir. Le parloir d’une femme venait de Mulhouse (5h de route), pour rien.
    Et nous toujours fermés sans savoir, pas plus de bruits que ça. On a compris avec les infos régionnaux sur France 3. Ca a levé l’inquiétude car le temps pendule était complétement perdu dans ma tête avec en plus le ressenti de la puissance d’une clé !
    Le repas a été servi avec crainte et beaucoup de personnel vers 20h45. Mais le plat n’était pas cuit ! alors sympa pour ceux qui n’ont pas de plaque de cuisson ...
    La vie a repris ; mais nous n’avons pas eu le journal dimanche pour avoir des infos.
    Tout ceci te permet de bien ressentir que tu n’es QU’un détenu. Tu imagines ce non-respect et cette puissance inadmissible. Je ne sais pas s’il y aura des suites contre ces actions."

  • Le 16 juillet 2012 à 15:26, par LI

    QUE COMPTE FAIRE LE GOUVERNEMENT.

  • Le 15 juillet 2012 à 17:32

    D’autres infos sur le site de Ban Public

  • Le 14 juillet 2012 à 16:27

    c’est délirant. super qu’ils aient pu prendre des images. faut que ça sorte.

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