Vive la crise

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C’est reparti comme en 29. Une fois de plus le capitalisme, « le meilleur des systèmes », se montre sous son vrai jour, un casino cynique où les riches, obsédés par le retour sur investissement le plus juteux et le plus rapide, échafaudent des paris insensés avec un argent virtuel excédant des centaines de fois la valeur réelle de la production. Un casino où les travailleurs sont une variable d’ajustement, des pions que l’on manipule, restructure, licencie dans le seul but d’augmenter la plus-value, le profit.

Mais un casino où quand la banque saute, on applique le vieil adage libéral, « privatiser les profits, collectiviser les pertes ». Nous, contribuables, n’avons pas fini de payer l’ardoise de la faillite du Crédit Lyonnais et de l’éclatement de la bulle Internet, que déjà on nous annonce chômage, baisse du pouvoir d’achat, perte de croissance comme corollaire au renflouage par nos impôts des banques en faillite.

Et Sarkozy a beau gonfler ses petits muscles sous sa panoplie étriquée de Zorro, tout en se réjouissant secrètement de cette bonne excuse pour son manquement à toutes ses promesses électorales, et promettre une fois de plus de « trouver les responsables et de les sanctionner », c’est nous qui paieront les pots cassés quand bien même nous n’avons pas de
portefeuille d’actions. Car les banques en crise de confiance ne prêtent plus aux entreprises, lesquelles, pour maintenir leurs marges et le dividende de leurs actionnaires, annoncent déjà suppressions de postes, fermetures de sites de production, débauchages des intérimaires, restrictions salariales, et réclament des abaissements de charges, c’est-à-dire du financement de la protection sociale. Et pendant ce temps les spéculateurs délaissent l’immobilier qui a fait leurs choux gras, les hausses des loyers, des prix des logements, et spéculent sur d’autres marchés, pétrole, denrées alimentaires, où ils exercent leur pouvoir de nuisance. Et nous payons encore.

C’est la valse des milliards pour sauver les spéculateurs, quand le gouvernement peine à trouver quelques millions pour les chômeurs ou le logement social. Le gouvernement U.S. va dépenser 850 milliards de dollars, le tiers du P.I.B. de la France, l’équivalent de toute la production annuelle de 6 millions de travailleurs, 20 fois la somme nécessaire, selon la F.A.O., pour résoudre la crise alimentaire en Afrique, pour sauver la mise aux boursicoteurs de Wall Street. Sarkosy aurait voulu que l’Europe leur offre 300 milliards d’euros, et malgré « les caisses vides » trouve 30 milliards pour les petits patrons et 4 milliards pour les promoteurs immobiliers. Heureusement qu’il n’a pas tenu sa promesse de « capitalisme
populaire », lui qui déclarait que « les français ne sont pas assez endettés ». Qui sont les assistés dénoncés à grands cris par une droite arrogante ?

Alors vive la crise, si elle permet aux travailleurs matraqués de propagande libérale et de loi du marché de prendre conscience du rôle principal de l’Etat : la conservation des privilèges économiques d’une classe possédante avide et sans scrupules.

Une fois n’est pas coutume, nous allons aider Sarkozy à trouver les coupables, les thuriféraires du capitalisme, machine à extorquer la majorité de la richesse produite par notre travail.

Dénoncer et abattre ce système, répudier ce couple infernal et symbiotique Etat-Capital, avant qu’il ne trouve, comme par le passé, la guerre comme issue à sa faillite.

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