Zomia, là où l’État n’est pas

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Pendant deux millénaires, les montagnes de la Zomia furent, selon James Scott, une zone-refuge pour les populations d’Asie du Sud-Est. Haut lieu de la résistance à l’État, elles seraient le miroir de notre civilisation destructrice et sûre d’elle-même. Une histoire anarchiste qui fascine et intrigue.

La Zomia flotte pour ainsi dire au-dessus des plaines, à l’abri des postes-frontières et des identités nationales. C’est donc une zone-refuge, un lieu où le pouvoir de l’État ne s’exerce pas, ou si peu. Il ne s’agit cependant pas d’une zone sans relation avec l’État. Tout ou presque y est déterminé par la présence voisine de pouvoirs centralisateurs. Les habitants de la Zomia ont souvent commercé avec les États des plaines, leur fournissant notamment de précieuses matières premières issues des forêts. Les populations n’ont cessé de circuler des plaines vers les montagnes, et inversement, au gré des conditions politiques. Mais le plus important, pour Scott, est que les sociétés des collines sont comme l’image inversée des sociétés étatiques. Pour mieux comprendre l’État, il invite à voyager dans son envers, là où les populations ont cherché à s’en prémunir.

La suite à lire sur : http://www.laviedesidees.fr/Zomia-la-ou-l-Etat-n-est-pas.html

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  • Le 2 avril 2013 à 10:36

    Le thème principal de Zomia est un motif déjà souvent présent dans nos récits politiques libertaires : il y a (eu) des peuples non intégrés à un Etat-nation, grâce à leur situation géographique mais aussi à plusieurs formes de récalcitrance active et pas forcément conscientes : mobilité, cueillette, parenté particulière, chefferie avec potlach etc. etc.

    Je préfère, à tort ou à raison, raconter une autre histoire.
    Là voici, abruptement résumée : Quand un peuple admet de la hiérarchie durable en son sein, il a beau avoir des habitudes de potlach ou de sacrifice du chef qui interrompent l’accumulation de richesse et de pouvoir, quelques-uns de ses dominants passeront outre dès que la possibilité leur en sera offerte. Aussi, seul l’isolement de ce peuple lui évite vraiment la subordination à un Etat. Or, dans notre monde à l’énergie encore abondante et bon marché, des moyens de transport aériens permettent des échanges entre zone étatisée et populations isolées, et la construction rapide de pistes et de routes par ceux qui veulent s’ouvrir un nouveau marché, ou accéder à des terres ou des matériaux.

    Conclusion : si l’Etat est une forme centralisée de domination oligarchique encouragée par certaines conditions géographiques et économiques, le moyen le plus radical d’en empêcher l’avènement lorsque ces conditions changent, mais aussi de l’affaiblir dès aujourd’hui, est de combattre toute fixation de hiérarchie, et de développer une culture humaine qui empêche cette fixation toujours possible.

    Développement sur demande, et débat à volonté, plutôt en face à face…

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