Les Indigné-e-s de Lyon présent-e-s à la manifestation en soutien aux Roms ce samedi 1er octobre, organisée par bon nombre d’associations, collectifs et partis politiques lyonnais, tiennent à souligner quelques faits qui eurent lieu lors de l’événement, faits surprenants en regard de la gravité de la situation.
Nous condamnons la gesticulation médiatique de certains partis politiques présents, agissant dans le sens de la campagne électorale à venir, et utilisant le prétexte « Rom » uniquement comme moyen de propagande, n’hésitant pas à réaliser jusqu’au geste obscène de se faire prendre en photo avec les enfants Roms, les sacrifiant alors pour leur propre image politique. La preuve en est des tracts qui furent distribués et qui, sous un malheureux paragraphe dénonçant pauvrement la situation actuelle de ce peuple, instillaient soigneusement le contenu du programme électoral des-dits partis. Ainsi que le peu d’intérêt porté sur la question, en dehors des besoins médiatiques, et visible dans la subite disparition de ces mêmes personnes après la dissolution du cortège, dissolution d’ailleurs prononcée par eux-mêmes. Nous, Indigné-e-s présent-es, dénonçons cette posture toute politicienne qui méprise à la fois les situations humaines graves, et les bords politiques autres, et rappelons l’importance de faire corps dans cette lutte contre un monde qui nous révolte.
Nous nous interrogeons sur la démarche qui a consisté à former une délégation, en vue d’une entrevue avec la préfecture, et ce sans consultation de l’ensemble du paysage politique composant la manifestation, et sans définition d’un discours commun à tenir face aux autorités. Ainsi à sa sortie des bâtiments de la préfecture, cette délégation a d’ailleurs été incapable de fournir un compte-rendu oral clair et précis de la confrontation. Nous, Indigné-e-s présent-e-s, aurions aimé plus de démocratie directe, seule approche qui à nos yeux permet de faire entendre la totalité des opinions d’un groupe ou d’une assemblée.
Nous regrettons la quasi absence des principaux concernés, c’est-à-dire les Roms de Lyon, au nombre d’une petite vingtaine ainsi que l’absence d’un quelconque représentant de ce groupe dans la délégation citée plus haut. Nous, Indigné-e-s présent-e-s rappelons que cette lutte est évidemment l’affaire de tous et toutes.
Entendons-nous bien : nous ne nous désolidariserons pas des personnes présentes à cette manifestation, qui pour la plupart luttent de façon honnête et avec conviction, certain-e-s même depuis de très longues années mais nous tenons à éviter tout amalgame qui pourrait être fait de notre présence dans ce cortège, et tenons donc à faire connaître nos propres revendications. Ainsi, en regard de ces quelques remarques, et surtout de la situation gravissime que connait le peuple Rom actuellement en France, nous, Indigné-e-s de Lyon, exigeons :
L’arrêt immédiat des expulsions.
Le relogement immédiat des populations expulsées.
La scolarisation de tous les enfants.
L’accès aux soins gratuits, notamment pour les enfants et les femmes enceintes.
L’obligation pour chaque commune d’offrir la possibilité aux populations Roms présentes sur leur territoire d’entrer en contact avec les différentes administrations, notamment par l’intermédiaire d’interprètes.
L’application, sans concession, des Droits de l’Homme pour tous et toutes, le respect de la citoyenneté européenne pour tous ses ressortissants, et le même droit à la dignité pour tous les peuples.
L’assurance que la France et l’Europe puissent être une terre d’accueil et d’asile pour quiconque en aurait besoin.
Le jugement de toutes les personnes ayant eu une responsabilité directe dans la mise en place de cette politique tout simplement xénophobe.
Les Indigné-e-s de Lyon
[Texte voté par consensus lors de l’Assemblée Populaire du 9 octobre]
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