De la friche au 5 septembre

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Il fut un temps où il était de bon ton parler de « Nouveaux Territoires de l’Art », un temps où la ville de Lyon souhaitait se faire voir comme une capitale européenne au même titre que Berlin ou Barcelone avec entre autres traits de caractères un lieu où l’aRT et son alternativité inhérente prennent place, pour ce faire la mairie acceptait de se faire investir les anciens locaux RVI par une flopée bigarrée d’artistes et militantes.

Il fut un temps où il était de bon ton parler de « Nouveaux Territoires de l’Art », un temps où la ville de Lyon souhaitait se faire voir comme une capitale européenne au même titre que Berlin ou Barcelone avec entre autres traits de caractères un lieu où l’aRT et son alternativité inhérente prennent place, pour ce faire la mairie acceptait de se faire investir les anciens locaux RVI par une flopée bigarrée d’artistes et militantes.

Si la Friche RVI fut investie et s’est développée si fortement, c’est sans doute par un principe de réalité évident : il n’y a pas de culture vivante si celle-ci n’a pas de place dans la cité, si ces lieux n’ont pas la possibilité de jouir d’une autonomie certaine et de la liberté la plus absolue. A Lyon, depuis 2003, la friche a rempli ce rôle avec d’autres lieux alternatifs ; puis au fil du temps, au nom de la propreté de la ville, de discours sécuritaires plus fascisants que porteurs de solutions, de la tranquillité du voisinage, ces lieux ont tous étés fermés, expulsés, bannis de la cité...

« Ces lieux » sont bel et bien le terreau de nos libertés, d’expression, de création, de renouvellement de notre culture, diverse sinon vouée à mourir. Ils sont l’endroit où « la jeunesse » fais sa place dans une société chaque fois plus renfermée sur elle même, vieillie par des politiques de la cité médiocres, où les générations anciennes ont peur de laisser du mou aux plus jeunes. Où la liberté est plus celle de dormir tranquille que d’exprimer la joie d’être en vie, d’inventer des formes de vies nouvelles où l’être humain à sa place du simple fait de faire partie des vivants...

La ville de lyon à donc décidé de vendre à des organismes privés (la SEPR par exemple est un centre de formation certes déclaré d’utilité publique, mais surtout un outil du MEDEF, pour planifier et orienter les formations de notre jeunesse en fonction des besoins de main d’œuvre du patronat français et européen.) au détriment du projet de Friche RVI.

Si la mairie de Lyon annonce à grand bruit la relocalisation de la partie présentable des frichards sur Lamartine, avec son gestionnaire de la culture, M. Kepenekian, fier de faire le tri entre les bons et les mauvais artistes ; il est bon de rappeler quelques réalités..
La politique est l’art de penser et faire la cité, la cité estime la place qu’elle laisse a sa création artistique qui à son tour repense la cité, la création artistique et la place qui lui est accordée sont donc politiques.
La mairie de lyon estime donc avenu de mettre grande partie de la scène artistique lyonnaise sous tutelle, s’appropriant le rôle de commissaire, évaluant sur dossier qui peut prétendre à aller se serrer dans la boîte à sardines qu’est Lamartine. Cette même mairie prend plaisir à diviser en bons et mauvais sujets la communauté fricharde, bonnes les personnes réduites à accepter les miettes de la toujours mauvaise gestion immobilière de la cité (170 personnes dans 3500 mètres carrés, nous parlons d’ateliers de création pas de résidences étudiantes !), mauvaises les deux autres tiers ne souhaitant pas abandonner le lieu qu’il leur est sommé de quitter sans avoir une quelconque garantie de respect de la part de nos politiques, respect de nos vies, de notre travail réel dans la création de la culture de la cité.
La ville méprise même les « bons artistes », nous sommant de quitter les lieux au 15, mais ne proposant aucune solution réalisable, Lamartine ne pouvant être investie que dans trois mois.

La ville nous réduit donc à l’illégalité au 15 septembre, nous reste la dignité de tenir ce lieu, et la nécessité d’ouvrir et occuper un ou d’autres lieux, comme aux premiers temps de la friche.

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  • Le 24 septembre 2010 à 18:53, par devi

    http://www.appelauxsansvoix.org/forum/threads/thread/index.php?thread=2719

    il y a un troll sur ce fil mais bon,... des nouvelles aussi

  • Le 16 septembre 2010 à 14:38, par narkia

    Yo
    En ce moment du nouveau tous les jours sur le blog Réso ! Parceque ca bouge à la Friche !

    http://reso.dontexist.org >> sur le blog y’a des photos !

    Par exemple hier :
    "Oser reso Red alert : vigile et vigilance à la Friche
    15 septembre 2010

    Hier soir, 14 septembre 2010, ça commence par la pose à l’entrée du parking Lacassagne d’un joli ruban de sécurité (par le vigile) censé empêcher les voisins de se garer.

    Aujourd’hui, vers 18h30, ce sont au moins 3 personnes qui surveillent les allées et venues + barrièresquiontlaclasseaméricaine. Notant les plaques d’immatriculation des véhicules, posant des questions aux piétons « touriste ou résident ? »… Et donc « tu passes ou tu passes pas » …

    A noter donc que nous sommes le 15 septembre 2010, date à laquelle le Grand Lyon, suite au moratoire négocié avec la ville de Lyon par le SYNAVI (SYndicat National des Arts VIvants), a décidé de mettre fin à la convention liant la Friche RVI et donc ses occupants avec lui.

    Ici donc, c’est un peu le doute qui s’installe sur ce qui peut se passer demain et les jours à venir.

    Ce soir même, avait lieu une réunion pour le micrositeboboinstitutionnel de Lamartine ; mais ici pour les non relogés, toujours pas de solution de repli… On nous dit : « pas de soucis pour le moment pour les artistes et les résidents » pourtant on sent bien monter la pression !

    Si le nombre des vigiles des sociétés privées travaillant pour le Grand Lyon a augmenté, c’est selon eux pour éviter qu’il y ait de nouveaux squatteurs (peut-être certains Roms du camp de Part Dieu expulsés aujourd’hui ou alors pour nos copains qui viendraient en soutien ??), mais bon tout va bien ceux qui viennent chercher leurs affaires, déménager ou continuer leur travail d’artiste peuvent entrer …

    Restez connectés pour de l’info en continu, d’ailleurs si vous avez de l’INFOquec’estpasdel’intoX, contactez nous ici ou au 04 7 2 36 3 8 51, à toute heure.

    Bisousnours en lucha"

  • Le 6 septembre 2010 à 08:41, par invalidfuture

    Juste un complément d’info :
    Si je ne m’abuse ce texte (Que je trouve très bien d’ailleurs !) n’est pas un communiqué « officiel » de la friche mais d’un des collectifs, à savoir Reso.
    Ce communiqué est disponible sur leur site : http://reso.dontexist.org/

  • Le 5 septembre 2010 à 23:19, par bat

    bravo !!!

    que le monde soit en friche, que toutes les usines le deviennent !!!

    que vivent les lieux alternatifs et où les Rroms et Sans papiers sont les bienvenus !

    aucun suicide dans cette usine... alors qu’ailleurs... faudrait peut être revoir les priorités en matière de reconversion d’espace public... non ?

    M. Collomb, vous reprendrez bien un peu de tarte ??

    à bientôt

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