EDITO ou le pourquoi de ce site

« Quelques jours après la rentrée de septembre 1911, les élèves des écoles municipales britanniques se mettaient en grève. De Dundee à Southampton en passant par Liverpool et Dublin, plus de 62 villes étaient touchées, particulièrement dans les secteurs industriels, les régions déshéritées et opprimées. Mouvement national qui dura quinze jours et prit une ampleur considérable ; selon les comptes-rendus de presse, ce sont « des centaines d’enfants qui défilèrent dans les rues » ; ailleurs, comme à Dundee ou Hull, « des milliers d’enfants défiant les autorités scolaires »… »

Ce site a été crée pour faire connaitre cette histoire qui s’est déroulée il y a tout juste 1OO ans. Une histoire qui nous fait chaud au coeur car il est trop rare de voir les personnes scolarisées contester collectivement les conditions que leur fait subir l’école.

Ce site reprend, à sa manière, des textes disponibles en français  sur ces épisodes de la rentrée de 1911. Un ensemble d’articles de journaux retrouvés par Dave Marson et commentés par Danièle Rancière¤, puis mis en page en format brochure en 2009 par les éditions de la guerre sociale. On peut télécharger la brochure ici

¤ Danièle Rancière : « Ce texte a été écrit dans le numéro 3 de la revue Les Révoltes Logiques, consacré au thèmes des « Enfants du Capital », à l’automne 1976. Nos amis anglais de History Workshop nous avaient adressé la brochure de Dave Marson sur les grèves d’écoliers à Hull en 1911. Enseignant depuis 1971 au Lycée Montaigne, qui se trouvait à la pointe de la contestation lycéenne dans les années 1970 et y ayant connu plusieurs mouvements de grève, je m’étais  sentie suffisamment inspirée par ce texte non pas une traduction ou un résumé mais une libre adaptation. »

Malgré le peu de traces sur cette grève (Si vous avez d’autres documents, envoyez-les nous à septembre1911(at)riseup.net) et le fait que l’on s’appuie surtout sur ce que relate les journaux bourgeois et adultes de l’époque (ce qui limite la connaissance de ce qui a pu se passer), il apparait clairement que les grèvistes voulaient agir sur les conditions dans lesquelles illes se trouvaient, en portant des revendications ou en règlant quelques comptes avec leus oppresseurs…

C’était l’opportunité aussi pour ces personnes soumises au rythme scolaire de se retrouver et de pouvoir s’approprier le temps et l’espace.

Même si un sciècle s’est écoulé et que certaines revendications ne sont plus d’actualités, leur lutte nous inspire car l’école reste un lieu d’enfermement qui s’impose à de nombreuses personnes, un lieu où s’exerce d’innombrables violences.

 

 

Imposée car ce qu’elle tente d’inculquer n’a rien de désirable.

L’apprentissage de la soumission à l’autorité est une des fonctions pricncipales que se donne l’école depuis son apparition. La soumission à des gens qui « auraient le savoir », à l’emploi du temps, aux programmes et au règlement intérieur, l’infantilisation des élèves en étant soumis.es à des rituels et règles absurdes (seulement pour marquer leur différence de statut avec les profs et CPE), leur statut inférieur qui fait que leurs paroles et envies n’ont pas de poids, … Les moyens d’y parvenir ne peuvent être que violent, la ceinture hier, la ritaline aujourd’hui**. Les humiliations,  les menaces et autres punitions toujours. On veut nous faire aprendre aussi à être en concurrence avec les autres, à penser qu’à soi pour « réussir dans la vie ».

Un apprentissage nécessaire pour accepter la suite, dans le « monde du travail », (où on continue à suivre un emploi du temps imposé, à ne pas décider de ce qu’on fait, à se soumettre aux chef.fes, à la « loi du marché », …) et dans leur « démocratie » (où reprendre en main collectivement ce qu’on veut faire de nos vies est réprimé).

 

Cette critique a une histoire.

Ce site se veut aussi être un moyen de faire (re)connaitre des luttes contre l’école et le monde auquel elle nous prépare menées par les personnes scolarisées.

 

N’hésitez pas à y contribuer ! en envoyant des documents et témoignages à septembre1911(at)riseup.net

On éspère que les millions de personnes qui s’apprètent à rentrer entre les murs des écoles puissent trouver dans ces luttes de la force et de l’imagination pour faire vivre les leurs !

** la ritaline est une pilulle ordonnée aux enfants considérés comme « hyperactif » pour les contenir. Un enfant qui ne tiendrait pas en place dans une salle de classe pourrait être diagnostiquer « hyperactif ». La création de nouvelles maladies est un moyen très puissant pour contrôler les personnes qui ne correspondent pas aux attentes, et d’éviter de changer les contraintes dans lesquelles elles se trouvent.

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