Hier après-midi, aux alentours de 17h15 place Valmy...

Lorsque je suis arrivée sur la place, elle était complétement quadrillée par les flics : 5 ou 6 camions au rond-point, sans compter les voitures, plusieurs groupes de baqueux vers la mairie, motards sur le boulevard et keufs en uniforme par groupes de 4 postés à différents endroits sur la place, remplie de gen-te-s comme tous les jours quand il fait beau dans le quartier : darons et daronnes, enfant-e-s et « djeuns ». Une sortie d’école dans un quartier populaire... J’ai cru qu’il y avait eu une baston, mais non, pas de CRS (c’est l’arsenal habituel quand ça se tape sur la place), puis j’ai pensé à un braquage (non plus, tous les magos, Poste et mairie incluses étaient ouverts). Je me suis donc calée avec d’autres femmes pour observer. En fait les flics contrôlaient un par un tous les « lascards » (identifiés comme tels : gars, rebeus, survets ou jeans baskets), les faisaient rentrer dans une allée (fouille je suppose) d’où ils sont ressortis libres (de ce que j’ai vu). 1h après, à peu prés, les decks levaient le camp, avec peut-être une arrestation (mais j’en suis vraiment pas sûre). Les habitantes du quartier avec qui j’étais, arrivées avant moi, n’en savaient pas plus et ne comprenaient pas non plus ce déploiement soudain.

Ce n’est pas la première fois que la Place Valmy se fait occuper par les flics mais depuis que j’habite là, c’est la première fois que j’assiste à un tel déploiement, à priori sans raison (d’habitude ils attendent au moins qu’il y ait une embrouille). On se serait cru Place du pont, quand les flics ont commencé à reprendre le quartier, je suppose qu’ils font la même chose ici, en mode « nettoyage de printemps au karcher »...
Démonstration de force policière, fascisme d’état ordinaire, propagande de campagne en actes. Après une affaire de Toulouse qui tombait à pic, la chasse aux Mohamed Merah est ouverte, et on s’assure qu’elle soit visible...

PS : pour info, la mairie du Neuvième est une mairie « gauche plurielle », la même qui a refusé le droit de se marier à une femme voilée.