(Article mis à jour le 19 avril 2021)
La catastrophe nucléaire de Tchernobyl
Le 26 avril 1986 dans la centrale nucléaire Lénine, située sur un affluent du Dniepr à environ 15 km de Tchernobyl en Ukraine, qui faisait partie de l’URSS à l’époque, et à 110 km de la capitale Kiev, près de la frontière avec la Biélorussie, s’est produit un très grave accident qui a produit la fusion du cœur du réacteur numéro 4 par élévation excessive de température des barres constituantes du combustible.
Au début de l’accident, lors de la formation d’un mélange détonnant d’hydrogène et d’oxygène, des explosions se sont produites, éjectant les barres permettant le contrôle du réacteur. Sa puissance a été multipliée plus de 1000 fois en 5 secondes. Les mille tonnes de la dalle de béton recouvrant le réacteur ont été projetées en l’air et sont retombées de biais sur le cœur de réacteur. Celui-ci s’est dès cet instant fracturé et un incendie très important s’est déclaré.
Lorsque la chaleur produite par le réacteur n’est plus évacuée en quantité suffisante par le système de refroidissement, le combustible nucléaire se met à fondre, ce qui provoque la libération de grandes quantités de gaz radioactifs. Cet accident a conduit au relâchement d’un nuage de radioactivité dans l’atmosphère et dans l’environnement. C’est le plus grave accident nucléaire répertorié jusqu’alors, une réelle catastrophe au niveau de toute l’Europe.
Sur place, les premiers jours, on n’a pas du tout mesuré l’ampleur de cette catastrophe. Les équipements sont dérisoires pour les ouvriers et les pompiers chargés d’arrêter l’incendie, qui évidemment sont tous hospitalisés très vite. Les populations à l’entour ne sont prévenues et déplacées que très tardivement. On laisse même participer 900 élèves de 10 ans à 17 ans, ce 26 avril 1986, à un marathon tout autour de la centrale nucléaire en feu !
Les conséquences de la catastrophe sont très importantes, aussi bien du point de vue sanitaire, écologique, économique que politique. On a recensé 31 morts immédiates directement attribuables à l’accident. L’OMS dans son rapport de 2005 Tchernobyl : l’ampleur réelle de l’accident estime que jusqu’à 4000 personnes pourraient mourir des suites de la catastrophe par ailleurs « Quelque 4 000 cas de cancer de la thyroïde, essentiellement chez des enfants et des adolescents au moment de l’accident, sont imputables à la contamination résultant de l’accident, et au moins neuf enfants en sont morts ». Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) estime à 16.000 le nombre de morts par cancers attribués à Tchernobyl. Le rapport TORCH (The Other report on Tchernobyl) estime que le chiffre se situerait entre 30.000 et 60.000. Greenpeace parle de 93.000 morts. [1]
« Au-delà des sauveteurs qui sont morts, ce sont des milliers d’enfants qui ont développé un cancer de la thyroïde, et des milliers d’autres individus pourraient mourir d’autres cancers du fait des radiations. De large zone agricole, forets, rivière et centre urbain ont été contaminé par des retomber radioactive. Des centaines de milliers de personnes furent évacuées de ces zones contaminé - obliger d’abandonner leurs foyers et leurs possessions - pour être réimplanté ailleurs dans un processus traumatisant sur le long terme. » peut on lire dans une déclaration de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Pour L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire "Trente ans après l’accident, il est impossible de dresser un bilan sanitaire exhaustif. Et pour cause : les résultats disponibles sont limités par la qualité des études épidémiologiques réalisées, la difficulté d’identifier précisément les populations exposées et les incertitudes associées aux estimations dosimétriques. Surtout, la réalisation de bilans sanitaires est rendue extrêmement compliquée par les changements socio-économiques majeurs survenus dans ces régions suite à la chute de l’Union soviétique." [2]
Grave mensonge et irresponsabilité d’État
Nous avons tous été irradiés... par le mal invisible et inodore, inventé par l’homme.
Le gouvernement français nous a menti. On nous a laissé sortir dans la rue, on nous a laissé manger des aliments exposés à des taux de radioactivité considérés comme dangereux... alors même que ces aliments étaient déclarés impropres à la consommation et interdits à la vente par certains pays européens voisins !
Seulement voilà : la France demeure le pays possédant le plus de centrales nucléaires... et donc le plus de risques de catastrophes du nucléaire "domestique". On voulait soi-disant éviter un état de panique générale, mais le plus grave s’était pourtant déjà produit... En vérité, le gouvernement voulait surtout empêcher à tout prix les Français de perdre confiance en l’énergie nucléaire, dans laquelle la France avait tout investi... en serions-nous là aujourd’hui, tous si fiers de nos 19 centrales et de nos 58 réacteurs, si le gouvernement avait simplement pris ses responsabilités à l’époque ?
Car le gouvernement SAVAIT !
Le 1er mai 1986, alors que le fameux "nuage de Tchernobyl" survolait la France, plusieurs centrales nucléaires voient toutes leurs indicateurs dans le rouge, averties de taux de radioactivité très préoccupants. Après une vérification d’un fonctionnement parfaitement normal de leurs réacteurs, les ingénieurs comprennent que la menace ne vient pas de l’intérieur de la centrale... mais de l’extérieur !
En mars 2005, deux « experts indépendants », Paul Genty et Gilbert Mouthon, ont remis un rapport au juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy. Ce rapport s’inscrit dans l’instruction judiciaire entamée en mars 2001 par le dépôt de plainte pour « défaut de protection des populations contre les retombées radioactives de l’accident » par l’Association française des malades de la thyroïde et la CRIIRAD. Ils affirment qu’ils ont constaté que sur la base de documents saisis lors de perquisitions dans des ministères et organismes impliqués dans la prévention du risque nucléaire, les mesures de radioactivité effectuées à l’époque par les autorités françaises, EDF, la Cogema ou la gendarmerie étaient beaucoup plus élevées que celles communiquées à la presse et à l’opinion publique.
LE GOUVERNEMENT SAVAIT, mais l’économisme, cette idéologie nocive, c’est aussi ça : empêcher à tout prix un ralentissement de la croissance, quitte à mettre en péril la vie de dizaines de millions de personnes...
Aujourd’hui, la France ne sait plus quoi faire des déchets engendrés par ses centrales. La France ne sait toujours pas ce qu’elle fera de tous ses réacteurs nucléaires, ayant déjà largement dépassé leur espérance de vie initiale, lorsqu’il faudra les remplacer...
La grande réponse à tout demeure inlassablement la même, aussi stupide soit-elle : ENTERRONS TOUT ! Allons-y, enterrons les déchets radioactifs dans la France rurale, pauvre et silencieuse. Cachons toutes nos horreurs que l’on ne saurait voir... Alors que nous ne savons rien "en pratique" de l’évolution de ces déchets, et que seule leur observation en surface serait "raisonnable" (tout comme l’arrêt du nucléaire pour éviter leur prolifération).
Aujourd’hui, les "experts" du nucléaire nous assurent qu’un "accident" comme celui de Tchernobyl ne peut en aucun cas arriver en France... comme bien sûr il ne pouvait en aucun cas arriver en URSS avant le 26 avril 1986.
On est donc rassuré et on accepte sans aucun débat démocratique le nouveau réacteur nucléaire ITER... la voie vers la fin du monde ? Nous continuerons donc à faire l’autruche et à enterrer nos déchets radioactifs sous nos pieds, au mépris des générations futures, qui ne se souviendront peut-être plus où ils se trouvent quand elles creuseront leurs tombes pour se protéger six pieds sous terre de l’apocalypse nucléaire qui les menace tous... et au mépris aussi du risque que nous faisons courir aux extra-terrestres qui viendront les déterrer lors de leurs fouilles archéologiques sur l’espèce humaine, dans quelques dizaines de milliers d’années, lorsque l’humanité aura depuis longtemps disparue, ira die...
Où est la RESPONSABILITÉ dans tout ça ?
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