Depuis cette rentrée scolaire 2006, le ministre de l’éducation nationale a demandé de mettre en place dans les collèges, pour chaque élève de 6e à la 3e, une « note de vie scolaire » trimestrielle qui apparaît sur les bulletins, compte dans la moyenne et est même prise en compte dans le contrôle continu pour l’obtention du diplôme du Brevet des collèges. Cette note qui est fixée par le principal sur proposition des professeurs principaux et du conseiller principal d’éducation (CPE) est évaluée à partir de l’absentéisme de l’élève, son omportement et son respect du règlement intérieur de l’établissement.
Outre le fait que la mise en place de cette note remet en cause le caractère national du diplôme du Brevet des collèges (certains établissements pourront faciliter l’obtention du diplôme par cette note, d’autres la rendre plus difficile, ce qui remet en cause l’égalité des élèves face à l’examen), elle est l’expression du retour des tendances les plus rétrogrades et autoritaires en terme d’éducation. Elle
s’inscrit aussi, plus largement, dans le climat de contrôle social et d’idéologie sécuritaire actuel. Le message qui est donné aux élèves au travers de cette note n’est plus le développement du moindre esprit
critique, mais qu’importe ce que tu apprends, tiens-toi à carreau, sois discipliné et tu pourras t’en sortir. Un esprit tout militariste en fait ! La principale fédération de parents d’élèves parle déjà à propos de
cette note de « double peine ». Les syndicats des personnels de l’Education nationale estiment qu’elle ne constitue pas une réponse en termes éducatifs aux problèmes des élèves et ne peut répondre à l’insuffisance des moyens donnés à la vie scolaire en terme d’encadrement éducatif. Nous ne pouvons donc qu’inciter et soutenir les enseignants à refuser la mise en place et l’application de ces « zéros de conduite » modernes en refusant de faire ces évaluations ou même en quittant les conseils de classe s’ils leur sont imposés. Non au retour de l’école-caserne !
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